Il a l’art de tout karlifier et ça l’amuse. Le directeur artistique de la maison Chanel dessine comme il parle. C’est dire si c’est syncopé. Entre deux essayages, conversation avec Karl Lagerfeld. De profil.

Il dit souvent  » vous savez « , laisse quelque chose en suspens, mais quoi, pose son accent tonique sur l’endroit le plus incongru de la phrase, rit dans sa barbe, rasée impec, ajoute  » mmm « , parfois  » hein « , qu’il se plaît à bisser, se tient droit, c’est le col  » Vatermörder  » qui veut ça, et vous regarde de temps à autre à travers ses lunettes noires, sa marque de fabrique, qu’il ôte très rarement, une fois, pourtant, afin de mieux  » trasher  » un dessin sur sa tablette qui n’avait pas l’air d’avoir envie de disparaître alors que lui, du bout des doigts, main mitainée, tentait de l’effacer à jamais. Il s’était emparé du stylet, pour tracer quelques traits, une silhouette noire, afin de mieux expliquer la différence entre utiliser ça, ce condensé de technologie, et dessiner sur papier – rien à voir en réalité, il importe peu de comparer, haussement d’épaule,  » tout change, je ne m’accroche à rien, sinon je devrais changer de métier « .

C’était en décembre dernier, à Paris, un vendredi soir, pas vraiment tôt, il avait fallu patienter dans les couloirs à la porte du studio Chanel. Assis à la table laquée noire, devant le portrait de Mademoiselle, Karl Lagerfeld jetait un £il acéré sur les derniers essayages de la collection Métiers d’art qui défilerait quatre jours plus tard, inspiration Paris-Bombay. Un mannequin passe, un petit tour et puis s’en va, elle porte une veste,  » c’est parfait « , Virginie Viard, bras droit et bras gauche de Monsieur Lagerfeld, est assise à l’autre bout de la table. En face, Lady Amanda Harlech, muse, pianiste, photographe – ses souvenirs d’un voyage en Inde en un joli livre à tranche rouge feront office de cadeau pour les invités du défilé. Ce soir-là, il y avait aussi Kim, la spécialiste des tissus chez Chanel,  » un bulldozer avec un don pour le textile, la couleur, c’est extraordinaire « . Le commentaire est de K.L., il la côtoie depuis vingt ans, quand elle débutait comme stagiaire – ici, ce n’est pas une famille, il déteste le mot mais  » un groupe d’affinités électives « , lequel jette un dernier regard sur cette merveille de broderies qui finira bien par trouver sa place sur une veste d’ici à mardi prochain, jour J. Sans stress, bien entendu, les états d’âme, connaît pas.  » Il ne faut pas en avoir, renchérit le Commandeur, c’est un peu trop facile « ah l’angoisse ! »… D’ailleurs, les Métiers d’art, c’est comme si on préparait un bal costumé… « 

Avec lui, on ne s’ennuie guère – ça ping-pong, ça coq-à-l’âne, ça vipère au poing, ça rit, beaucoup, ça dézingue aussi, ça complimente même. Le tout, sans perdre de vue ses six collections rien que pour Chanel où il officie depuis 1983 (sans compter le reste, Fendi, Hogan, sa propre marque, sa librairie et sa maison d’édition 7 L, ses photos, ses courts-métrages, ses collaborations nombreuses et hybrides grâce à son hyperkinétisme qui lui permet de tout karlifier joyeusement). Cet empressement maison, ce n’est pas seulement pour la beauté du geste,  » cela veut juste dire que chez Chanel, tous les deux mois, tout est renouvelé, les vitrines dans le monde entier, dans des centaines de boutiques. Nous sommes très enviés par d’autres, mais ils ne sont pas organisés pour pouvoir le faire…  » Ne lui parlez pas de fatigue, du balai, d’un geste sec,  » c’est un full-time job et si vous trouvez cela trop épuisant, devenez fonctionnaire, vous aurez la retraite à 60 ans « . C’est que lui croit à  » la créativité en continuité « . Traduction lagerfeldienne :  » Le côté « j’ai fait une collection, c’est comme si j’avais accouché de triplés, il me faut six mois pour m’en remettre », c’est très mauvais, ça. La mode est un non-stop dialogue. C’est un combat amusant au quotidien, moi, cela me va, je suis un mercenaire.  » Ouvrez les guillemets.

