Nos 7 STARs GREEN de l’année

Elles militent depuis vingt ans ou viennent de se rallier à la cause, aiment les grands idéaux comme les petits gestes du quotidien. Sept stars majeures du spectacle, de la mode et du design nous expliquent pourquoi, aujourd’hui, défendre la planète est pour elles plus qu’un devoir : une seconde nature.

BJÖRK  » Je ferai tout pour sauver mon île « 

L’origine de son engagement.« Je suis née sur une île couverte de glaciers et de volcans et j’ai grandi dans une communauté hippie, au bord de l’eau. Ma religion a toujours été fondée sur la nature et l’univers minéral qui m’entouraient. Je n’imaginais pas qu’un jour je devrais défendre ces trésors. Malheureusement, les Islandais ont défiguré de nombreux sites sauvages de l’île. Ils ont détourné des rivières, créé des barrages pour assécher des terrains et y établir des fonderies d’aluminium. Cela m’a mise dans une telle colère que j’ai engagé une bataille au nom de l’écologie. En 2006, je suis montée sur scène devant 15 000 Islandais pour dénoncer l’implantation d’une nouvelle usine qui avait fait disparaître 50 cascades de notre plus beau glacier, le Vatnajökull. « 

Ses actes.« Je ferai tout pour que mon île ne sombre pas ! La plupart de mes projets musicaux sont voués à cette cause. En 2008, j’ai enregistré le single Náttra pour soutenir une association locale engagée en faveur de l’environnement. Je chante en islandais et ma voix exprime l’attachement que j’ai pour ma terre. J’ai aussi tourné une vidéo de la chanson Wanderlust (de l’album Volta),où, dans une réalisation 3 D, j’évolue dans les rivières et la glace. Avec ses bassins naturels d’eau chaude et ses paysages encore vierges, l’Islande pourrait devenir un grand spa de luxe. Les gens viendraient soigner leurs blessures et se détendre. « 

Son actugreen. « En décembre 2008, j’ai créé un fonds d’investissement, baptisé Björk, avec Audur Capital, une société établie à Reykjavik et composée à 90 % de femmes. Ce fonds est destiné à développer des activités durables qui mettent en valeur les ressources naturelles de l’Islande. Parmi les projets, des stations thermales, des lignes de cosmétiques à base de plantes localesàJ’ai aussi participé à un documentaire sur la sauvegarde de l’écosystème, Náttra-Summer 2008. Il est actuellement disponible sur iTunes. « 

STING  » Avant, quand je parlais d’écologie, on me traitait de naïf.  »

L’origine de son engagement.  » Il y a vingt ans,en me rendant à un concert à Rio, j’ai survolé la forêt amazonienne dans un petit avion, avec ma femme, Trudie Styler. Au-dessous de nous s’étendait une forteresse verte. D’un coup, une immense saignée. Sur des kilomètres, des arbres abattus et des fumées d’incendie. J’avais entendu parler des dégâts provoqués par la déforestation. Mais, je n’oublierai jamais l’angoisse que j’ai éprouvée devant cette vision.Quelques mois plus tard, ma femme et moi sommes allés rencontrer des tribus indiennes.Le chef kayapo Raoni nous a alors demandé de relayer ses revendications auprès des médias et des gouvernements.  »

Ses actes.  » En 1988, Trudie et moi avons fondé la Rainforest Foundation, une structure composée de scientifiques et d’économistes alertant des risques de réchauffement climatique causé par la déforestation. Mais, lorsque je parlais d’écologie dans des chansons, comme Fragile, on me traitait de naïf. J’avais même été surnommé « saint Sting «  ! Malgré les fonds levés par l’association – des millions de dollars par an – et notre engagement sur trois continents, la bataille se poursuit. Sauver la Terre est devenu mon credo. J’ai créé une ferme biologique à Figline Valdarno, en Toscane.Je produis du miel, de l’huile d’olive, des fruits et des légumes bio. Et, après avoir été végétarien pendant vingt ans, là-bas, je mange de la viande. « 

Son actu green.« La première cuvée de vin bio,issu de mon vignoble, en Toscane, à l’automne prochain. « 

PHILIPPE STARCK  » En tant que designer, je me sens responsable « 

L’origine de son engagement.. « Mon intérêt pour l’environnement n’a ni début ni fin ; c’est un état d’esprit général. Tous mes lieux de vie, qui sont aussi mes sources d’inspiration, sont proches de la nature, qu’il s’agisse de forêts, de la mer et même de la boue, au milieu de mes huîtres, au Cap-Ferret ! « 

