Margiela aux enchères

Manteau couette Maison Martin Margiela, Ligne Blanche automne-hiver 1999-2000. © DR /Jérôme Macé

Les vêtements peuvent à la fois servir de parure et d’armure. Surtout s’ils portent la patte du créateur belge qui a bouleversé la mode. De nombreuses pièces passeront ce 13 septembre sous le marteau.

«Madame, je crois que vous avez mis votre robe à l’envers.» Tant de fois, Christine a entendu cette remarque qui la faisait sourire. Tout comme celle-ci: «Madame, vous avez oublié d’ôter vos étiquettes.» C’est donc l’histoire d’une Angevine qui, à la fin du siècle précédent, s’entendait répéter ceci quand elle arpentait Angers habillée en Martin Margiela de pied en cap. Elle n’était pas une professionnelle de la mode, elle était kiné, mais elle aimait les propositions vestimentaires du créateur belge. A tel point qu’elle avait décidé qu’elle ne s’habillerait qu’en Margiela. Elle trouvait son bonheur dans une boutique avant-gardiste, appelée Malika, où elle s’adonnait chaque mercredi à son addiction non répréhensible. «C’était ma récréation, se souvient-elle. Je m’évadais loin de mon travail, de mes malades et des personnes en fin de vie que j’accompagnais au quotidien. J’endossais un autre rôle, c’était ma parenthèse enchantée.» De l’effet placebo d’une garde-robe qui vous protège et qui forme a posteriori une anthologie de la mode griffée Margiela. Le 13 septembre prochain, Pénélope Blanckaert et la Maison Millon mettent en vente la collection de cette esthète qui se moquait de l’étiquette. Qui dit mieux?

Martin Margiela, L’ange d’une Angevine, vente aux enchères, Millon, mardi 13 septembre, à 14 heures. Exposition du 10 au 12 septembre à Paris. mode@millon.com

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