Qu’est devenu le manteau qui vous a permis de gagner le concours du Secrétariat International de la Laine en 1954 et de mettre un pied dans le métier ?

Je n’en ai aucune idée, je ne suis pas archiviste. C’est vrai, c’est le métier qui m’a choisi : je suis tombé là-dedans par hasard, je voulais devenir caricaturiste, portraitiste, illustrateur, j’ai gagné ce concours, Balmain s’était engagé à réaliser le manteau, Dior, la robe, et Fath, le tailleur. Quand je suis allé essayer le modèle chez Balmain, il m’a proposé de travailler dans la mode, mais j’étais encore à l’école ; j’ai demandé à mes parents, ils m’ont répondu qu’ils étaient d’accord –  » Sinon tu vas nous dire toute ta vie qu’on t’a frustré, mais si cela ne marche pas tu retournes à l’école.  » Il se trouve que cela a marché. Je n’aimais pas trop ce que l’on faisait chez Balmain, c’était assez prétentieux, je trouvais cela beaucoup mieux chez Dior et Balenciaga mais je me suis dit :  » Tu n’es pas ici comme critique d’art, tu es là pour regarder et apprendre, ne serait-ce que ce qu’il ne faut pas faire. « 

Et très vite, vous inventez le métier de styliste free-lance…

Exactement, surtout pour reprendre une maison. Si vous prenez une grande maison genre Dior ou Chanel, si c’est trop fatigant, ne le faites pas, ce n’est pas obligatoire, mais vous ne pouvez pas ensuite paralyser toute une organisation parce que vos états d’âme ne vous permettent pas de travailler correctement. Chanel, dans l’organisation du travail, c’est l’exemple pour les autres maisons. Mais elles ont du mal à suivre, parce qu’il leur manque une légèreté d’approche.

D’où vient-elle, cette légèreté d’approche ? Est-ce parce que vous dessinez toute la collection en amont ?

Oui, je pars des dessins, moi, le côté  » je drapouille des robes « , c’est une autre époque et c’est un gâchis total, ça dure trop longtemps, je suis un graphiste et j’aime chercher des idées, les trouver et je dessine relativement bien, pour ne pas dire très bien. Et les femmes qui travaillent avec moi peuvent lire mes dessins – ou les garçons, mais il n’y a pas tellement de tailleurs ou de couturiers hommes, il y en a un seul ici. De toute façon, je préfère travailler avec les femmes, je n’aime pas discuter chiffon avec les mecs.

La collection Paris-Bombay met en valeur le travail des 8 ateliers d’art qui appartiennent à Chanel. Pourquoi l’Inde ?

Il se fait que Mademoiselle Chanel aimait ce que l’on appelait encore les Indes. Dans certaines collections, à la fin des années 50-60, elle avait créé quelques bijoux, un ou deux saris inspirés, j’ai pris le peu qu’il y avait dans le patrimoine ADN de Chanel et je l’ai développé d’une façon moderne.

Ce patrimoine, le connaissiez-vous avant d’entrer dans la maison ?

Comme je suis ici depuis presque trente ans je ne sais plus ce que je savais avant ou pas, mais oui, parce que je connais bien l’histoire de la mode. Cela dit, les archives je ne les regarde jamais, ah non ! pour quoi faire ? Je connais tout par c£ur. Et puis il ne faut surtout pas, on ne fait pas du vintage. Le truc qui tue, c’est le respect. Dix ans après la mort de Chanel, avant que je n’arrive, ils donnaient dans le respect, eh bien, il n’y avait plus un chat dans les boutiques… Quand j’ai repris la maison, on me disait que c’était cuit, mort. Même le propriétaire n’y croyait pas, il m’a dit :  » Faites ce que vous voulez « , il me l’a confiée, je peux faire ce que je veux à vie avec cette affaire.

