Cet architecte d’intérieur, adepte de l’épure, signe l’aménagement de la Patinoire royale (*), un espace d’exposition temporaire dédié aux grandes étapes de la création en Europe et qui ouvrira ses portes en avril prochain, à Saint-Gilles, dans le même complexe immobilier que la galerie d’art Valérie Bach.

Vous venez d’achever la première boutique beauté de Christian Louboutin, à Paris ; vous signez la scénographie de restaurants, d’un musée bruxellois… A quel chantier aimeriez-vous encore vous attaquer ?

J’ai envie de construire une maison, des fondations à la toiture. C’est un projet que tous les architectes d’intérieur portent en eux. Ce serait une habitation simple et contemporaine, avec un toit à deux pentes, face à la Méditerranée et loin de tout…

Un faux pas en décoration…

Recouvrir les murs d’un appartement des années 70 de boiseries XVIIIe me paraît incongru. Il est important de tenir compte de l’histoire d’un bâtiment, de son style, même si j’aime le décalage.

Une matière que vous aimez toucher…

Je suis sensible à la texture des tissus. J’utilise beaucoup le lin, le chanvre, la laine… mais aussi le chêne, un bois doté d’une vraie profondeur. La céramique figure également parmi mes favorites.

Y a-t-il des rencontres que vous auriez aimé faire ?

Je ne fonctionne pas dans le regret. Mon métier me permet de côtoyer des gens singuliers, comme l’homme d’affaires François Pinault, pour qui je travaille, ou la chanteuse Jessye Norman, devenue une amie. Si des rencontres se présentent, je surmonte ma timidité. Mais je ne fais pas de mondanités.

Ce que vos parents vous ont transmis et dont vous êtes le plus fier…

Ma mère et ma grand-mère, qui nous ont élevés, mes deux soeurs et moi, nous ont inculqué le goût de l’effort et du dépassement de soi, je leur en suis reconnaissant. L’éducation que j’ai reçue laissait peu de place aux compliments. Nous n’étions pas des enfants rois.

Le défaut que vous revendiquez…

L’impatience. Malgré les apparences, je suis un faux calme et quelqu’un de stressé. Ce n’est pas toujours facile pour mon équipe ou les artisans avec lesquels je collabore, mais ce métier n’est fait que de détails.

Un paysage qui suscite le rêve…

Celui que je vois de ma maison du XVIIe siècle, près des gorges du Verdon : austère, plutôt rural, propice à la rêverie. J’aime marcher pendant des heures dans ces grands espaces presque vierges.

Qu’aimeriez-vous que l’on vous offre pour votre prochain anniversaire ?

Un chêne. Rien ne me fait plus plaisir que de regarder un arbre pousser et de penser à la personne qui me l’a offert. Je suis un passionné de jardinage. J’adore avoir les mains dans la terre !

(*) www.lapatinoireroyale.com

PAR SYLVIE WOLFF

 » Ce métier n’est fait que de détails. « 

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