Le 16 juillet, le jus du rappeur Sean John,  » Unforgivable « , s’attaque au marché belge après avoir conquis l’Amérique. Un parfum de revanche pour la jeunesse noire des ghettos.

Si l’homme américain a une odeur, c’est celle-là. Le parfum masculin  » Unforgivable « , qui inondera le marché belge dès le 16 juillet, est en effet numéro 1 aux Etats-Unis. Et qui trouve-t-on derrière cette fragrance suave et sucrée, déclinée également sous forme d’after-shave, de déodorant ou de gel douche ? Non pas un grand nom de la mode française ou italienne, mais bien le rappeur Sean John, alias P. Diddy, alias Puff Daddy, alias Sean Combs, associé pour l’occasion à Estée Lauder.

Une success story impensable il y a quelques années encore, quand les rappeurs américains faisaient autant parler d’eux pour leurs démêlés avec la justice que pour leur prose incendiaire. Dix ans après la mort par balle de deux des figures les plus emblématiques de cette culture urbaine, Tupac Shakur et The Notorious B.I.G., les grosses pointures du mouvement ont délaissé la rubrique des faits divers pour celle des… informations économiques.

Jay-Z, P. Diddy et consorts figurent aujourd’hui parmi les plus grosses fortunes américaines. Celle de Sean John est estimée à 275 millions d’euros. Une montagne d’argent amassé grâce aux ventes vertigineuses de ses disques, mais aussi de sa marque de vêtements, de ses restaurants, de ses émissions télé et, last but not least, de son parfum.

Devenus des hommes d’affaires avisés et respectés, ces nouveaux tycoons du hip-hop font la fierté d’une jeunesse noire encore largement marginalisée. La première étape vers les sommets a souvent consisté à prendre les rênes de leur label, histoire que les royalties de leurs tubes atterrissent dans leurs poches plutôt que dans celles d’une nébuleuse d’intermédiaires. Il ne leur restait plus ensuite qu’à investir leur richesse dans d’autres activités lucratives comme l’immobilier, le prêt-à-porter ou les cosmétiques. Voilà comment un Jay-Z, ancien dealer du quartier de Brooklyn à New York, se retrouve à la tête d’un empire. A titre d’exemple, Roca Wear, sa griffe streetwear, affiche un chiffre d’affaires annuel de 264 millions d’euros…

Dans leurs chansons, les rappeurs-entrepreneurs célèbrent à tout va le clinquant, le luxe et l’opulence. Parce qu’ils viennent d’en bas de l’échelle sociale, on a cru qu’ils voulaient dynamiter la société alors qu’au fond ils n’aspiraient qu’à une chose : avoir leur part du gâteau. Ou, pour le dire autrement, respirer le parfum grisant de la réussite…

Internet : www.seanjohnfragrances.com

Laurent Raphaël

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