Nos 10 bonnes adresses hors des sentiers battus

On peut se régaler à Pékin… pour moins de 5 euros. Encore faut-il savoir comment accéder à ces petits paradis gastronomiques, dans une mégalopole où la pratique de l’anglais est rarissime. A l’heure où s’ouvrent les Jeux olympiques, voici les 8 bons plans de Weekend. Avec aussi un zoom sur l’hyperbranché Blu Lobster du chef irlandais Brian McKenna et Commune by the Great Wall, un hôtel ultracontemporain niché sur la Grande Muraille.

Il y a des milliers de bons restaurants à Pékin qui vous mitonnent de véritables festins pour une addition toute douce. Quel que soit le décor et la dimension de la salle, on y trouve une carte – souvent illustrée – extrêmement variée, déclinant les plats traditionnels : du canard de Pékin à la tête de poisson aux deux piments, en passant par les dim sum, les légumes sautés, le pot-au-feu de b£uf ou… le foie gras local.

A la chinoise, il est de bon ton de partager une dizaine d’entrées ou de plats et de sortir de table avec une note – bières et thés compris – qui n’atteint pas les 8 euros. Et dans des établissements plus modestes, à proximité du marché aux puces, par exemple, ce total peut même valoir pour 4 personnes !

Malheureusement, ces adresses recommandables ne figurent dans aucun guide. De plus, leurs cartes de visite et menus sont exclusivement rédigés… en chinois, la langue aussi dans laquelle s’adresser au personnel de salle. La seule manière d’accéder à ce petit paradis gastronomique est donc de pouvoir compter sur un ami chinois ou un expatrié qui peut se faire comprendre des Pékinois.

Weekend a fait le voyage de Pékin et, quittant les voies toutes tracées des restaurants des grands hôtels internationaux, a sillonné la ville, et a repéré pour vous ces perles gourmandes couleur locale accessibles aux étrangers. Notre guide pratique.

Nos 8 coups de c£ur

1. DA DONG

Le meilleur du canard

On ne peut séjourner à Pékin sans rendre visite à un mythe vivant. Considéré comme le plus grand restaurateur de Pékin, Da Dong possède deux restaurants. Choisissez le plus récent, celui de Nangxincang International Plaza. En entrant, vous tombez face à face avec la salle des fours. Derrière une vitre, vous pouvez voir 8 cuisiniers, rangés en ligne par 4, qui surveillent la dernière étape d’un processus qui en compte 20, dont la cuisson durant 1 h 30, sous l’effet indirect de la braise de bois d’arbres fruitiers, avant de servir le vrai canard de Pékin. Le résultat est sublime, la peau craquante à souhait et les diverses sauces et légumes, pour garnir les crêpes, uniques : échalote, crème d’ail, radis, concombre… Un petit truc pour prouver que vous êtes un connaisseur : pour commencer la dégustation, trempez la peau dans le sucre. Cela ouvre l’appétit.

On peut se contenter d’un canard rôti. Mais il serait dommage de ne pas goûter à l’incroyable variété d’une cuisine basée sur la saison. Car tout est sublime chez Da Dong, à commencer par le poulet glacé au vin de riz ou les champignons matsutake grillés. A ne pas rater non plus : la soupe de canard parfumée à l’orange et, surtout, le concombre de mer, un protozoaire marin de texture gélatineuse.

2. DAZHAIMEN GREAT THEATHER

Ambiance café-théâtre à la pékinoise

Si vous souhaitez vous plonger dans une atmosphère 100 % chinoise, rendez-vous dans un Dazhaimen Great Theather. Un véritable théâtre où, tout en mangeant (le soir à partir de 19 h 30 précises), vous assisterez à un spectacle inédit, mélange d’opéra, de cirque et de Kung Fu. La cuisine, dite impériale, privilégie des plats de la cour d’autrefois, comme la fameuse soupe à l’os à moelle.

3. LEI GARDEN

Vapeur toute

Qui dit cuisine chinoise pense vapeur et dim sum… la spécialité du Lei Garden, situé à côté de l’hôtel Regent. Très élégante, la salle est toujours comble. Ici, les rares mots d’anglais du personnel sont compensés par une carte bilingue qui impressionne par son chapitre fruits de mers : les meilleurs crustacés d’Asie. Un feuillet, bilingue lui aussi, est consacré aux dim sum. Vous aurez le choix entre pas moins de 35 préparations, dont les 8/10 coûtent moins de 2 euros pour 3 à 4 unités.

Nous vous invitons aussi à goûter aussi aux pattes de poulet marinées dans une sauce au gingembre. L’aspect est certes peu engageant et la dégustation avec les baguettes peu aisée, mais  » l’expérience  » est à tenter. Qu’ils soient simplement vapeur ou frits ensuite à la poêle, tous les raviolis sont eux aussi à recommander, comme les petits dés de travers de porc croustillant. Tout est tellement savoureux au Lei Garden. Et cerise sur le gâteau, la très courte carte des desserts propose, elle, une extraordinaire soupe de mangue, agrémentée de pépites de pamplemousse et de tapioca.

