Barbara Witkowska Journaliste

Rêlachez vos tensions, videz votre esprit, respirez… et faites-vous masser. La méthode a fait ses preuves depuis trois mille ans : le bien-être est au bout des doigts.

Rythme effréné, stress : vivre en harmonie avec soi-même et avec les autres devient de plus en plus difficile. Mais, rien de tel qu’un massage pour gommer les tensions et rééquilibrer les énergies. Cette méthode millénaire de relaxation est aussi un antidote naturel de l’anxiété. Elle assouplit les articulations, favorise la circulation sanguine et le transit intestinal, redonne de l’appétit, chasse les insomnies et met du baume sur les bobos de l’âme. Au banc d’essai : les techniques apaisantes de trois jeunes massothérapeutes.

Se réconcilier avec son corps

Petite, Vanessa Engels, aimait  » donner aux gens « , poser les mains sur eux pour soulager une douleur ou une tension. Adolescente, titillée par l’ambition, elle s’est inscrite en journalisme et communication des entreprises. Pour constater, en dernière année, qu’elle s’était trompée de voie. Alors, elle a tout lâché pour partir à la recherche d’elle-même. Elle a travaillé un peu dans une boutique de lingerie, a pris des cours de chant et de comédie au Cours Florent à Paris. La rencontre avec Galya Ortega a été révélatrice. Encouragée par ce coach en médecine chinoise et en massages taoïstes, Vanesa a renoué avec les dons de l’enfance. Après des formations approfondies, notamment à l’Ecole belge du massage sensitif, elle s’est établie à son compte. Est-ce sa personnalité ? Sa qualité d’écoute ? Son feeling ? Ses massages de détente se sont vite transformés en massages thérapeutiques.  » Je n’ai aucun diplôme de psy, confie Vanessa, mais ma première cliente, âgée de 70 ans, m’a déballé toute sa vie.  » Puis des filles anorexiques ont frappé à sa porte et sont devenues des clientes fidèles, soulagées par le bien-être généré par ses mains et aussi par ses paroles apaisantes.  » Un massage, c’est une rencontre qui aide la personne à aller vers elle-même, explique-t-elle. Quand je masse, j’essaie d’exprimer la beauté de la personne telle qu’elle est, toute simple et toute nue.  »

Ses clients ? Des enfants de 5 ans, de jeunes adultes qui ne se sentent pas bien dans leur peau et beaucoup d’hommes et de femmes d’affaires à la recherche d’un massage de bien-être ou de détente. Sa technique ?  » Aucune. Chaque personne est unique. J’ai envie de danser mon massage, sculpter un corps. Il m’arrive de diriger un massage, utiliser des mots pour  » recentrer  » la personne. Parfois, mais c’est rare, la séance se passe uniquement en dialogue. Le moment n’est pas au toucher mais à la rencontre. Je suis sur le chemin des gens au bon moment. Je les aide à accepter ce qui est.  » Les produits fétiches de Vanessa : des huiles de noisette, d’amande douce, plusieurs huiles essentielles. Le tout sur fond de musique et du parfum de votre choix. De la pointe des pieds au sommet du crâne, chaque centimètre de chair est roulé, étiré avec une vigueur délicate. En un instant les tensions s’envolent et l’esprit flotte dans une douce torpeur.

Tonifiant, le shiatsu

Après ses humanités, le Bruxellois Vincent Claessens n’a pas hésité une seconde : il voulait une licence en marketing et communication et il l’a obtenue. Les premiers stages et un premier emploi dans une agence de pub l’ont vite fait déchanter. Il s’est ainsi rendu compte qu’il avait idéalisé le métier pendant les études et que celui-ci ne correspondait pas à ses attentes. Alors, que faire ? Pour trouver une réponse, il part à Montréal et découvre l’école de massothérapie.  » Ce terme était mal connu en Belgique, souligne-t-il. Il s’agit, en fait, de passer par le corps pour comprendre les raisons de son mal-être et amener les personnes à une compréhension d’elles-mêmes. En effet, neuf fois sur dix, il y a une émotion derrière une douleur physique.  »

