Lis, ris, guéris

Objectif de cet ouvrage conçu par pas moins de trente-cinq médecins, psychiatres et psychologues cliniciens : transmettre les essentiels de la psychologie, nous guider dans notre réflexion, nous aider à comprendre et à améliorer notre vie quotidienne. Avec Le Guide de la psychologie de la vie quotidienne, bienvenue dans le monde de la bibliothérapie.

Epanouissement personnel, réussite professionnelle ou amoureuse, estime de soi, épreuves de la vieà Le Guide de la psychologie de la vie quotidienne(1.) répond à de nombreuses questions qui nous préoccupent. Trente-cinq médecins, psychiatres et psychologues cliniciens se sont réunis pour cosigner ce livre et offrir ainsi quelques conseils de vie pour continuer à avancer sans trop se blesser.  » Nous cherchons à aller mieux dans nos têtes, et à mieux comprendre les autres, souligne le psychiatre et psychothérapeute Christophe André qui a dirigé l’ouvrage. Le savoir psychologique est ainsi devenu indispensable dans les sociétés où des individus de plus en plus nombreux se comportent en fonction de règles, de valeurs et de codes de plus en plus variés, et où le bien-être personnel est une aspiration considérée comme légitime. Car cette aspiration est tout sauf nombriliste : se changer est aussi un moyen de changer le monde.  »

Mais pour évoluer, il faut les bases, et être capable de comprendre l’origine des émotions, les effets de la crise de milieu de vie, les façons de décomplexerà Ce guide se veut donc un outil de changement. Dubitatif quant au résultat ? S’il ne remplace probablement pas une psychothérapie personnalisée, l’ouvrage constitue néanmoins une bonne canne.  » Personnellement, je me suis beaucoup soigné par les livres, confie Christophe André. J’ai toujours considéré que le livre comptait parmi les moyens les plus intelligents et les plus économiques (quel rapport qualité-prix incroyable !) pour transmettre du savoir et de l’expérience. « 

Dix chapitres composent Le Guide de la psychologie de la vie quotidienne : comprendre ses émotions, vivre en paix avec soi, s’épanouir avec les autres, se sentir bien à deux, éduquer et aider ses enfants, traverser la vie et surmonter les épreuves, faire face aux souffrances psychologiques, apprendre à changer, pratiquer le bien-être au quotidien et savoir comment se soigner. Morceaux choisis (2.).

Surmonter sa tristesse

Recherchez du confort relationnel

Exprimer sa tristesse à quelqu’un d’attentif et de compatissant procure un soulagement puissant. Cela renforce les liens avec ceux qui nous offrent leur soutien par leur écoute. Se refermer totalement sur soi accentuerait les ruminations et priverait de riches sollicitudes, parfois inattendues. Il est prouvé scientifiquement que le sourire engendre le sourire. Mais il faut bien choisir ses interlocuteurs (étant en position de faiblesse, rejets et blessures sont plus intenses) et veiller à ne pas les lasser.

Evitez le piège de la rumination

A cet effetà

Continuer à agir en proportion de ses forces. L’excès d’inactivité et de retrait enferme dans une immobilité déprimante pour l’esprit.

Pratiquer des activités reposantes.

Apaiser son corps avec des méthodes relaxantes.

S’autoriser des activités agréables (promenades, mots fléchésà). Quelles seraient les vôtres ?

Remettre en cause sa manière de voir si elle est trop systématique.

Les trois piliers du couple

On décrit trois éléments importants dans un couple car ils favorisent la sécrétion de l’ocytocine, l’hormone de l’attachement.

1. La part du sexe.

Il assure le maintien de l’attachement. Quelle importance accorder aux baisses de désir et de plaisir ? Cela ne signifie pas obligatoirement qu’on n’aime plus l’autre. Certains couples qui fonctionnent bien partagent une intimité relationnelle mais peu d’intimité sexuelle, et inversement. L’importance des problèmes sexuels dans le couple est celui qu’on lui accorde. De plus, d’autres facteurs nous influencent : la sexualité n’est pas la même dans la phase initiale de passion que par la suite. Vivons-nous des événements stressants ? Subissons-nous un changement hormonal ? Le besoin de sensualité dépend aussi des personnes. Les problèmes apparaissent lorsque les niveaux de désir divergent, générant frustration ou infidélité. Mais est-ce grave d’être infidèle sexuellement ? Cette infidélité est-elle une cause ou une conséquence des problèmes du couple ? Cela dépend de la solidité des deux autres piliers du couple.

