Carrie, Miranda, Charlotte, Samantha. et la Big Apple. Leur saga serait-elle aussi sexy sans le décor de la ville aux mille et une séductions ? Et la Big Apple, elle, grâce aux frasques de nos quatre  » BFF « , n’est-elle pas aujourd’hui encore plus attirante ? Do you want to be a part of it ? Weekend vous emmène pour une balade dans le New York d’avant, pendant. et après Sex And The City.

Y aurait-il aujourd’hui une  » sexandthecityfication  » de New York ? Avec la sortie de Sex And The City au cinéma, le débat est relancé. Critique la plus courante : la série phare aurait répandu, dans l’imaginaire collectif età le business, l’idée de Manhattan comme salon de beauté géant à la plastique urbaine parfaite, publicité vivante pour marques de luxe et colonie de vacances permanente pour une certaine jeunesse dorée. Le Meatpacking District, par exemple, qui tirait son charme de la cohabitation entre les équarrisseurs et les designers avant-gardistes, est devenu l’épicentre de la mode, souvent dans sa forme la plus commerciale, au détriment des pionniers. Avec l’arrivée des fashionistas, les rues tranquilles et ombragées du West Village se  » marcjacobsisent « . Le trendy SoHo et le busy Chinatown avalent la trop touristique Little Italy, pendant que NoLita impose ses codes. Wall Street, pour sa part, renaît de ses cendres. Parfois, le New York dernier cri n’est même plus à Manhattan. Il prend le large à Williamsburg et à Dumbo, par-delà l’East River, dans le Brooklyn bobo et branchéà Ready to go ? Voici les bons plans de Weekend.

1. Bleecker Street La Big Apple côté village

Du Meatpacking District à Nolita, en passant par le West Village et Greenwich Village, Bleecker Street plonge le visiteur au c£ur même d’une Big Apple qui ressemble à un village. Boutiques connues et moins connues et cafés cosy se succèdent, couronnés par une architecture à dimension humaine. Ce New York tranquille et ombragé est aussi celui des héroïnes de Sex And The City. Sarah Jessica Parker vit à deux pas du salon de thé Magnolia qui sert les fameux  » cup cakes « , rendus tellement populaires par la série qu’il faut la plupart du temps patienter dans une longue file avant d’être servi ( lire aussi pages 30 à 32). La boutique d’accessoires et le  » surplus  » pour homme de Marc Jacobs, les parfumeurs Bond et Fresh ou le Café Angelique sont quelques incontournables du quartier. Attribut insolite : se promener avec un cornet du grand glacier italien Grom à la main est du plus bel effet, paraît-il, sur cette artère bien fréquentée.

2. Meatpack Le quartier des stars

Les célébrités se mêlent incognito aux fashionistas aux terrasses de restaurants comme Pastis, la brasserie française fréquentée par les 4  » BFF « , ou pour arpenter les rues en pavés du Meatpacking District, ancien quartier des équarrisseurs devenu le haut lieu de la mode à Manhattan.  » Dans le Meatpack, il y a toujours une star qui passe « , affirme Samantha Adam, l’expat’ belge la mieux informée du quartier. Autre Belge, Diane von Furstenberg est aussi tombée amoureuse des entrepôts aux devantures et auvents rouillés. Sa spacieuse boutique côtoie celle de Stella McCartney et de Scoop, vrai temple des marques américaines. Un peu plus loin, Hugo Boss et Moschino ouvriront leur enseigne locale cet été. Le Apple Store, lui, a investi tout un coin de rue sur la 14e Avenue, non loin des boîtes de nuits Cielo et Lotus. Tel un aquarium, la nouvelle boutique Yohji Yamamoto partage le même bloc que le très classieux espace de la designer française Catherine Malandrino. Petit à petit, les compagnies de vente de viande en gros ont été obligées de quitter les bords de la rivière Hudson, poussées par la prospection immobilière. Dernier must en date : le Standard Hotel, monolithe de verre en construction au-dessus de lots encore vacants.