Séduit par ce langage, Vincent suit, à Montréal, une formation intensive à plein temps. De retour à Bruxelles, il s’installe comme indépendant. Ses techniques ? Le massage sur chaise, le massage suédois à l’huile et, surtout, le shiatsu. Shiatsu signifie littéralement  » pression des doigts  » en japonais. Il s’agit d’une manipulation apparentée à l’acupuncture car les points d’intervention suivent les méridiens énergétiques. Au Japon, cette technique est étroitement liée à la philosophie zen, axée sur la méditation et la concentration.

Lors de la première rencontre, Vincent propose un bilan de santé. Il pose des questions précises sur les antécédents médicaux (opérations, accidents, traumatismes…) et sur le climat psychologique. Le but ? Ne pas se focaliser sur la tension elle-même. Le symptôme est révélateur d’une émotion enfouie. En la mettant en relation avec le message émis par le corps, on finit par s’en libérer. Les séances se pratiquent sur un futon posé au sol. On peut rester habillé, à condition de porter des vêtements légers pour que l’intervenant puisse  » sentir  » le corps. Vincent effectue des pressions avec les doigts et les paumes des mains, procède à des étirements des méridiens. Le toucher est très précis et bien dosé. Parfois, le massothérapeute parle tout doucement, suggère de visualiser certains objets ou concepts.

Les interventions peuvent être plus ou moins agréables selon les zones de tension… mais un extraordinaire bien-être est au rendez-vous à la fin de la séance. Le bénéfice est immédiat, on se sent bien dans sa peau et dans sa tête. Idéal pour ceux qui accusent un coup de fatigue ou une perte d’énergie. Pour prévenir ou soulager maux divers, il faut compter plusieurs séances.

Apaisant, l’ayurvédique

Peter Paul John est né à Kerala (le berceau de l’ayurvéda, médecine indienne), au sud de l’Inde. Totalement immergé, dès sa tendre enfance, dans la tradition ayurvédique, il en a fait, forcément, sa vocation et a ouvert son propre cabinet à Trivandapuram. Quelques années plus tard, une rencontre avec des Belges l’a incité à s’installer dans notre plat pays. Après une première expérience à Anvers, il s’est posé, avec femme et enfants, dans la capitale.

On pousse la porte d’une superbe maison du xvie siècle, au centre de Bruxelles. Anne Severyns, son épouse, nous conduit au vestiaire et nous demande de prendre une douche. Nous choisissons le massage Rejuvenation. La pièce est joliment et sobrement décorée, la lumière est tamisée, il fait bien chaud. On écoute de la musique indienne et on sent transporté ailleurs. Peter Paul arrive, discret et silencieux, prépare des huiles tièdes, rehaussées d’herbes, soigneusement sélectionnées à Kerala. Il commence par masser le visage et le cuir chevelu, puis s’attaque aux pieds et à tout le corps. Pas de pressions, mais plutôt des glissements, des pianotements et des frottements. Après la séance (elle dure une heure), on a le corps tonifié et la tête apaisée, on se sent comme au réveil d’une longue sieste. Peter Paul John pratique différents massages. Les hommes (50 % de la clientèle) apprécient particulièrement le Kihzi (prononcez  » kiri « ). Une boule de gaze remplie de feuilles d’herbes et de poudre, trempée régulièrement dans l’huile chaude, est appliquée par tapotements sur tout le corps pendant 90 minutes. Parfait pour requinquer un corps malmené par les courbatures ! L’autre spécialité ? Le shirodhara. Une huile chaude, enrichie de lait et d’herbes, est versée goutte à goutte sur le front selon une méthode particulière, pendant 30 minutes. Indiqué pour ceux qui ont des problèmes d’insomnie, de tension cérébrale ou pour certaines maladies dermatologiques.

Carnet d’adresses en page 120.

Barbara Witkowska

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