Pour transformer un ancien plateau de bureaux en loft résolument chic, un couple de jeunes architectes a subtilement joué avec les volumes et la lumière afin de créer un espace sobre et élégant où il fait bon vivre et travailler. Visite guidée.

Lorsque l’on pénètre dans ce vaste loft baigné de lumière, on est immédiatement séduit par l’atmosphère très décontractée qui y règne. Bien que très élégante et dépouillée, la déco ne manque jamais de chaleur. Cet espace généreux ne ressemble, en effet, en rien aux intérieurs froids et sans âme que l’on découvre parfois dans les pages de certains magazines de décoration branchés. Ici, les propriétaires désiraient tout simplement créer un appartement qui leur ressemble, tout en traduisant leur sensibilité architecturale. Pari réussi…

Jean Leclercq est architecte et sa compagne, Anouk Van Oordt, architecte d’intérieur. Tous deux rêvaient de laisser libre cours à leur créativité pour aménager un loft où il fait bon vivre et travailler. Leur choix s’est porté sur un plateau de 300 m2 situé au quatrième étage d’un immeuble de bureaux situé le long de l’avenue Louise, à Bruxelles.  » Un de nos amis avait remarqué que ce bâtiment était à louer depuis un certain temps, explique le jeune architecte. Il a alors proposé à l’ancien propriétaire de racheter une partie de l’immeuble pour y transformer les bureaux en appartements. Lorsque nous avons visité le plateau du 4e étage, nous avons immédiatement craqué pour la vue imprenable sur le superbe site de l’abbaye de la Cambre. La décision d’achat n’a pas été longue à prendre…

Lorsque les propriétaires prennent possession des lieux, l’espace est entièrement cloisonné pour séparer les bureaux. Le premier gros travail a donc consisté à déshabiller le futur loft pour ne laisser apparente que l’ossature. Ensuite, le volume a été scindé en deux espaces distincts. Le premier, d’une superficie de quelque 200 m2, accueillera le loft alors que le second a été transformé en appartement destiné à être loué. Lorsque la famille s’agrandira, il suffira de percer le mur mitoyen pour doubler la superficie des lieux…  » Très rapidement, nous nous sommes rendu compte que le plan original était très dégagé. Il ne comportait, en effet, que cinq colonnes et un mur porteur, ce qui laissait une grande liberté d’intervention au niveau de l’aménagement de l’espace, poursuit Jean Leclercq. En outre, comme l’immeuble est situé sur un coin, deux parois vitrées assurent en permanence une quantité de lumière phénoménale, et ce quel que soit le temps.  » Après que l’espace ait été débarrassé des cloisons et faux plafonds, les anciens châssis à simple vitrage ont été remplacés par des éléments neufs, en aluminium à double vitrage.  » Nous avons dû installer un modèle à l’identique pour respecter l’unité visuelle de la façade extérieure, précise le jeune architecte. Nous aurions aimé placer des vitres allant jusqu’au sol pour bénéficier d’un projetant face à l’abbaye de la Cambre mais cela n’a malheureusement pas été autorisé.  »

La réalisation du plan d’aménagement a pris pas mal de temps et de nombreux projets ont vu le jour avant la version définitive.  » Comme nous travaillons tous deux beaucoup à domicile, nous n’avions pas envie de nous retrouver isolés dans des pièces différentes, explique Jean Leclercq. Nous voulions donc créer l’espace le plus ouvert possible pour être en contact de manière continue. C’est la raison pour laquelle la chambre est un cube de verre. Si l’un de nous se repose ou somnole, nous avons toujours un contact visuel. Pour s’isoler, il suffit de fermer les stores en aluminium à commande électrique qui sont placés entre les parois du double vitrage.  » La salle de bains et la buanderie sont également contenues dans un cube mais celui-ci est opaque. Pour lui donner plus de légèreté, les plinthes sont en retrait de sorte qu’il donne l’impression de flotter dans l’air. En outre, au niveau du plafond, une imposte en verre permet également de laisser passer la lumière tout en allégeant le volume. La salle de bains, habillée de sobres et élégants carreaux de grès cérame gris, accueille deux lavabos, une baignoire et une cabine de douche. Dans le mur du fond, une trappe donne accès au panier à linge installé dans la buanderie voisine. Une idée bien pratique permettant d’éviter que le linge ne traîne…

La cuisine, elle, fait partie intégrante de la pièce à vivre.  » Lorsque nous invitons des amis, nous rentrons en général avec les courses alors qu’ils arrivent déjà, explique Jean Leclercq. Grâce au large îlot central, ils peuvent s’asseoir sur un tabouret pendant que nous cuisinons. Nous pouvons ainsi discuter avec nos copains et, s’ils le souhaitent, ils peuvent mettre la main à la pâte, c’est très convivial. Nous ne voulions pas d’un univers aseptisé où on a l’impression que l’on ne vit pas.  »

Dans la même logique d’idée, l’impressionnante table en bois de la salle à manger, longue de quelque 3,60 mètres, est constellée de ronds laissés par des verres et des bouteilles.  » Des souvenirs de soirées bien agréable, s’amuse le maître des lieux.  » Dans le living, de profonds canapés revêtus de tissu clair font face à une très discrète cheminée à feu ouvert cerclée d’acier. Le grand mur blanc dans lequel elle est encastrée sert, lui, d’écran de projection à une très performante installation audio-vidéo. De quoi passer de longues soirées aussi distrayantes que confortables.

La création de ce loft a convaincu les deux jeunes architectes de continuer à travailler ensemble pour aménager d’autres espaces. Cela n’a vraiment rien d’étonnant quand on voit le résultat de cette belle collaboration placée sous le signe de l’amour et du partage.

Serge Lvoff

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