3. NoLita La petite s£ur de SoHo

Il n’y a pas si longtemps, ce quartier, à l’extrémité est de Bleecker, n’existait tout simplement pas. On peut dire que son nom est une appellation d’origine contrôlée : la contraction de North of Little Italy, quelques rues guère plus, coincées aux limites de SoHo, Little Italy, NoHo et du Lower East Side. En moins de dix ans, les Siciliens du quartier ont laissé la place aux yuppies. Ces jeunes professionnels, issus en majorité des milieux créatifs, envahissent Elizabeth Street le week-end pour le traditionnel brunch au Café Habana ou au Café Gitane, deux phares de NoLita. Version juvénile de SoHo, ce petit coin de ville dans un mouchoir de poche comprend aussi la plus haute concentration de boutiques à l’européenne (tout sauf des chaînes), ainsi que quelques adresses  » seconde main  » haut de gamme comme Ressurection, sur Mott Street. Ce n’est pas un hasard si les deux Français – Fabrice Penot et Edouard Roschi – ont installé ici leur parfumerie Le Labo, où chaque fragrance est conçue sur place et sur commande. Car plus qu’une aire géographique, NoLita incarne désormais aussi tout un style.

4. Lower East Side La rock’n’roll attitude

A l’extrémité Est de NoLita, changement de décor et ambiance rock’n’roll dans le Lower East Side. Une faune de hipsters aux jeans moulants noirs, chapeaux vissés sur la tête, teint blafard, défile sur Ludlow Street. Ce quartier qui commence au sud de Houston Street, autrefois fief des immigrants pauvres, communautés juives et roumaines, est aussi branché mais plus alternatif que ses voisins. Désormais, les stars du monde de la musique, artistes, rappeurs de L.A. descendent à l’Hotel On Rivington, lorsqu’ils sont  » in town « . Avec son entrée glamour et son tapis rouge, l’hôtel n’a rien à envier aux hôtels des très huppés West Village et Meat-packing District. L’identité du Lower East Side se caractérise par ses contrastes. A quelques mètres de Falai, un resto italien doté d’un jardin luxuriant, se trouve le Crudo Bar, dont la cour a été recouverte de graffitis. Visiter le Lower East Side sans s’arrêter à Katz’s Delicatessen serait un sacrilège. L’endroit est devenu mythique grâce au film Quand Harry rencontre Sally. Souvenez-vous, c’est là que fut tournée la scène où Meg Ryan simule un orgasme. Chez Katz’s, la clientèle est très diversifiée : les touristes en pèlerinage se remémorent la scène du film, les hipsters cuvent l’alcool ingurgité pendant la nuit, tandis que la population plus modeste et immigrée vient se délecter à des prix raisonnables. Bref, le restaurant est un Lower East Side, en miniature.

5. Wall Street La renaissance hype

Que viennent faire le mannequin Naomi Campbell, l’acteur Bruce Willis et le designer Philippe Starck à Wall Street ? Non, ils ne sont pas invités à actionner la cloche pour l’ouverture du New York Stock Exchange (NYSE). Ils ne viennent pas non plus tourner un film sur la reconstruction du World Trade Center (peut-être devrait-on dire son absence de reconstruction). Ils ne sont pas non plus invités à une des soirées VIP au 50e étage du World Trade Center 7, l’immeuble de Larry Silverstein, qui est le premier, et le seul, à avoir rouvert ses portes à ce jour au nord du site. Non, ces célébrités sont les premières à déserter SoHo ou l’Upper East Side pour venir résider dans un quartier de Wall Street, en pleine transformation.