4. BELLAGIO

Tempo jeune et nocturne

Les Chinois entretiennent une relation particulière avec la chose sucrée. Elle est rarement le point fort de leur carte et ne séduit pas souvent le palais occidental. A épingler toutefois : nombre de restaurants, comme les 4 enseignes Bellagio, proposent, en guise de sorbet, une  » montagne  » de glaçons finement pilés, dans laquelle on peut trouver, par exemple, de la pâte de haricots rouges… le tout recouvert d’un sirop de sucre. Ce dessert, typique de plusieurs pays d’Asie, est notamment l’apanage de restaurants taïwanais, genre dans lequel sont classées les Bellagio… des endroits qui font le bonheur des jeunes noctambules, puisque ouverts tard dans la nuit.

Si les Bellagio sont réputés pour leurs sucreries, leur carte décline aussi un grand assortiment de plats de poissons, de légumes sautés et de viandes. A tester, le surprenant gongbaojiding. Une préparation originaire du Sichuan qui consiste à recouvrir la viande (ou le poisson) d’une quantité impressionnante de piments séchés (sans les graines) et d’arachides grillées, avant de le cuire au four.

5. SHI

Design avec vue sur la Cité interdite

C’est aussi la cuisine impériale, revisitée et modernisée, que l’on vous propose au Shi, le restaurant très trendy de l’hôtel The Emperor. Affilié au réseau des Design hotels TM, The Emperor offre aussi, de sa terrasse sur les toits, une vue imprenable sur la Cité interdite. L’aménagement des chambres toutefois n’est pas exceptionnel et le rapport qualité-prix moins favorable s’agissant de Pékin. Même les prix pratiqués dans le restaurant sont élevés. Mais les plats sont savoureux et d’une élégance magnifique.

6. HOT POT PARADISE

Bouillon superhype

Cyn Huang est à la tête de Ding Ding Xiang, une chaîne d’une demi-douzaine de restaurants dont le nom a été occidentalisé en Hot Pot Paradise. Cyn était artiste peintre, employée pour réaliser des copies dans la Cité interdite.  » Mais je n’aime pas les copies « , confie-t-elle. Passionnée de gastronomie et de décoration, elle a revisité la qualité et la scénographie du plat de base typique : le bouillon dans lequel on cuit tout… des crevettes à la viande de b£uf, en passant par le cabillaud et les légumes.

Cyn Huang a même imaginé une sauce maison – la ding ding xiang golden sauce – qui combine quelque 150 ingrédients et dont le secret est jalousement gardé.  » Ce que nous redoutons le plus en Chine, souligne-t-elle, c’est la copie. Le Hot Pot Paradise a déjà largement été imité, à Pékin comme ailleurs. Nous cherchons à limiter ce phénomène. C’est d’ailleurs pour cela que nos menus ont une taille imposante, pour éviter qu’on nous les vole… « .

Mis à part quelques ingrédients d’exception comme l’abalone frais (un mollusque marin), les 6 enseignes Hot Pot Paradise surprennent elles aussi par la douceur de leur addition. On peut y trouver des plats de viandes (à noter : les tranches de b£uf et d’agneau, au marbré exceptionnel) et de légumes entre 2 et 5 euros.

7. SOUTH BEAUTY

Plaisirs épicés

La cuisine épicée du Sichuan est très présente à Pékin. Les restaurants spécialisés les plus  » accessibles  » pour l’Occidental sont ceux de la chaîne South Beauty, que l’on remarque d’ailleurs grâce à un affichage abondant en rue. Imaginé par Madame Lan (la propriétaire du célèbre Lan Club, dessiné par l’architecte star Philippe Starck), South Beauty compte aujourd’hui une douzaine d’adresses à Pékin, où l’on se restaure très convenablement.

8. PURE LOTUS VEGETARIAN

RESTAURANT

Délices monastiques

Ici, les cartes forment un livre de 25 sur 40 cm, imprimé sur un carton dur, et illustré de magnifiques photos de paysages. Imaginés et gérés par des moines, les deux Pure Lotus Vegetarian Restaurant proposent des mets équilibrés, qu’ils soient une combinaison de champignons et de fruits de gingko biloba, un sushi ou une soupe miso au tofu. Epoustouflantes : les imitations parfaites de poulet (sous la forme de pot-au-feu), de steak ou… de canard de Pékin. Dans ce cas, même la peau est parfaitement simulée. Le tout peut être accompagné d’un thé choisi parmi les surprenantes tisanes à base de fleurs.

Carnet d’adresses en page 40.

Jean-Pierre Gabriel

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