Était-ce parce que vous aviez le champ libre ou parce que tous vous conseillaient de ne pas aller chez Chanel que vous avez accepté ?

Les deux ! Je savais quel esprit je voulais mettre au goût du jour en partant d’une certaine tradition tout en allant dans le pas respectueux du tout. Le respect tue, pas l’irrespect. D’ailleurs, on devrait faire sur Internet une collection de tee-shirts à un prix très abordable, mais une fois et pas deux ! C’est une bonne idée ça, il faut être partout. La vieille idée d’exclusivité date, aujourd’hui, il faut que ce soit bien de tous les côtés : Chanel vend des vêtements très chers, des rouges à lèvres, des vernis à ongles, pourquoi pas des tee-shirts ? À cause des copies, c’est difficile à réaliser mais si on crée un événement – rien que des tee-shirts sur le Net, cela peut être très drôle.

Est-ce le fameux élitisme de masse que vous prônez, surtout depuis votre collection pour H&M en 2004 ?

Oui, c’est moi qui ai inventé le mot, plus ou moins. Les masses, il ne faut pas les mépriser. Et ce n’est pas parce qu’elles ont moins d’argent qu’elles doivent porter des horreurs. D’ailleurs, aujourd’hui, avec peu d’argent, on peut s’habiller très bien, regardez H&M et Zara, il y a quand même des choses pas si mal, qui sont correctement dessinées. J’ai travaillé sur une collection pour H&M, je sais comment cela se fait, j’ai aussi signé un truc pour Macy’s, juste une trentaine de modèles, ils ont eu 300 % de bénéfice de plus que prévu, vous savez combien de clics ? Un milliard en une semaine, c’est un record mondial.

Vous semblez prendre un malin plaisir à jouer avec votre image et à multiplier les mises en abyme, non ?

Oui, d’accord, je suis un joueur sauf sur le tapis vert que je déteste, mais je n’ai pas horreur du jeu professionnel. C’est amusant et comme j’ai la chance d’avoir ce personnage de marionnette que les gens reconnaissent partout, autant en profiter.

On vous a même vu en silhouette miniature dans une boule à neige…

C’était même en rupture de stock, chez Sephora, c’est le truc qu’ils ont le plus vendu, c’est rigolo, non ? C’est insensé. Je n’en reviens pas, Charlie Chaplin, dans ses films, on le reconnaît parce qu’il est Charlot mais moi, je suis comme ça au quotidien, je me trouve très classique, qu’est-ce que j’ai ? Une chemise, une veste, un pantalon, où est la différence ?

Ce buzz autour de vous date-t-il de l’époque où vous avez décidé de remodeler votre corps, votre image ?

C’était en 2000, il y a très longtemps, c’est de la préhistoire… On ne pouvait pas savoir cela à l’époque. Il y a beaucoup de gens qui se prennent en main, cela ne réussit pas forcément à faire d’eux une image, une silhouette, un personnage que la terre entière connaît. Je suis le plus surpris moi-même. Cela a des avantages et beaucoup d’inconvénients aussi – vous ne pouvez plus marcher dans la rue, surtout maintenant avec les téléphones qui font aussi appareil photo, les gens sortent leur truc, mais comme ils sont intimidés, ils ne parviennent même pas à cesser de trembler… Il existe un très élégant proverbe français qui dit que vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

Concrètement, comment démarrez-vous une collection ?

Il n’y a aucune règle, aucune méthode. S’il y en avait une, les gens pourraient s’en inspirer. Apparemment, il n’y en a pas puisque, ailleurs, cela ne marche pas de la même façon.

