Barbara Witkowska Journaliste

Elle ne laisse de marbre ni la mode, ni la beauté, ni la déco. L’héraldique  » enrichit « , surtout, l’univers masculin mais commence à s’imposer, par petites touches, chez la femme. Une tendance choc, mais pleine de chic.

Les blasons et armoiries sont apparus au Moyen Age pour marquer alors les biens de la noblesse. Bien plus tard, les écussons sont devenus les signes distinctifs permettant de reconnaître par exemple les étudiants des universités ou les membres de clubs sportifs. Aujourd’hui, la banalisation et la standardisation envahissent tous les domaines de la vie. L’envie de se distinguer est d’autant plus forte. Arborer emblèmes, écussons et autres insignes en est l’un des moyens. Chic et intemporel.

Style actuel et clin d’£il nostalgique

Comment réactualiser la plus classique des vestes masculines ? Tom Notte et Bart Vandebosch, duo de stylistes belges £uvrant sous le label Les Hommes (1.), proposent une réponse ludique, en associant un blazer collège à écusson et à boutons dorés à un short noir ou jaune ou encore à un pantalon de motard de couleur rose, revu et corrigé. Pour les moments de loisirs raffinés, on peut piocher dans la nouvelle collection de State of Art (2.). Le look de nombreux modèles respire l’ambiance des campus universitaires et des clubs d’étudiants. Au menu, des pulls blancs, des gilets décontractés et des polos rayés, le tout agrémenté d’un cocktail d’écussons, déclinés dans différents coloris.

Cavalière stylée ou fashionista glamour

Quatre décennies ! Ralph Lauren (1.et 3.) célèbre quarante ans de couture avec des silhouettes féminissimes inspirées des sports équestres et de l’élégance british. Chemises vaporeuses à lavallière et mousselines romantiques se mêlent aux vestes cintrées de cavalières ornées de spectaculaires armoiries brodées. Pour Jean Paul Gaultier (2.,4.,5. et 6.), le blason et l’écusson sont des motifs fétiches, interprétés régulièrement au fil des collections. Cette saison, ils se posent sur ses célèbres bustiers, sur des boucles d’oreille et sur des boucles de ceinture.

Parfums signature

Légères et subtiles, les Eaux de Cologne signent depuis toujours une élégance raffinée et discrète. Pour les ancrer davantage dans la tradition, Guerlain (1.) offre à ces  » Eaux  » le célèbre flacon aux abeilles blanches impériales, le même que Pierre François-Pascal Guerlain a créé en 1853 pour abriter l’Eau de Cologne Impériale composée pour l’impératrice Eugénie, la femme de Napoléon III. Les flacons évoquent la colonne Vendôme, l’étiquette de l’Eau de Cologne impériale est ornée d’un aigle, symbole de l’Empire, tandis que l’étiquette de l’Eau de Cologne du Coq, créée en 1894, représente le coq gaulois, symbole de la République française, entouré de bonnets phrygiens. Le prêt-à-porter masculin signé Viktor & Rolf (2.), lui, explore l’idée d’une garde-robe classique pour un homme qui ne l’est pas. Fidèle reflet de cette philosophie, la fragrance Antidote est conçue comme un costume sur mesure et cousue main avec des agrumes, de l’ambre, du patchouli et du jasmin. Cet élégant oriental boisé se glisse dans un simplissime habit de verre, coiffé d’un bouchon noir, frappé d’un sceau de cire. Il relie aussi les rubans noirs qui enlacent la boîte blanche d’une grande sobriété.

Bijoux siglés

Au féminin, l’écusson gagne en rondeurs mais ne renonce pas à sa symbolique. Comme un sceau précieux, les Médailles de Chanel (1. et 2.) immortalisent ainsi dans l’or et le diamant les codes intimes de Mademoiselle : le camélia, le chiffre 5, la comète, la Lune et le Soleil. La collection réunit des sautoirs, des bagues, des boucles d’oreille et des bracelets. DoDo (3.) vient de créer la bague Sigillo. Elle conjugue un look très moderne et une tradition très ancienne dans la mesure où l’on peut imprimer des messages personnels dans la cire à cacheter.

