Gossip Girl, c’est (presque) fini ! Blake Lively, nouvelle égérie Gucci, est à un tournant de sa vie. La belle qui vient d’épouser son amoureux, l’acteur canadien Ryan Reynolds, est à l’affiche de Savages, le dernier film d’Oliver Stone. Interview.

À la voir fébrile d’enthousiasme, la voix tremblante face au parterre d’invités bienveillants qui, ce soir-là, n’avaient d’yeux que pour elle, sous les lumières dorées de la salle de bal du Cipriani, à Venise, on comprend mieux que Baz Luhrmann soit, comme tant d’autres, tombé sous son charme. Dans le Time Magazine qui listait Blake Lively parmi les cent personnalités les plus influentes de 2011, le réalisateur australien ( Moulin Rouge, The Great Gatsby…) écrivait d’elle qu’elle possédait  » la vitalité de la jeunesse, ce glamour indéfinissable, naturel, pas construit, convaincu de tous les possibles, impatient de se projeter dans un futur éternel. Sa coolitude bien ancrée dans le réel vous surprendra, ajoutait-il. Elle a le pouvoir de vous faire croire qu’elle, et la vie, ne s’arrêteront jamais « . Brûlante de sexytude dans un mini fourreau lamé pourpre à la pretty woman, l’actrice de 25 ans, accrochée au bras de son boyfriend – l’acteur Ryan Reynolds et Blake Lively se sont depuis dit  » oui  » pour la vie – semblait rêver éveillée son propre conte de fées.

Si l’on regarde son parcours sans faute – la belle n’est pas du genre à se prendre les pieds dans le tapis rouge des convenances à l’inverse de la scandaleuse Serena Van Der Woodsen qu’elle incarne dans la série Gossip Girl -, c’est à se demander si l’ambition professionnelle de ce grand brin de fille toute en jambes a jamais été contrariée. Biberonnée au coaching d’acteur – son père, prof d’art dramatique avait coutume de l’emmener avec lui lors de ses répétitions -, Blake Lively a passé son enfance à Burbank – un nid à studios de cinéma comme Disney, NBC et Warner Bros entre autres -, dans le comté de Los Angeles, en Californie. Elle l’assure, c’est son grand frère qui la pousse vers son destin de star et d’icône fashion en l’envoyant passer le casting de la série Gossip Girl, en 2006. Sa carrière démarre… et décolle, instantanément. En marge du tournage des 27 épisodes annuels du show de la chaîne CW dont la sixième et dernière saison est en cours de diffusion aux États-Unis, Blake Lively tourne un film par an, préférant les rôles aux antipodes du personnage de peste friquée new-yorkaise qui lui colle – un peu trop à son goût d’ailleurs – à la peau. Dans Les Vies privées de Pippa Lee, elle est la version jeune d’une mère de famille, incarnée par Robin Wright, en pleine dépression. Ben Affleck lui confie dans The Town, un personnage de mère célibataire alcoolique. Dans le Savages d’Oliver Stone qui sortira sur nos écrans le 3 octobre prochain, elle est la femme troublante et troublée que se partagent deux hommes dangereux.

Le matin de notre rencontre, pourtant, elle avait repris l’uniforme preppy – pantalon skinny noir, chemisier ligné, petite veste crème cintrée et sandales à talons qui allongent encore sa silhouette parfaite d’une dizaine de centimètres – de l’égérie du nouveau parfum Gucci Premiere qu’elle incarne désormais.  » Un rôle de composition « , assure cette passionnée de mode… et de chocolat. Explication.

Vous prêtez votre visage à la nouvelle fragrance de la maison Gucci. Qu’est-ce qui vous plaisait dans ce projet ?

Tout d’abord, j’étais ravie qu’il s’agisse d’un nouveau parfum et non pas d’un classique dont tout le monde connaît déjà l’odeur. Car dans ce cas-là, il n’y a plus vraiment de mystère. Aussi, vous ne faites que passer, il y a une date d’expiration sur votre tête : après, quelqu’un d’autre prend le relais. Bien sûr, j’espère que Gucci Premiere deviendra un jour iconique. Mais j’aime être cette fille qui porte ce jus intrigant. On la cherche, on l’aborde pour lui demander ce que c’est.

Vous souvenez-vous du premier parfum que vous avez porté ?

Quand j’étais plus jeune, j’aimais mélanger les accords plus virils d’une Cologne à ceux plus féminins d’un jus fleuri. C’était ma manière à moi de me donner de la contenance, de me sentir plus forte, plus puissante. Dans Gucci Premiere, on retrouve des notes de bois et de cuir mais aussi de la fleur d’oranger et des fleurs blanches. Et ça me plaît. Enfant, évidemment, j’étais attirée par le parfum de ma mère, beaucoup trop lourd et complexe pour moi, à l’époque. Le genre de jus qui vous dit tout de suite que la personne en face de vous est aux commandes ( rire) ! J’ai toujours eu énormément d’admiration pour ma mère, encore aujourd’hui, elle est pour moi l’incarnation même du style, même si je peux être fascinée par des femmes aussi différentes que Grace Kelly, Audrey Hepburn ou Florence Welsh ( NDLR : la chanteuse du groupe Florence and the Machine est l’amie intime de Blake).

