Ils sont là, l’appareil à la main. Des témoins privilégiés d’un temps qui passe, d’une mode qui se crée, d’un génie toujours sur le qui-vive. Que ce soit le célèbre photographe Richard Avedon chez Dior (1.) ou Willy Rizzo chez Chanel (2., 3. et 4.), ils ont parfaitement réussi à immortaliser deux grands créateurs, en plein travail. Des documents rares, riches d’enseignements, compilés aujourd’hui dans deux livres : Dior par Avedon et Chanel par Willy Rizzo.

On dit du premier cité qu’il est le plus séduisant, le plus enthousiaste, le plus dynamique, le plus inspirant, le plus demanding, le plus extravagant des photographes. Quand l’aristocrate française, styliste et muse Jacqueline de Ribes l’évoque, elle ne manque pas de qualificatifs, tant il est vrai que ses clichés ont marqué l’univers fashion. Dans ce nouvel opus, on se rend compte à quel point le nom de l’Américain, mort en 2004, est intimement lié à la maison Dior. On y retrouve le mannequin Renée en tailleur New Look et Christian Bérard, l’ami de toujours, dans le Paris populaire de l’après-guerre. Il y a aussi Marlene Dietrich, pensive et inaccessible, allumant une cigarette, Audrey Hepburn esquissant un pas de danse chez Maxim’s ou Dovima, portant la robe fourreau Soirée de Paris, de 1955, entre deux éléphants, l’une des images les plus célèbres de l’histoire de la couture. Le tout entremêlé de croquis de l’inventeur du tailleur Bar et d’anecdotes passionnées de Justine Picardie, auteure et rédactrice en chef du Harper’s Bazaar britannique.

Quant au catalogue consacré à Willy Rizzo, photographe de stars et ami de Coco Chanel, disparu en 2013, on y découvre 181 clichés originaux et inédits, capturés entre 1954 et 1967. Des instants précieux de la créatrice, à la fois sévère, au travail, dans son atelier de la rue Cambon, et intime, dans ses appartements parisiens. Agrémenté des textes d’Edmonde Charles-Roux, Olivier Saillard, Arnold de Contades, Daniel Rangel et Fabrice Gaignault, l’ouvrage revient sur quatre périodes clés de la griffe au double C : le retour de Mademoiselle en 1954 après la guerre, son ascension de 1955 à 1958, sa gloire en 1959 et ses années sixties de 1960 à 1967. Une exposition, organisée à Paris jusqu’au 28 novembre, permet par ailleurs d’admirer 33 tirages argentiques noir et blanc et couleur, en édition limitée, signés et numérotés par l’artiste.

Dior by Avedon, par Justine Picardie, Rizzoli NY, 206 pages.

Chanel par Willy Rizzo, sous la direction de Dominique Rizzo, Editions Minerve, 200 pages.

PAR CATHERINE PLEECK

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