2. La communication.

Ce n’est pas parce qu’on se chamaille que notre couple est voué à l’échec. Au contraire. On peut se disputer à loisir. Ce à quoi il faut porter de l’importance, c’est la forme : si les propos tenus à l’autre sont méprisants, si l’un agresse et l’autre se dérobe systématiquement, c’est dangereux pour la survie du duo. Première astuce pour bien communiquer : brider nos tendances. On veut parler et déverser sa colère ? Alors écoutons. À l’inverse, on préfère se taire ? Alors disons les choses. Seconde astuce : commencer toutes ses phrases par  » je  » ou  » cela me  » plutôt que par  » tu esà « .

3. La tendresse.

Il faut le savoir : inéluctablement, avec le temps, la tendresse et les marques d’affection s’amenuisent. Pourtant, prodiguer et recevoir de la tendresse est aussi capital dans l’amour romantique que dans l’amour filial. C’est un ciment puissant.

Réagir face à un conjoint en crise de milieu de vie

 » On ne dirait plus la même personne  » ou  » On dirait un ado « , entend-on dire fréquemment. La crise de milieu de vie, si elle n’est pas au départ une crise de couple, le devient souvent ensuite. Savoir écouter, interroger, suggérer des idées peut apaiser et aider l’autre à trouver des solutions. A proscrire : les attitudes autoritaires ou culpabilisantes. La situation est encore plus douloureuse dans le cas du couple lorsque le conjoint en crise rejette ses difficultés sur l’autre, et le désigne comme le bouc émissaire de ses insatisfactions. Pour le conjoint accusé, même s’il a des torts ou des défauts comme dans n’importe quel conflit, la difficulté est de comprendre que la crise de l’autre vient se cristalliser sur lui, et qu’elle englobe bien d’autres insatisfactions. Mais comprendre ne veut pas dire tout accepterà

Garder ses bonnes résolutions

Nos bonnes résolutions sont généralement le résultat d’une prise de conscience soudaine. Davantage guidées par l’émotion que par la raison, c’est à la hâte, sans réflexion approfondie, que nous nous promettons d’agir. Nos objectifs sont flous ou excessivement ambitieux. Bien que notre désir de changer soit sincère, notre motivation est fragile et se brise sur la première difficulté rencontrée : l’espoir de changement fait rapidement place au découragement puis à l’abandon.

L’idéal est donc de ne pas brûler les étapes. Sortez du flou, et procédez par étapes, en sachant qu’à chacune d’elle, votre motivation sera renforcéeà

Clarifiez et énoncez le problème.

Concentrez-vous sur le présent (et non le passéà Bannissez le  » j’aurais dû « ), et sur vous (n’attendez pas de changement spontané de la part des autres. Ils ont plus de chance de changer, une fois que vous aurez changéà).

Evaluez votre désir au changement.

Posez-vous ces questions : que se passerait-il si je ne changeais rien, et au contraire que se passera-t-il si je change ? Ce qui permettra de repérer les inconvénients et les éventuels avantages de la situation actuelle, et de clarifier vos attentes en jaugeant les avantages et les inconvénients.

Définissez des objectifs.

Soyez précis et concret, ce qui vous permettra de rester réaliste. Prenez en compte les obstacles éventuels et intégrez-les à vos objectifs. Imaginez-vous arrivé à votre but : permettez-vous de rêver pour visualiser votre comportement. Assurez-vous que votre objectif est visible (comment votre entourage pourrait remarquer que vous êtes moins stressé ?). Exprimez vos objectifs de façon positive ( » prendre le temps de laisser passer mon envie de fumer  » plutôt que  » résister à tout prix à mes envies de fumer « ), c’est plus motivant.

Donnez-vous les moyens de changer.

Il faut que vous vous sentiez capable d’atteindre vos objectifs : cherchez des livres qui traitent du problème, trouvez une personne qui a déjà surmonté celui-ci. Cultivez votre optimisme et prévoyez de l’aide pour les jours gris.

Et enfin, passez à l’action.

En veillant à avancer progressivement : un changement durable repose sur la répétition. Pratiquez la technique du salami : procédez par petites tranches, déclinez vos objectifs en sous-objectifs pour vous rapprocher du but final. Chaque étape doit être un succès : récompensez-vous ! Mesurez et reconnaissez vos avancées, tout en acceptant les faux pas. L’important est d’explorer de nouvelles façons de faire. Plutôt que de vous blâmez, félicitez-vous encore !

(1.) Le Guide de la psychologie de la vie quotidienne, Odile Jacob, 560 pages.

(2.) Ces cas ont été raccourcis pour la publication.

Valentine Van Gestel

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