Pour l’expert,  » le secret de Zara n’en est pas un. Le consommateur est aujourd’hui habitué aux beaux étalages, à un service rapide et à des prix planchers. La différence avec la concurrence ? Zara combine ces trois éléments et comprend mieux que personne ce que le client désire et ce qu’il est prêt à débourser – selon le pays, la ville et même la boutique où il se trouve. Think global, act local. « 

La marque a-t-elle démocratisé la mode ?

La mode n’est aujourd’hui plus réservée à une minorité. Cette vérité n’est évidemment plus l’apanage de Zara depuis bien longtemps, mais le groupe n’en a pas moins imposé cette tendance au cours des dernières décennies. Il y a une quarantaine d’années, même les grandes villes comme Barcelone ne proposaient que des boutiques onéreuses et des grands magasins impersonnels. Grâce à des chaînes comme Zara, chacun peut aujourd’hui pousser la porte d’une boutique… et pas forcément parce qu’il ou elle a besoin de nouveaux vêtements, mais aussi pour suivre les dernières tendances. Autre élément qui a son importance : Zara a placé la barre tellement haut en matière de visual merchandising et d’aménagement de ses boutiques que les autres marques ont bien dû suivre, ce qui a provoqué une professionnalisation du secteur. Tous les labels font aujourd’hui appel à un étalagiste, par exemple.

On ne peut pas dire que Zara crée des tendances…

Je ne suis pas tout à fait d’accord. C’est vrai, Zara suit surtout les tendances initiées par d’autres… Mais, de par son impact sur la vie quotidienne des consommateurs, la marque crée aussi des modes. N’oubliez pas que, s’il veut suivre la mode, le client n’assiste pas pour autant aux défilés et ne dévore pas tous les blogs et magazines qui y sont consacrés. Sa source d’information ? L’étalage de Zara !

L’enseigne a quelquefois été accusée de plagiat. Où est la limite ?

Je ne peux pas nier qu’il m’est arrivé de voir des copies. Je me souviens par exemple d’une jupe Prada à motif rouge à lèvres, en 1995, qui a également été vendue chez Zara. À l’heure actuelle, les produits ont encore tendance à faire référence à d’autres marques, mais il n’y a plus ou presque plus de réel plagiat. Tout d’abord parce que les collections des grandes griffes sont devenues beaucoup plus extrêmes et donc plus difficiles à copier en restant dans des prix raisonnables. Ensuite, Zara n’a plus besoin de proposer des copies pour attirer les clients. Enfin, à l’ère d’Internet, il n’y a plus de secrets : impossible de copier sans que quelqu’un le remarque ! Le blog espagnol The devil wears Zara compare d’ailleurs les vêtements de Zara à ceux de marques de luxe : certaines similitudes persistent… mais cela n’a plus rien à voir avec l’époque où ce site a été lancé, il y a sept ans.

De nos jours, il y a pour ainsi dire un Zara à chaque coin de rue. N’est-ce pas la porte ouverte à la monotonie ?

Il y a des boutiques Zara partout dans le monde et pourtant, tout le monde reste différent, car les vêtements de la marque sont de ceux que chacun peut facilement plier à son propre style. En outre, Zara s’efforce justement de rompre cette uniformité en multipliant les petites collections. Un Espagnol n’achètera pas la même chose qu’un Belge : pourquoi livrer les mêmes vêtements aux boutiques?

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