A 43 ans, l’acteur australien troque son rôle de super enquêteur pour devenir le nouvel ambassadeur des parfums Givenchy. Un costard taillé sur mesure pour ce faux timide, séducteur malgré lui.

En surfeur né, Simon Baker sait mieux que quiconque comment attraper la vague du siècle. Prenez-la trop tôt ou trop tard et c’est le bide assuré. Avec en prime le risque de s’y noyer. Une leçon de patience, de maîtrise de soi aussi, apprise sur les plages de Tasmanie, qui s’est avérée bien utile sur les rivages peuplés de requins des studios hollywoodiens. Avant d’être Patrick Jane –  » si j’avais le même flair que lui, j’aurais sans aucun doute tourné dans moins de daubes « , plaisante-t-il -, l’ex-petit blond à mèche a longtemps cachetonné dans des séries de seconde zone – souvenez-vous si vous l’osez, le prof tombeur d’Hartley, coeurs à vif, c’était lui – jouant même les go-go dancers dans le très dispensable clip Love You Right du groupe australien Euphoria. La gloire – celle qui rime avec le salaire annuel à 30 millions de dollars et les contrats d’égérie – a pris son temps. Charmant, désarmant même quand il ose une petite vanne pour créer un semblant de complicité dans une interview forcément trop courte parce que trop minutée, le visage du nouveau parfum Gentlemen Only de Givenchy met tout en oeuvre pour faire oublier autant que possible ce double qui lui colle un peu trop à la peau sans qu’il ait le mauvais goût de l’avouer.  » Quand vous vous lancez dans le métier d’acteur, les chances que vous avez d’en vivre sont déjà bien minimes, celles d’en vivre bien et de connaître ce que l’on appelle le succès sont encore moindres, lâche-t-il, protégé par une paire de lunettes de vue à larges bords noirs qu’il ne quitte jamais dans la « vraie vie » et un accent australien que les fans du consultant du CBI (California Bureau of Investigation) ne reconnaîtraient pas. Etre sans cesse associé au personnage que j’interprète depuis sept saisons n’est ni difficile, ni dérangeant. Si The Mentalist s’avère être au bout du compte ce que je ferai de mieux dans ma carrière, ce n’est déjà pas si mal.  » Pourtant, s’il est là aujourd’hui, c’est pour défendre un autre rôle et incarner un gentleman moderne, croisé 2.0 des bonnes manières au noeud de cravate toujours impeccable et dont le portable sait, lorsqu’il le faut, opter pour la discrétion.  » Autrefois, le gentleman appartenait forcément à une certaine classe sociale, on l’était de naissance ou on ne l’était pas « , constate celui qui dans le pitch du spot Givenchy n’hésite pas une seule seconde, tel l’homme qui tombe à pic, à offrir son parapluie à une belle inconnue piégée sous une averse.  » Mais le « parfait gentleman », cela n’existe pas, ajoute-t-il. On aspire à en devenir un, tout au plus. Pour moi, cela représente des valeurs de savoir-vivre qui vous aident à vous comporter le mieux possible en société. J’ai l’impression malheureusement que c’est un peu passé de mode. Pourtant il n’y a pas plus prétentieux que d’afficher cette sorte de nonchalance « à la va te faire voir » partout et vis-à-vis de tous.  » De lui, il préfèrerait que l’on garde plutôt l’image d’un homme courtois, un peu timide même, marié depuis plus de vingt ans à la même femme et père de trois enfants, que celle du type le plus sexy du monde, un costard un peu cheap que tentent régulièrement de lui tailler les médias.  » Est-ce vraiment flatteur ?, soupire-t-il. Je sais en tout cas que chaque fois, ça me vaut un coup de fil ironique de mes potes qui ne se privent pas de me charrier. Chaque année, les magazines doivent « nominer » de nouveaux beaux mecs. Faites le calcul : on doit être des milliers depuis le temps à avoir remporté ce titre.  » Lui rêverait plutôt d’appartenir au club bien plus sélect et utopique des hommes et des femmes  » autorisés à vieillir avec élégance « . Un sacré clan.

PAR ISABELLE WILLOT

 » LE PARFAIT GENTLEMAN N’EXISTE PAS. ON ASPIRE, AU PLUS, À EN DEVENIR UN.  »

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