Jusqu’il y a peu, les rues tortueuses du Lower Manhattan, près de la fameuse Bourse de New York, étaient réservées aux financiers en costumes sombres et aux touristes en pèlerinage historique sur le lieu où fut fondée la Nouvelle-Amsterdam en 1624. Tout est en train de changer. Autour du bâtiment classique corinthien du New York Stock Exchange, les immeubles historiques, dont la toute première banque JP Morgan, sont convertis en résidences et lofts de luxe. Face à la statue de George Washington, majestueux devant le Federal Hall, le tout premier Capitole des Etats-Unis datant de 1789, les intérieurs ultramodernes signés par le designer français Philippe Starck s’envolent pour des sommes comprises entre 1,16 million et 4,35 millions de dollars (environ entre 745 000 et 2 795 000 euros). L’année dernière, de nombreuses grandes maisons, comme Hermès et Cartier, ont fait leur come-back dans le quartier, à l’image de Tiffany’s, qui avait ouvert son premier magasin à l’angle de Broadway et de Wall Street en 1837.

6. Williamsburg Le New York bobo, artistico, branché

Il y a mille et une raisons de faire un saut à Williamsburg, un des quartiers les plus en vogue de New York. D’abord pour son style : il y a bel et bien un style made in Williams-burg, bobo-artistico-branché, plus décontracté mais tout aussi contrôlé que celui de la 5e Avenue ou du Meat- packing District. Les artistes, puis les  » hipsters « , ont investi les lofts de ce coin de Brooklyn qui fait face à l’East River. Les cafés, restos, boutiques de fringues et disquaires ont suivi, dans ce qui était à l’origine un havre populaire d’ouvriers immigrés et d’entrepôts. Dans les petites maisons de bois le long de Bedford Avenue, on trouve ici un bar à jus  » biologiques « , une boutique où tous les objets sont soit recyclés, soit recyclables, ou même une garderie pour toutous, un service indispensable, car que serait New York sans son défilé canin ?

Ne pas rater le magasin de seconde main Beacon’s Closet, temple de la branchitude dans le quartier. En face, les amateurs de bière pourront déguster une bonne mousse lors des sessions  » Happy Hour « , se déroulant tous les vendredis soir dans la brasserie Brooklyn Lager. Le dépaysement vaut le détour. A une station de métro de Manhattan par le tunnel qui passe sous la rivière, le point de vue est surprenant. Plutôt que d’être perdu, englouti par la forêt de buildings, on embrasse ici des yeux la crête irrégulière et dense des monolithes plantés droits, à l’infinià Couché dans le parc où l’herbe folle pousse encore, le bric-à-brac des entrepôts de Williamsburg dans le dos et les doigts de pieds en éventail face aux vaguelettes miroitantes, au loin, la flèche de l’Empire State Building attire le regard comme un aimant. Relaxez-vous, vous êtes ailleursà

7. Dumbo Le rendez-vous des familles

Cet ancien quartier industriel est coincé entre les deux travées d’accès des Brooklyn et Manhattan Bridges, d’où son nom Down Under The Manhattan Bridge Overpass (Dumbo). Aujourd’hui, il sert de résidence aux jeunes financiers nantis de Wall Street.

La boutique Pomme de la Belge Samantha Adam est un petit Colette pluridisciplinaire destiné aux enfants : atelier photo, classes de musique et salon de coiffure  » in situ  » sont quelques idées originales réalisées par Sam et son équipe. En face, Zoë est une oasis pour aficionados des marques américaines de vêtements comme Marc Jacobs, Michael Kors, DVFà Envie d’un panini et d’une pause-café ? Le Dumbo General Store n’a pas d’équivalent. Dans les alentours, plusieurs antiquaires et des magasins de design attirent aussi bien artistes, architectes, professionnels de la mode. La galerie Prague Kolektiv, par exemple, compte comme clients Diane von Furstenberg et Christian Louboutin. La grande librairie Powerhouse combinée à un espace d’exposition en forme d’arène propose des ouvrages aux rabais. A ne pas manquer la balade à pied sur le Brooklyn Bridge et déguster un chocolat de chez Jacques Torres dans le Brooklyn Bridge Park, avec une vue imprenable sur le sud de Manhattan.

Elodie Perrodil

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