La rédaction du Vif Weekend a la fibre écolo, mais à chacun sa façon de prendre soin de la planète… Petits gestes, grandes aspirations, bonnes idées, filons et, aussi, mea culpa. On vous dit tout.

ISABELLE  » J’abandonne ma voiture de société « 

Sans avoir une conduite verte exemplaire, cela fait quelques années déjà que je trie mes déchets – une obligation en Région bruxelloise -, que j’achète des légumes et des fruits bio ou  » locaux  » et que je limite la consommation de viande de toute la famille en cuisinant plusieurs fois par semaine végétarien. Ça coince par contre du côté des transports : nous aimons voyager, loin, souvent, et les trajets en avion à six plombent notre bilan carbone. En revanche, nous avons choisi de renoncer cette année à l’une de nos voitures de société. En ville, elles sont presque inutiles et de plus en plus difficiles à garer. Dès le mois de juin, je (re)découvrirai les plaisirs des transports en commun.

LA BONNE IDÉE.

J’aime que les livres circulent : alors ceux que j’achète, ceux que je reçois, à de rares exceptions près, je ne les garde pas lorsque je les ai terminés. Je les offre à la bibliothèque de mon quartier. Si je veux les relire, je les emprunte à nouveau. Je fais aussi des suggestions d’achat qui sont souvent suivies par les bibliothécaires. Et je reçois alors en primeur toutes les nouveautés.

ANNE-LAURENCE  » Je réduis ma consommation énergétique « 

Pour limiter mon empreinte écologique, pas de grandes prouesses, c’est vrai : à l’effort, je préfère le (ré)confort ! Mais de petits gestes éco-citoyens, dont, comme beaucoup, le tri sélectif des déchets en m’appliquant à suivre les recommandations de mon intercommunale d’enlèvement et de traitement des immondices. Pour payer un peu plus de ma personne, dans la green list, j’ai coché la case économie… avec retour positif sur investissement. Objectif ? Réduire mon approvisionnement en énergie en valorisant l’installation au gaz naturel, mon combustible pour cuisiner, me chauffer, me doucher (il y a bien longtemps déjà que j’ai renoncé au bain : trop glouton en eau, lui). J’ai balancé l’antique chaudière au profit d’un modèle à condensation dernière génération, remplacé les chauffe-eau obsolètes par un boiler ultraperformant et installé des vannes thermostatiques sur tous les radiateurs. Sans oublier la sonde extérieure pour anticiper les variations météorologiques. Bilan : environnement préservé + consommation à la baisse + bien-être accru + facture allégée + bonus fiscal. Ou comment joindre l’utile à l’agréable.

LA BONNE IDÉE.

Les appareils électroménagers sont de gros consommateurs d’énergie. Le plus vorace : le sèche-linge. Pour en savoir plus et préserver l’environnement tout comme son portefeuille sans tailler dans la commodité : www.ecoconso.be

Pour les mettre au rebut, quand ils sont hors d’usage : www.recupel.be

Pour leur offrir une seconde vie, quand ils peuvent être récupérés : www.electrosofie.eu ou www.petitsriens.be

ANNE-FRANÇOISE  » Tout me vient naturellement « 

Plus green rabique que moi, y a pas : je ne prends jamais de bain, je ne mange pas de viande, je bois l’eau du robinet, je lave mon linge avec des boules indiennes, je mets un pull quand j’ai froid, je tisane des branches de thym séchées et j’écris mes listes de courses sur des enveloppes déchirées forcément seconde main. Pas de quoi fanfaronner en réalité, tout cela me vient naturellement – je hais mariner dans une baignoire, je déteste le goût de la barbaque, j’aime celui de toutes les eaux des canalisations, sauf quand elles sont vraiment trop chlorées, je trouve cela exotique de laver plus blanc que blanc en sanscrit, je suis méchamment frileuse, très bouillon d’herbes home made et pas du tout organisée, genre tableau noir avec ce qui manque dans mon placard. Seule tache à mon permis à points écolo : le séchoir que j’ai découvert il y a peu, je ne peux plus m’en passer et je n’en suis même pas honteuse – les jeans de mes gars qui exhalent une odeur de moisi après avoir séché trois jours dans la buanderie, plus jamais ça.

LA BONNE IDÉE.

Je compte isoler la salle de bains avec un toit végétalisé installé par les jardiniers de la Ferme Nos Pilifs ( www.pilifs.be), d’une pierre trois coups : j’aurai plus chaud sous ma douche, je pérennise le beau projet de cette  » entreprise de travail adapté pour les personnes déficientes  » et j’attire, nourris et loge les papillons du coin.

