Les noces de Foenkinos

Hypervolubile, David Foenkinos masque ses fragilités derrière un air décontracté. Dans sa première pièce Célibataires et son roman Nos séparations, il prend le pouls de l’amour.

Quel est  » le mythe de votre histoire  » ?

David Foenkinos (déstabilisé) : N’étant pas issu d’une famille littéraire, j’ai très peu lu avant 16 ans. C’est à cet âge-là, que je me suis fait opérer du c£ur. Après cette expérience, je me suis éveillé au monde, à la littérature, à la peinture, à la sensualité, aux femmes et à l’imagination.

Célibataire ?

Non, je ne l’ai jamais été. Quand on écrit des romans, on fait plein de rencontres.

Que feriez-vous si vous l’étiez ?

Autour de moi, je vois beaucoup de victimes de la solitude urbaine. C’est si dur de rencontrer quelqu’un que j’aurais recours à toute forme d’aide. J’ai vécu un  » speeddating  » pour un reportage. Croyez-moi, sept minutes ça peut être très court ou très long.

Vos critères de LA femme ?

Une Suissesse aux cheveux lisses, catho de bonne famille, qui parle l’allemand et vote UMP ! Plus sérieusement, j’aime la douceur. Influencé par Truffaut, je suis séduit par l’actrice Claude Jade.

Quelle serait votre fiche de présentation ?

Un homme qui a le sentiment d’être vieux. J’ai beaucoup d’humour et de patience, mais au fond de moi, je suis très solitaire.

Avec qui aimeriez-vous danser un tango ?

Julie Martin (mon amie journaliste), Scarlett Johansson, voire tout le casting de Woody Allen (rires).

L’ironie…

J’adore ça ! Cette pièce présente une agence matrimoniale, tenue par deux célibataires. Abîmés par la vie, ils sont maladroits. Leur solitude est un peu pathétique, mais de par mon côté fleur bleue, j’ai envie que ça marche pour eux. Optimiste, je suis toujours rivé vers l’avenir.

Vous est-il arrivé de  » ne plus rien espérer en amour  » ?

Jamais. J’ai juste peur d’avoir le c£ur sec, car nul n’est à l’abri d’éclats dans la tendresse.

L’amour, miracle ou prison ?

Prison, quartier VIP (rires) ! La passion est un enfermement, mais aussi un miracle. Je rêve qu’une femme comme Yoko Ono m’emprisonne.

Que représente l’échec ?

Un soulagement.

Etre trentenaire c’est…

 » être trop vieux pour être jeune et trop jeune pour être vieux « , comme l’écrit Beigbeder. On commence par être vieux pour être jeune.

Votre look ?

Je le soigne de plus en plus parce que j’ai envie de paraître plus Homme. J’en ai marre d’avoir l’air d’un comique à lunettes rondes. Les bouclettes, c’est une plaie, mais on finit par s’accepter.

Portez-vous la cravate ?

Ce sera ma tendance 2009 !

Qu’est-ce qui vous fait vibrer ?

Au-delà de tout, mon fils. J’aime aller le rechercher à l’école, faire du sport ensemble. Sinon, je dirais une bonne idée. Quelle joie d’avoir plein de projets.

Etre heureux c’est…

Se satisfaire de ce qui est.

Nos Séparations , Gallimard, 178 pages. Célibataires, Flammarion, 141 pages (joué au Studio des Champs-Elysées, Paris, jusqu’au 31 décembre).

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

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