Elle connaît un joli succès avec sa collection de meubles vintage, qu’elle habille de ses propres tissus et broderies. La créatrice de textiles Christine Hermans nous ouvre les portes de son appartement au coeur de Bruxelles, superbe écrin pour ses réalisations.

« Cet appartement aménagé dans une ancienne maison de maître reflète un peu ma vie, confie d’emblée Christine Hermans. Il y a une quinzaine d’années, je travaillais dans la mode et dans le textile, mais j’ai toujours aimé concevoir des intérieurs. Aujourd’hui, je donne une seconde vie au design vintage grâce à des tissus et des broderies que je dessine moi-même.  » Touche-à-tout, la créatrice compte parmi ses faits d’armes l’aménagement, voici deux ans, du Musée Gold à Budapest, antre de l’art asiatique… après avoir, notamment, appris à garnir des meubles.  » J’ai commencé par des antiquités, mais j’ai bien vite découvert le vintage, dans lequel je me suis finalement spécialisée. Le design moderne me semble beaucoup plus passionnant que l’ancien. Au début, les gens me demandaient de restaurer leurs meubles à l’identique. C’est possible bien sûr, car certains fabricants de textiles produisent à nouveau les tissus des années 50 et 60, comme Kvadrat. Revêtu de neuf, un meuble reprend l’apparence qu’il avait à l’époque. Mais pour tout dire, je trouve cela un peu ennuyeux. C’est pourquoi je préfère les habiller de tissus plus modernes, que j’ai moi-même créés.  »

L’appartement abrite un joyeux désordre, mais on distingue çà et là les sièges et les canapés garnis par Christine Hermans. Son atelier jouxte la vaste pièce de vie, divisée en salon et salle à manger. Dans un coin, on trouve les fauteuils de la ligne Femina Body, conçue par Annie Hiéronimus dans les années 90 pour Ligne Roset/Cinna. Parés de toile de jeans par notre hôte, ils se marient parfaitement à la grande lampe Noguchi en papier qui, telle une sculpture de lumière, est bien mise en valeur ici. On remarquera aussi les petits tabourets que le décorateur français Pierre Guariche a dessinés pour le fabricant de meubles belge Meurop, et que Christine a égayés avec du tissu brodé au look contemporain. La table est flanquée de chaises dans le style des fifties, issues de la collection de Massant, dont le siège et le dossier s’inspirent de figures géométriques. Christine Hermans a aussi rehaussé une chaise Revolt des années 60, imaginée par le Néerlandais Friso Kramer pour Ahrend.  » J’aime le design des Pays-Bas de cette époque, à la fois épuré et élégant. Cees Braakman, qui a travaillé pour Pastoe, figure aussi parmi mes créateurs préférés « , explique la propriétaire, qui collabore d’ailleurs depuis un certain temps avec la Galerie 20e siècle, à Bruxelles, spécialisée dans la vente de ce design. Elle habille ainsi de nombreux sièges et canapés de ses propres textiles pour le compte de cette galerie vintage, qui ne possède qu’une boutique en ligne.  » De temps en temps, nous organisons une exposition éphémère, intitulée PPLD, dans un endroit original. La prochaine aura lieu au Coliséum, un ancien garage des années 50 de la capitale. PPLD signifie Past, Present, Life Different. Nous apportons ainsi une petite touche moderne au vintage.  » Le salon de Christine Hermans renferme encore un splendide secrétaire de Cees Braakman. Mais c’est surtout ce mélange nonchalant de l’ancien et du neuf, agrémenté de quelques objets de brocante et de pas mal de vintage, le tout émaillé de nombreux souvenirs, qui donne à cet intérieur artistique et un peu bohème un style tout à fait dans l’air du temps.

PAR PIET SWIMBERGHE

 » Restaurer des meubles à l’identique, je trouve cela un peu ennuyeux. Je préfère les habiller de tissus plus modernes, que j’ai moi-même créés.  »

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