Vous avez la chance d’être maquillée et coiffée par les plus grands, sur les plateaux de cinéma ou lors d’événement glamour comme celui-ci. Qu’avez-vous appris de ces séances de mise en beauté ?

J’adore qu’on me coiffe et qu’on me maquille, quel bonheur ! Je regarde toujours ce que les pros font et je pose tout le temps des questions. Que ce soit réussi ou non, d’ailleurs. Même à ceux qui me ratent je pose des questions, histoire de comprendre pourquoi ça cloche. Mais en réalité, j’ai remarqué que plus je prenais de temps pour me préparer, plus je risquais de ressembler à Punky Brewster ( NDLR : héroïne de série télévisée pour enfants des années 80, aux États-Unis). Quand je suis à la bourre, c’est parfait ! Il n’y a rien de pire que d’avoir l’air trop apprêté ! En fait, c’est l’excuse que j’ai trouvée pour ne pas me brosser les cheveux. Je trouve qu’il y a quelque chose de sexy dans le fait de porter une robe couture sur tapis rouge et de ne pas avoir la chevelure coincée dans un chignon. Que ce soit un peu négligé. Genre, la fille qui court pieds nus en robe du soir dans Central Park, en pleine nuit ( rire). Je veux me sentir libre. J’éprouve le même sentiment quand j’entre dans une maison qui ressemble à un musée : je n’oserais jamais me pelotonner dans le canapé.

De nombreuses (très) jeunes filles, fans de la Serena de Gossip Girl, voient en vous un modèle de réussite à suivre. C’est une sacrée responsabilité quand on y pense, non ?

Franchement ? Je suis horrifiée quand des parents viennent me trouver en me disant que leur petite fille de 9 ans regarde Gossip Girl et qu’elle m’adore. J’ai envie de leur répondre : enregistrez les épisodes et attendez qu’elle soit un peu plus grande, c’est tellement scandaleux ce qui s’y passe ! Il m’est arrivé d’interpréter des personnages méprisables. Mais dans un film, il y a un début, un milieu et une fin : le scénario vous aide à comprendre pourquoi cette femme ou cet homme en est arrivé là, de manière à ce que l’on puisse éprouver une certaine empathie pour elle ou pour lui. Dans Gossip Girl, j’ai l’impression que même si je commets des horreurs dans une saison, on me pardonnera dans celle qui suit. J’ai beau savoir que cette réalité-là existe dans certains milieux, ce n’est pas du tout comme cela que j’ai été élevée. J’ai grandi dans une famille plutôt stricte qui m’a inculqué un certain sens moral. J’ai toujours été très encadrée, très protégée. Et je n’ai jamais été tentée de faire des bêtises, des trucs qui pourraient me compromettre. La seule chose qui me fait vraiment craquer c’est le chocolat. Je peux en consommer de manière tout à fait déraisonnable ( rire).

Votre sens de la mode, c’est à Gossip Girl que vous le devez ?

C’est d’abord chez moi que j’ai aiguisé mon £il : ma s£ur était mannequin et ramenait toujours des vêtements magnifiques à la maison. Ma mère cousait et pas seulement les costumes d’Halloween. Le sens de la coupe et des formes, c’est de là qu’il me vient. Ensuite, sur le plateau de la série, je me suis retrouvée exposée au travail des plus grands créateurs du moment, je les ai rencontrés aussi. Les conseils qu’ils vous donnent, vous ne les oubliez jamais ! Rien que l’essayage de toutes ces tenues ! Nous avions entre 9 et 15 toilettes par épisode : 27 épisodes par saison, pendant six ans, je vous laisse faire le calcul ! C’est un master in fashion en accéléré ! Il n’y a pas mieux pour apprendre à combiner les pièces, à les accessoiriser.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu à ce jour dans votre métier ?

Il vient de Gus Van Sant, mais c’est à Ben Affleck qu’il l’a donné en réalité. Il lui a dit :  » Ecoute ton film, il te parlera.  » Comme acteur on se rend vite compte que c’est merveilleux d’avoir un réalisateur à l’écoute de son film. Pendant les répétitions, vous vous faites une idée très précise de ce qui va se passer, et puis, pendant le tournage, le film tout à coup prend une autre allure que celle qui était attendue sur papier. Il évolue, il grandit avec nous. C’est bien plus efficace que de chercher à le contraindre à tout prix pour le faire entrer dans le canevas d’origine.

PAR ISABELLE WILLOT

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