Le créateur Tommy Hilfiger et sa femme Dee ont récemment acheté une maison aux lignes épurées sur la plage de Miami. L’aménagement s’y veut coloré, ludique et arty, cette résidence secondaire faisant également office de galerie pour exposer l’impressionnante collection du couple.

« Aucun autre endroit au monde n’est aussi agréable que Miami, qui reste un important centre artistique et culturel. L’énergie que la métropole dégage nous a toujours attirés, ma femme et moi. Mais nous cherchions un pied-à-terre sur la plage pour échapper à l’agitation urbaine « , explique Tommy Hilfiger. Il y a deux ans, l’Américain décide d’acquérir cette maison blanche, aux volumes modernes, avec vue sur l’océan Atlantique. La bâtisse est située à Golden Beach, une enclave sélecte et discrète au nord de Miami Beach. Les traits cubistes de la façade et la piscine d’inspiration Art déco rappellent l’Ère du jazz, cette époque dorée des années 20 où ce genre musical faisait bouger les foules. L’habitation est très spacieuse – quelque 1 300 m2 tout de même – et le couple prend le parti d’y exposer l’ensemble de ses oeuvres d’art, qui comprend des pièces maîtresses des périodes pop et post-pop américaines, notamment d’Andy Warhol, Keith Haring, Jean-Michel Basquiat, et de la Britannique Tracey Emin.  » L’aménagement de cette villa est très différent de tout ce que nous avons fait jusqu’à présent, concède le maître des lieux. Notre demeure de Greenwich est rustique, tandis que celle sur l’île Moustique, aux Grenadines, est dans la mouvance coloniale britannique. Ici, nous jouons sur une nouvelle esthétique. C’est éclatant, fun et très cool.  »

Tommy Hilfiger qualifie lui-même son intérieur de  » shagadelic « , soit une réinterprétation moderne des Swinging Sixties – ses années de jeunesse – alliée à l’ambiance décontractée et éclectique de la Floride.  » Que ce soit pour la mode ou le design, mon inspiration vient des mêmes sources. Dans cet espace, on retrouve les tons vifs que j’utilise aujourd’hui dans mes croquis. Mon stylisme évolue sans cesse et c’est la dernière phase en date de ce processus « , lance celui qui a vendu il y a quelques années son label mais en reste créateur en chef. L’intérêt qu’il porte aux années 60 caractérise d’ailleurs aussi sa collection printemps-été 2015. En septembre dernier, lors du défilé, c’est Georgia May Jagger, la fille de Mick, qui a ouvert le show dans une cape rayée faisant allusion à la couverture emblématique de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, le mythique album des Beatles sorti en 1967.

MISE EN oeUVRES

Afin de concrétiser leurs désirs, les Hilfiger ont fait appel à l’architecte d’intérieur Martyn Lawrence Bullard, de Los Angeles, et l’ont chargé de façonner leur home sweet home en harmonie avec les rythmes et les couleurs de Miami.  » Tommy et Dee sont bien sûr très sensibles à la mode. J’ai traduit leur vision en une composition énergique et fascinante. Nous sommes arrivés à un résultat qui évoque à la fois une galerie d’art et une discothèque des années 60 ou 70 « , raconte le concepteur qui a imaginé pour l’endroit un véritable kaléidoscope de teintes, de matériaux et de meubles des plus glamour. Les sofas étourdissants de Vladimir Kagan ont ainsi été associés à des pièces vintage de Willy Rizzo, des meubles disco décadents de l’Américain Paul Evans et des luminaires tendance spoutnik.  » Martyn nous a vraiment incités à repousser nos limites, reconnaît Tommy Hilfiger. J’ai accepté certaines choses que je n’aurais jamais pensées possibles : néons, boules à facettes et même papier peint odorant.  »

La collection d’art des propriétaires a également joué un rôle important dans le processus d’élaboration du projet. Chaque pièce est ornée d’au moins une oeuvre qui en détermine l’esprit, comme la sculpture de Keith Haring sur la terrasse. Ou les photos de Marilyn Monroe dans la chambre, la statue de Mickey Mouse réalisée par Heiner Meyer, qui monte la garde devant la cage d’escalier, une oeuvre monumentale d’Andy Warhol et de Jean-Michel Basquiat dans le salon ou les portraits de Mick Jagger de la main d’Andy Warhol, dans la discothèque – le musicien est d’ailleurs l’ami et voisin du tandem sur l’île Moustique. Une surenchère créative qui forme finalement un tout plutôt exubérant, mais cohérent.

PAR ELLEN DE WOLF

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