Les sciences au féminin, une fiction ?

© FRÉDÉRIC RAEVENS
Delphine Kindermans
Delphine Kindermans Secrétaire de rédaction au Vif

En couverture de Julie du mois d’octobre, un titre principal :  » Ose les sciences ! Tu veux changer le monde ? Deviens scientifique ! « . Si  » le mag’ qui parle aux filles  » de 10 à 14 ans se montre prosélyte, c’est qu’il est aujourd’hui urgent de lutter contre les inégalités qui frappent toujours les deux sexes en matière d’apprentissages. Et de préférence le plus tôt possible, pour éviter que les clichés liés au genre ne soient pris pour argent comptant par des adolescentes, qui du coup s’interdiront inconsciemment certains choix d’orientations scolaires.

Certes, il est loin le temps où l’enseignement supérieur était la chasse gardée des garçons. Et pourtant, s’il y a parité au moment de l’obtention des diplômes, y compris dans les filières non littéraires, l’équilibre est rompu lorsqu’il s’agit d’entamer une fonction académique. Selon les chiffres mis en avant par l’ULB dans une petite vidéo de sensibilisation à la problématique, le ratio chute alors à 36 % de femmes à peine. Et, au fil de l’évolution des carrières, l’écart se creuse encore, de sorte que l’on rencontre, au sommet de la hiérarchie professorale, 82 % d’hommes. Avec pour effet pervers de transmettre le message auprès des étudiantes qu’elles ne sont pas aptes à occuper ce type de postes. Si l’on ajoute à cela que ce seront elles qui, une fois en couple, resteront majoritairement en charge des contingences domestiques et de l’éducation des enfants, on aura vite saisi que la voie du doctorat représente un horizon bouché pour bien des demoiselles…

Heureusement, des initiatives sont mises en place pour rectifier le tir. Par les pouvoirs publics, les universités elles-mêmes ou des organismes privés, dont la fondation L’Oréal qui, via For Women in Science, met des chercheuses à l’honneur. Un rôle de figure tutélaire doublé d’une bourse, que les gagnantes ne sont pas obligées de consacrer à leur sujet d’étude, d’ailleurs. Ceci afin qu’elles puissent, en toute autonomie, prendre les options les mieux adaptées à leur parcours professionnel. Libre à elles, si elles estiment que c’est ce qui les aidera à publier leur thèse, d’utiliser cet argent pour déléguer la garde de leurs gamins après l’école plutôt que de racourcir leur journée de travail afin d’arriver  » à l’heure des mamans « .

DELPHINE KINDERMANS

Au sommet de la hiérarchie professorale, 82 % d’hommes.

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