Catherine Pleeck

Ce sont des bijoux reconnaissables entre tous. Réalisés à partir d’émail, ils se distinguent par leurs motifs colorés d’inspiration Art déco. La maison Frey Wille en a fait sa marque de fabrique, depuis un peu plus de six décennies. Fondée à Vienne en 1951 par l’artiste Michaela Frey, et rejointe en 1980 par l’homme d’affaires Friedrich Wille, cette institution puise entre autres son inspiration dans le travail d’artistes et les différentes époques de l’histoire de l’art. La griffe de luxe ne pouvait donc que rendre hommage à son célèbre compatriote Gustav Klimt…

Si Nixen, Die Hoffnung et Emilie Flöge ont déjà influencé Frey Wille par le passé, ce sont dernièrement les richesses décoratives du fameux tableau Adèle Bloch-Bauer qui lui ont permis d’imaginer une nouvelle collection de bijoux dédiée au grand maître de l’Art nouveau viennois. Achetée il y a cinq ans par le milliardaire Ronald Lauder pour la somme de 135 millions de dollars (102 millions d’euros), cette toile est élaborée à partir de peinture à l’huile, d’or et d’argent, et montre l’épouse d’un riche industriel autrichien entourée d’un halo de lumière dorée, dans la plus pure tradition du Jugendstil.

Toute la finesse des détails de Klimt transparaît sur les bijoux en émail et or 24 carats. Sur des boucles d’oreilles, colliers, pendentifs et bracelets (photos ci-dessus), apparaissent des arabesques et motifs dessinés principalement dans des teintes noires et or par les artisans de la maison. Plusieurs années d’études et de nombreuses esquisses sont nécessaires à la création d’une telle collection, car chaque bijou nécessite plus de 80 étapes de fabrication, la plupart réalisées à la main.

L’attrait de Frey Wille pour des £uvres illustres remonte en fait aux années 80, quand Simone Grünberger-Wille, l’épouse de l’homme d’affaires, fait évoluer la marque en créant des collections de bijoux centrées sur l’Art. Dix ans plus tard, la fondation Claude Monet contacte la maison viennoise, pour lui confier la délicate mission d’interpréter à sa manière un thème impressionniste. C’est ainsi que naît la première collection de l’orfèvre émailleur directement inspirée d’un artiste mondialement célèbre. Suivront ensuite des interprétations du travail des Autrichiens Friedensreich Hundertwasser, Alfons Mucha et… Gustav Klimt. Si Frey Wille possède désormais des boutiques dans les plus grandes villes du monde, comme New York, Los Angeles, Paris, Moscou, Londres, Pékin, Hongkong, Istanbul ou Bruxelles (6, place Louise et 45, place du Grand Sablon), elle n’en reste pas moins très attachée à son pays natal et à ses richesses culturelles. Le c£ur de sa société est d’ailleurs toujours installé à Vienne, rue Gumpendorf…

CATHERINE PLEECK

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