Ses sacs et bijoux vintage, cette Verviétoise les sélectionne au coup de coeur. Et leur donne une nouvelle vie, auprès d’amoureux de belles choses. La voici qui lance, à Paris, le premier salon international dédié aux collectionneurs de la griffe Hermès.

Il faut parfois du temps avant de trouver sa voie, celle qui vous fait lever le matin. Pour Catherine Lecomte, il aura fallu passer par des études de commerce et de management, quelques années dans la consultance, l’envie de bifurquer, de suivre un moment le chemin tracé par son père – dans la distribution de bijoux – et, enfin, une charmante rencontre, pour évoluer dans le secteur qui la fait désormais vibrer : la vente de bijoux et sacs vintage.  » C’est en discutant avec un expert en joyaux anciens que j’ai découvert cet univers unique et riche d’histoires, à l’opposé de la distribution de masse et des opérations marketing auxquelles on est souvent confrontés « , confie celle qui, petite déjà, a commencé à toucher de beaux objets, lorsqu’elle aidait son paternel à ranger ses pièces semi-précieuses. Mais il ne suffit pas d’un claquement de doigts pour devenir spécialiste en accessoires embellis par les années. Avide de savoirs, Catherine Lecomte fait la connaissance de l’Italienne Deanna Farneti, auteure de plusieurs ouvrages sur la joaillerie couture.  » Elle possède une collection impressionnante d’anciens numéros de Vogue et de Harper’s Bazaar. Tous les deux ou trois mois, je me rendais à Milan pour m’imprégner, comprendre les styles, l’évolution de la mode.  » Il y a aussi la bibliothèque Forney à Paris, où la Belge photographie patiemment les anciens catalogues de la maison Hermès.

Petit à petit, sa sensibilité et ses goûts se forment, son regard se forge et imprime ces biens d’exception. Puis, vient l’heure de dégoter de premiers bijoux, suivis de sacs, le tout au gré de ses voyages, rencontres, fouilles sur Internet, etc.  » Je ne choisis que des articles que j’aime.  » Pour ce faire, la trentenaire quitte régulièrement Verviers pour parcourir l’Europe. Elle restaure ensuite ses trouvailles, les cire, les répare si nécessaire.  » Le terme vintage est galvaudé. Pour ma part, il faut qu’un produit présente un état impeccable, soit dans l’air du temps et, surtout, ait une belle qualité, avec une combinaison de matières et un design intéressant.  » Car selon elle, le luxe ultime ne se résume pas à une griffe gravée sur le cuir.  » Pas question de ne sélectionner que des marques. J’aime avant tout le savoir-faire et le travail de création, plus que la signature « , précise celle qui se définit d’abord comme une marchande, et non comme une collectionneuse – elle ne garde qu’exceptionnellement l’un de ses trésors, pour son usage personnel.

Les clients de Katheley’s, sa société créée en 2009, sont variés. Des stylistes, des collectionneurs d’art, des fashionistas. Une jeune de 20 ans et quelque, qui flashe sur un modèle dingue, comme un sac Horloge américain des fifties, jusqu’à une dame de 80 ans, qui tombe en amour devant une cape des années 20. Il y a même des célébrités dans le lot. Quand elle participe à un salon londonien, Andreas Kronthaler (mari de la créatrice de mode Vivienne Westwood) et Simon Le Bon (chanteur de Duran Duran) viennent voir ses nouveautés. Et, via son site d’e-commerce ou sa sélection d’accessoires vendus en ligne sur la très pointue plate-forme Farfetch, Catherine Lecomte a déjà livré les actrices Lindsay Lohan et Pamela Anderson. Plus improbable que cela…

C’est aussi la vente d’un mannequin Vuitton qui lui a permis de croiser la Française Geneviève Fontan, éditrice, amatrice d’art, d’antiquités et d’objets de la griffe au Monogram et celle au grand H. Une rencontre qui sera déterminante dans l’organisation du premier salon international dédié aux collectionneurs de la maison Hermès, du 23 au 25 octobre, à Paris. Si c’est la fondatrice de la maison d’édition Arfon qui en a eu l’idée, c’est Catherine Lecomte qui a repris le projet, à bras-le-corps.  » Tout ce qui me permet d’apprendre m’intéresse. C’est un gros challenge, mais je suis passionnée et persévérante.  » Dans l’Hôtel du Louvre, une dizaine d’exposants viendront dévoiler leurs plus belles pièces, préalablement expertisées.  » Si je parviens à montrer aux visiteurs qu’il n’y a pas que les sacs Birkin et Kelly dans la vie, mais toute une richesse d’accessoires rares et intéressants, j’aurai réussi mon pari !  »

www.katheleys.com

PAR CATHERINE PLEECK

 » Le luxe ultime ne se résume pas à une griffe gravée sur le cuir.  »

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