Ce printemps-été 2012 a des couleurs iridescentes, magnifiées par le décor du défilé très Vingt mille lieues sous les mers

J’avais envie de ces tons-là…

C’est un grand écart avec la collection précédente de cet hiver avec ses silhouettes très rock dans un décor de fin du monde.

Oui, mais c’était trois jours avant la catastrophe au Japon, j’étais un voyant, comme un cartomancien. Après l’été 2011 et le décor des jardins à la française, plus serein, c’était bien de corser un peu. J’adorais ce décor qui faisait peur, ce côté un peu fumé, les arbres, le monde après la bombe atomique. Mais maintenant, on passe à autre chose. Avec toujours un défilé comme un film de Cecil B. De Mille…

Quand vous venez saluer à la fin du défilé, que ressentez-vous ?

Rien, je n’ai pas beaucoup d’états d’âme pour cela. Je ne suis jamais content même si c’est bien.

Mais quoi, l’insatisfaction comme moteur alors ?

Ah mais si vous commencez à être content de vous, il y a péril en la demeure, très mauvais ça. On peut toujours faire mieux et si l’on pense qu’on ne peut pas, il faut s’arrêter.

Est-ce à dire que vous êtes également très exigeant avec vos équipes ?

Oui mais je ne formule pas cela en termes d’exigence, c’est une évidence, pas une exigence, cela ne peut pas être autrement. Quand j’étais très jeune, on travaillait moins, chez Patou, il n’y avait que deux collections par an, je ne me suis jamais autant embêté de ma vie. Moi, je suis fait pour travailler.

Est-ce pour cela que vous enchaînez les collaborations au point que l’on se demande parfois si ce n’est pas trop ou s’il n’y a pas risque de dispersion ?

Vous savez trop, trop ce n’est pas comme la Seine qui déborde à partir de là. Je ne fais que ce qui m’amuse. J’ai dessiné un stylo pour S.T. Dupont parce que j’en voulais un particulier, il a eu un tel succès qu’on ne peut même plus en trouver, le briquet qui allait avec, je l’ai donné à Virginie parce que je ne fume pas. Quant aux verres que j’ai dessinés pour Orrefors, en Suède, je les voulais avec une soucoupe – n’importe quelle tasse merdique a une soucoupe, pourquoi pas les verres ? C’est bête mais moi je suis d’un pragmatisme élémentaire et primitif. Quand je crée une collection pour Macy’s, pour chaque robe, il y a un dessin, ce ne sont pas des licences, je ne donne pas mon nom à d’autres qui font ensuite n’importe quoi, pour chaque vêtement, il y a un dessin.

On a parlé de la fin des défilés tels qu’on les connaît…

Qui  » on  » ? Pas nous en tout cas ! Qu’ils causent, comme on dit, toujours, mon lapin.

Et l’avenir des blogueuses, que vous avez été l’un des premiers à inviter au défilé en front row ?

Certaines sont bien, d’autres nulles. Mais on s’en fout, aujourd’hui, tout est remis en question, tout est à revoir. Certaines dames qui écrivent pour les quotidiens pensent qu’elles sont des grandes plumes et certaines ne sont pas mal, mais leur jugement, c’est bien gentil, mais cela paraît six mois avant que tout soit en boutique. Quelques fois je leur dis que j’admire leur courage d’insister pour un truc qui n’a plus aucune importance…

Mais vous êtes pourtant un grand lecteur de journaux et un amoureux du papier…

Oui, j’adore le papier et lire parce que j’adore tout savoir, mais je ne lis pas forcément les trucs de mode. Vous savez, l’opinion d’une personne, quand l’une n’aime pas un truc que j’ai fait et qu’elle a encensé un autre que je trouve horrible, je me dis alors que je l’ai échappé belle.

Cela ne vous blesse pas ?