Ses gestes quotidiens. « Ils sont, hélas, limités : fermer les interrupteurs,prendre une douche à la place d’un bain, sélectionner les ordures quand cela est possible, rouler à moto plutôt qu’en automobile, utiliser des avions turbo propulseurs plutôt qu’à réacteurs. La prochaine étape est de participer à la production d’énergie. Par ailleurs, je mange exclusivement bio depuis plus de trente ans. « 

Ses actes.« En 1994, en proposant la maison des 3 Suisses, j’ai été précurseur dans le domaine des maisons en bois en France, où, à l’époque, celles-ci étaient interdites. J’ai, par ailleurs, toujours évité d’utiliser le bois massif pour privilégier l’utilisation de déchets de bois, comme le contreplaqué ou la sciure de récupération, qui a servi à fabriquer le téléviseur Saba. En 1998, déjà, mon catalogue Good Goods interrogeait sur les produits, les non-produits, l’éthique de la création, de la production et du commerceà Il prônait l’usage du coton bio, de peintures sans solvants et de cosmétiques sans colorants ni parfums ou produits chimiques. Je me refuse enfin absolument, par idéologie, à utiliser du cuir comme revêtement pour mur ou pour sol. « 

Son actugreen.« Une éolienne à usage domestique, à la fois désirable, invisible, facilement accessible et d’un prix très abordable,créée en collaboration avec le groupe italien Pramac. Suivront des bateaux solaires et à hydrogène, ainsi qu’une automobile électrique et à hydrogène. Ma responsabilité en tant que designer est de m’intéresser aux matières qui seront amenées à remplacer le plastique quand le pétrole aura disparu, dans un délai de trente à cinquante ans. « 

BRAD PITT  » Essayer de montrer l’exemple « 

Ses actes. Le héros de Fight Club, qui a suivi une formation d’architecte, a montré dès 2006 son intérêt pour la cause environnementale en parrainant un concours d’architecture organisé à La Nouvelle-Orléans par l’association Global Green USA. Pour, dit-il, « essayer de montrer l’exemple « . Au total, 150 maisons économes en énergie, écologiquement durables, financièrement accessibles et destinées aux victimes de l’ouragan Katrina, devraient voir le jour grâce à ce projet baptisé Make It Right.

Son actu green. En partenariat avec Kiehl’s, un soin nettoyant biodégradable pour le corps, Aloe Vera, dont les bénéfices viennent appuyer les efforts de Make It Right. L’acteur devrait également bientôt prêter sa voix à un documentaire télé vantant les mérites des meilleures initiatives écologiques des grandes villesà dont le Vélib’ parisien !

Autre projet. créer sa propre maison green, au nord de Santa Barbara.

VIVIENNE WESTWOOD  » Je suis obsédée par le gaspillage  »

L’origine de son engagement.« J’ai eu un choc en découvrant la pensée de l’écologiste James Lovelock. Ce scientifique britannique ( NDLR: auteur de La Revanche de Gaïa, chez Flammarion) annonce les pires ennuis à cause du réchauffement climatique, dont des milliards de morts avant la fin du siècleà Ses vues sont désespérantes mais, malheureusement, très justes, je pense. Depuis que je l’ai rencontré,j’ai réalisé l’urgence de notre engagement collectif et je me sens l’âme d’une activiste. « 

Ses actes.« Je suis engagée au côté du prince Charles en faveur de la forêt amazonienne et j’incite mes interlocuteurs, dans chacun de mes mails, à signer une pétition sur http://princesrainforestsproject.org. Au quotidien, je suis obsédée par le gaspillage. Je passe mon temps à éteindre les lumières derrière mon épouxà Je ne jette rien, porte régulièrement des vêtements qui ont au moins cinq ans et, bien sûr, je peux m’offrir le luxe de manger bio. Dans mes collections, je n’utilise pas de fourrure, mais ne suis pas encore aussi vertueuse que Stella McCartney, qui a recours au coton bio. Je devraisà « 

