Le Sex and the city français, a-t-on dit à propos de French Manucure ! Un rapprochement dans lequel Géraldine Maillet, qui effleure, elle aussi, les fêlures des femmes d’aujourd’hui, ne se retrouve pas… Mais c’est avec grâce que la romancière française s’amuse à répondre à notre  » funny  » questionnaire.

Weekend Le Vif/L’Express : Votre roman se veut…

Géraldine Maillet : Une comédie de m£urs au ton impertinent. Mes héroïnes passent de l’éclat de rire aux larmes. J’aime ces oscillations entre  » névrosées « , car elles dévoilent leurs richesses et leurs failles. Le livre dresse le portrait de la femme et de l’homme contemporains. L’incommunicabilité entre les sexes, les rapports de couple, le mal-être des trentenaires m’intéressent.

Comment sont vos amies dans la vie ?

Comme dans le roman : drôles, gourmandes, sanglantes, déjantées, désespérées, insupportables. Entre filles, on se fait des dîners trash dans nos apparts respectifs. Depuis la sortie du livre, certaines ne se manifestent plus. Elles semblaient excitées ou paranos à l’idée de ce roman. Certaines allaient jusqu’à se stéréotyper pour entrer dans leurs  » rôles « . On ne sait jamais comment on est perçu par l’autre…

Vos séries cultes ?

Californication, The Sopranos, 24 h Chrono. Les séries françaises sont si cheap que la sauce ne prend pas. Desesperate Housewives ? J’ai horreur de ces dindes, qui ne savent pas comment combler leur ennui. Avec ses quatre New-Yorkaises, les plus branchées et les plus décomplexées de la Terre, Sex in the City a révolutionné les sitcoms. Mais je ne m’y reconnais pas non plus.

Y a-t-il une différence entre les trentenaires parisiennes et new-yorkaises ?

A New York, les célibataires constituent un phénomène de société puissance mille. Les femmes se doivent d’être utiles et rentables. A Paris, c’est plus complexe… Désarmantes, elles se montrent telles qu’elles sont.

Etes-vous une femme d’aujourd’hui ?

Bien dans mon époque, je vis, je capte et je ressens les émotions d’une trentenaire, qui craint de faire de mauvais choix. Me construisant pierre par pierre, je me pose beaucoup de questions. La pression des magazines nous rend névrosées ! Le bonheur sur papier glacé nie la solitude, la culpabilité et le repli sur soi. L’amour est vite consommé et vite oublié.

Etes-vous une adepte de la french manucure ?

Ayant des ongles très blancs, je suis plutôt  » french pédicure  » (rires).

Qui vous fait fantasmer ?

Contrairement à Noé ( NDLR : une des héroïnes du livre), je ne fantasme pas sur Vincent Lindon, mais j’aimerais lui offrir un rôle au théâtre ou au cinéma. Je lui ai envoyé mon roman, mais il n’a pas donné suite. Viril sans être précieux, il m’émeut en tant qu’acteur. J’adore cet homme déglingué, à fleur de peau.

Séductrice ou séduite ?

Je suis séduite par la singularité, la discrétion et le mal-être. Mon premier amour était un acnéique charmant (rires).

En amour, vous êtes…

Entière.

Votre roman explore néanmoins la peur d’aimer.

Autour de moi, je ne vois que ça. Une quête effrénée d’amour, tout en le redoutant. On veut tout et son contraire : la liberté et s’engager. Il faut avoir la tête solide pour vivre dans cette société, où l’on refuse de grandir.

French Manucure, par Géraldine Maillet, Flammarion, 380 pages.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

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