Non, mais je suis dans une position où cela n’a pas à me concerner, si j’étais un débutant qui doit monter une petite maison, ce ne serait pas du tout pareil. Nous nous en apercevons nous-mêmes quand cela ne plaît pas, nous n’avons pas besoin de jugement extérieur. Nous sommes assez lucides : avant de lancer une collection, nous nous interrogeons quand même un peu. Il n’y a pas de flatteurs ici qui me disent  » ah, c’est génial c’est extraordinaire « . Un jour, dans une maison que je ne citerai pas, mais qui pendant vingt ans a refait la même chose, une des dames qui travaillaient avec ce Monsieur a déclaré :  » Vous comprenez, nous faisons quelques fois moins bien mais la chose la plus ratée chez nous est encore plus belle que la plus jolie ailleurs.  » Avec cette mentalité, vous n’allez pas loin, d’ailleurs cela a mal fini.

Cela signifie-t-il que vous analysez aussi les chiffres de vente ?

Je ne regarde pas les chiffres mais je regarde le résultat visuel. Évidemment, on me parle vaguement des chiffres mais je ne les consulte pas puisque je ne suis pas comptable. Je sais dépenser, et je me suis aperçu que ce que vous jetez par la fenêtre rentre par la porte.

Quel est donc votre dernier achat ?

Je n’ai pas eu le temps de faire du shopping.

Je ne vous imagine guère  » faire du shopping « .

C’est vrai, c’est limité : je vais dans ma propre librairie et chez Galignani, que j’adore, c’est la meilleure librairie au monde et j’en ai une autre, en Allemagne, qui est très bien. Je vais aussi chez Colette parce que j’admire Madame Colette et que j’adore l’ambiance, et un peu à la boutique Dior Homme mais pas des masses parce que, en général, on me livre tout chez moi, notamment, les chemises de chez Hilditch and Key que je porte depuis que j’ai 16 ans.

À 16 ans, vous portiez déjà ce col rigide-là ?

Je peux vous montrer une photo. Mon parrain avait 75 ans quand je suis né et a vécu jusqu’à 104 ans ; il était habillé comme ça, je trouvais cela très chic et ma mère aussi. Je me souviens que mon père, à presque 90 ans, est un jour arrivé portant une robe de chambre avec une écharpe, ma mère lui a alors demandé :  » On est prêt pour la maison de retraite ? Je ne veux pas de petit vieux négligé ici.  » Elle avait raison.

Vous êtes donc naturellement, génétiquement  » gainé « …

Oui, c’est sûr. Je pense qu’une certaine tenue physique a une bonne influence sur le côté moral, l’avachi, cela finit par se ressentir à d’autres niveaux. Mais je ne porte pas de gaine, vous pouvez toucher, je fais en sorte de ne pas en avoir besoin, c’est horrible, rien que l’idée, c’est claustro à mort.

Qu’aimeriez-vous faire que vous n’ayez pas encore réalisé ?

Chanter de la musique baroque dans les églises et jouer du piano, mais je n’ai pas de talent, c’est raté.

En quelle langue rêvez-vous ?

Mes cauchemars peut-être en allemand… Mais je ne rêve pas beaucoup – j’essaie de faire de la réalité un rêve.

Avez-vous pensé à un dauphin ?

Nous vivons en république ! Ce n’est pas mon problème mais je fais tout pour que la maison Chanel jamais ne tombe dans de mauvaises mains, avec tout l’effort fourni et ce que nous avons construit, ce serait dommage. Le propriétaire de Chanel, Monsieur Wertheimer a eu la gentillesse de dire :  » Le jour où vous en avez marre, je la vends.  » Que voulez-vous que je fasse ?

PAR ANNE-FRANÇOISE MOYSON

 » JE NE POURRAIS PAS FAIRE TOUT CE QUE JE FAIS SI JE NE TRAVAILLAIS PAS COMME ÇA. « 

 » LA MODE EST UNE ESPÈCE DE COMBAT AMUSANT AU QUOTIDIEN, MOI, CELA ME VA, JE SUIS UN MERCENAIRE. « 

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