Accessoires estampillés

La quête de distinction revient aussi en force dans les accessoires pour homme. Le prestigieux fabricant de souliers Church’s (6.) lance le mocassin  » Sovereign  » en velours bordeaux, vert ou noir, orné d’une couronne ou d’une rose brodée de fil d’or. Le joaillier parisien Laurent de Chavagnac (2.), lui, a imaginé une chevalière en agate verte et or jaune gravé aux armes de sa propre famille. Il réalise, sur commande, des chevalières aux armes des clients en grenat, en saphir ou en cornaline. Les bagues Ecusson de Louis Vuitton (3.), quant à elles, en métal doré ou argenté, évoquent, à l’instar de toute la collection de cet été, l’ambiance un brin décadente du Biarritz des années 1920 et son élégance nonchalante. Piaget (4.), pour sa part, revisite le modèle Emperador, l’un de ses best-sellers, avec un nouveau design. A 12 heures, le blason Piaget rehausse désormais tous les modèles d’inspiration historique. Pour l’hiver prochain, la maison londonienne Hackett (1.) lance une nouvelle collection Mayfair, inspirée de l’élégance des années 1960 et estampillée d’un logo à l’ancienne représentant le chapeau melon entouré de deux parapluies. On le retrouve à l’intérieur des vestes, sur des cravates, des parapluies et des pantoufles. Hackett propose aussi des boutons de manchettes en argent décorés de couronnes finement ciselées. La créatrice belge Natalia Brilli (5.), en ce qui la concerne, s’est spécialisée dans l’habillage d’objets haut de gamme ou insolites de cuir ultrafin. Sa dernière trouvaille ? Un étui pour passeport qui se décline en différents coloris et se distingue par d’imposantes armoiries en relief.

Touches  » royales  » dans la déco

Envie d’ajouter une touche majestueuse à votre intérieur ? Craquez pour ce fauteuil Altesse de style Louis XIV, créé par Gilles de Nouailhac (4.). Le cuir naturel arbore une superbe couronne marquée à chaud d’or rose. Le tissu  » Armoiries  » de Braquenié(2.), lui, interprète un imprimé du xviiie siècle, créé par la Compagnie des Indes orientales. Composé de coton (55 %) et de lin (45 %), il convient pour les rideaux et pour le recouvrement de fauteuils, canapés et coussins. Disponible en trois coloris : bleu rouge, bleu et mordoré. Quant à l’antiquaire parisien Eric Allart (1.), il vient de créer le miroir  » London « , une sculpture ornementale en laiton poli à effet miroir en forme de blason. Elle a 145 cm de hauteur, 128 cm de largeur et est éditée à 8 exemplaires. Ce décor prestigieux mérite quelques bulles à l’avenant. Bernard-Massart (3.) y a pensé avec ses Cuvées de l’Ecusson Brut et de l’Ecusson Rosé.

Solaires au design vintage

Histoire de rappeler leur longévité et leur passé fastueux, plusieurs griffes remettent au grand jour leur blason trouvé dans les archives. Ainsi, chez Prada (2.), les lignes pures et modernes de certains modèles de lunettes solaires s’agrémentent-elles du logo historique reprenant le blason et les n£uds de la Maison de Savoie. La maison Burberry (3.), elle, a été fondée en 1856. Le logo en forme d’armoiries représentant un noble chevalier arborant la devise  » Prorsum  » (en avant) est apparu en 1901. Il se pose aujourd’hui sur les branches des lunettes au design généreux et enveloppant. Quant au joaillier Boucheron (1.), il fête ses 150 ans et renoue avec les motifs emblématiques de la maison. Les nouvelles montures traduisent la préciosité des bijoux et se parent d’icônes les plus symboliques, tels le mystérieux serpent Trouble, le précieux cadenas Déchaînée et le subtil motif Ava. Enfin, Diesel (4.) personnalise ses nouveaux modèles par son icône la plus célèbre, le logo du Mohican  » Only the Brave « .

Carnet d’adresses en page 48.

Barbara Witkowska

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