Son actugreen.« Ma collection actuellement en boutiques comporte des robes imprimées de multiples zéros, correspondant aux 30 milliards de dollars nécessaires chaque année pour sauver la forêt amazonienne. Quant à mon dernier défilé, il s’intitulait + 5 degrés, afin d’alerter sur le réchauffement climatique. Et Pamela Anderson, ma dernière égérie, est une militante en faveur de la protection des animaux. « 

Camille  » L’écologie est un instinct de survie basique : si la nature meurt, nous mourrons avec  »

L’origine de son engagement.« Il y a cinq ans, j’ai eu des maux de tête à force d’utiliser mon téléphone portable. Je me suis renseignée et j’ai eu la confirmation scientifique que ce petit objet quotidien était très nocif. J’ai alors questionné tout ce que je consommais, en calculant chaque fois l’impact sur l’environnement et sur le corps humain. Mon corps est mon instrument de travail. Je l’écoute. L’écologie est un instinct de survie basique : si la nature meurt, nous mourrons avec ! En voulant échapper à la nature, nous échappons à nous-mêmes ! « 

Ses actes.« Je n’achète que des produits bio, mais je garde mon sens critique de consommatrice. Je trouve le marché du bio trop souvent calqué sur celui de l’agroalimentaire classique – lingettes, portions individuelles, prix parfois exorbitantsà Je suis favorable à la multiplication des Associations françaises pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), qui permettent un rapport direct entre le consommateur et le producteur. Je respecte aussi le tri des déchets et tâche de limiter ma consommation d’énergie. Malheureusement,il doit y avoir trois poubelles à papier à Paris et il n’y a aucune campagne de sensibilisationà La France est très en retard sur le plan du civisme vert. « 

Camille, chanteuse écolo ? « La disparition annoncée du disque est le mieux qui pouvait arriver dans la lutte contre la débauche de plastique ! En tournée, à part refuser le Wi-Fi dans le car, limiter la clim et demander des plateaux-repas bio et sans gobelets en plastique, je ne suis pas allée très loin. J’ai plutôt passé mon temps à être consternée par les gaspillages liés aux grosses tournées : trajets illogiques, déferlantes de gobelets, quasiment jamais de recyclageà Donc, oui, j’aimerais trouver un partenaire qui m’aiderait à concevoir une manière de tourner plus écologique. En attendant que les organisateurs de festivals s’y mettent aussi. « 

Son actugreen.« Je vais arrêter définitivement de me laver ! Non,plus sérieusement, je commence à limiter ma consommation de viande et, donc, d’antibiotiques, d’OGM, d’hormones et de CO2. « 

CATE BLANCHETT  » Je veux assurer un avenir durable à mes enfants « 

L’origine de son engagement. Initiée aux valeurs écolos par une grand-mère adepte du tri des déchets, l’héroïne du prochain Robin des Bois, de Ridley Scott, a pris conscience de la vulnérabilité de notre planète il y a quelques années en lisant un article annonçant la disparition de l’eau de la ville australienne de Perth d’ici à dix ans. Depuis, l’actrice surbookée, mère de trois enfants, mérite l’oscar de l’activisme : on l’a vue dès 2006 participer, au côté de ses deux aînés et de 20 000 autres habitants de Sydney, à une marche contre le réchauffement de la planète,puis militer pour cette même cause au nom de l’Australian Conservation Foundation(ACF). « En tant que mère, je me sens concernée. Je veux assurer un avenir durable et sain à mes enfants « , dit-elle.

Ses actes.« Il m’arrive d’avoir des cas de conscience et de renoncer à me laver les cheveux pour ne prendre qu’une douche rapide « , avoue l’Australienne. Avant de balayer devant la porte des autres, l’actrice s’intéresse donc à la sienne. Chez les Blanchett, l’énergie utilisée (essentiellement solaire) est entièrement non polluante, la machine à laver n’utilise que de l’eau froide et la douche est équipée d’un pommeau économe. L’actrice assure également avoir réduit sa consommation hebdomadaire d’électricité et de gaz de 20 % et la distance parcourue en voiture de 20 kilomètres.

Ses projets. Signataire d’Earth Hour, initiative du WWF visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’actrice et son mari, Andrew Upton, viennent d’entreprendre de grands travaux d’aménagement dans leur théâtre, situé sur le port de Sydney. Leur objectif : faire de celui-ci,construit à partir de matériaux non polluants, l’un des tout premiers du monde100 % écolo.

Dossier réalisé par Géraldine Catalano, Paola Genone et Katell Pouliquen l

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