FANNY  » Je fais construire une maison peu énergivore « 

L’écolomania, très peu pour moi. Et j’en ai un peu honte, j’avoue ! Je ne réfléchis pas à la quantité d’emballages achetés, au nombre de feuillets imprimés, à l’essence consommée… J’ai donc décidé de frapper un grand coup pour me booster… et de faire construire une maison peu énergivore avec pompe à chaleur, ventilation mécanique, isolation renforcée et tutti quanti. Promis, d’ici à quelques mois, quand le chantier sera terminé, je vais retrousser mes manches et peindre doucement ma vie en vert. En commençant par consommer local et de saison, histoire de ne plus bêtement me ruer sur les marques les plus connues, de découvrir de nouveaux produits, d’autres saveurs… et de faire vivre les producteurs qui habitent à deux pas de chez moi.

LA BONNE IDÉE.

Surfez sur www.apaqw.be. Le site de l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité regorge d’adresses de proximité pour faire son marché. L’institution propose aussi ses journées Fermes ouvertes les 23 et 24 juin prochains. Y amener la famille me semble un bon point de départ pour devenir apprentis locavores.

CHANTAL  » Je trie scrupuleusement « 

Ma commune bruxelloise (Watermael-Boitsfort) ayant déjà une administration très  » écolo-dynamique « , je ne fais à vrai dire que suivre le mouvement. J’effectue donc scrupuleusement le tri sélectif (papier et cannettes à part), rassemble les déchets verts pour le ramassage hebdomadaire, fais don de mes objets utiles et encore en bon état (livres, vêtements, jeux, vaisselle, électroménager…) afin qu’ils soient redistribués gratuitement à ceux que cela intéresse plutôt qu’être envoyés à la déchetterie (action la Donnerie).

LA BONNE IDÉE.

Utiliser un site de compostage près de chez moi plutôt que mettre mes déchets bêtement dans un sac blanc. Ce compostage collectif a d’ailleurs cours dans plusieurs communes bruxelloises… Tél. : 02 611 37 53. www.wormsasbl.org

CATHERINE  » J’achète de plus en plus bio ou de récup « 

Parce qu’être écolo rime avec être écono(me), je fais comme la plupart d’entre nous : douche, eau du robinet, viande de temps à autre seulement, éteindre la lumière derrière moi, chauffage au gaz qui ne s’allume que quelques heures matin et soir, feu de bois ou plaid pour regarder la télé bien au chaud… Mais est-ce pour avoir bonne conscience ou pour grappiller quelques euros par-ci par-là ? Plus engagé, je consomme de plus en plus bio, goûte d’ailleurs la différence, et refuse surtout d’acheter mes légumes et fruits préemballés, au grand dam des caissières qui doivent se débrouiller pour scanner des étiquettes collées à même l’aubergine ou le chicon, quand ils sont de saison, bien évidemment on y fait attention. En guise de bonne résolution, j’ai récemment décidé de créer un coin de compostage dans mon nouveau jardin, pour mes déchets verts de cuisine. Et puis, d’ici à quelques mois, je devrai changer de voiture de société ; à défaut de pouvoir m’en passer – quadrupler mon temps de trajet pour me rendre au bureau, ça fait beaucoup trop -, j’opterai assurément pour un modèle hybride.

LA BONNE IDÉE.

En tant que shoppeuse compulsive, nouvellement maman qui plus est, j’ai découvert les joies des brocantes (à trouver sur www.quefaire.be/brocantes ou www.citoyenparent.be/Public/bourses, mais le mieux est encore de demander les bonnes adresses aux copines déjà adeptes de ce type de bon plan). La plupart des vêtements de ma fille sont donc prêtés par mes belles-s£urs et quelques amies – encore merci les filles ! -, ou sont achetés en seconde main. Quel plaisir d’acquérir 25 pièces pour 32 euros, par ici la petite monnaie. Et de craquer sans scrupule pour une petite robe Kenzo, taille 18 mois, à 8 euros même pas. Si en plus, elle est de récup et sera revendue après, pour une empreinte carbone zéro, je ne culpabilise plus d’être une modeuse invétérée.

ELISE  » Je donne les vêtements que je ne mets plus « 

En matière d’écologie, je suis plutôt du genre à ne faire les choses qu’à moitié… Ainsi, je bois de l’eau du robinet chez moi mais à la rédaction je me rue sur des bouteilles et des gobelets en plastique par facilité. J’achète les fruits et les légumes de saison mais jamais de bio. Je donne les vêtements que je ne mets plus à des associations caritatives, mais à la base j’en achète beaucoup trop. J’opte pour des appareils électriques économiques mais j’en laisse certains en veille. Les piles usagées que j’utilisais avant d’opter pour des rechargeables sont encore à la maison. Pour de petits trajets, je n’hésite pas à marcher mais je prends tout de même ma voiture tous les jours pour aller travailler. Bref, il y a encore du boulot !

LA BONNE IDÉE.

Quelques gestes pas bien compliqués pour prévenir les déchets papier inutiles, comme privilégier les factures électroniques (notamment via Zoomit, www.zoomit.be), apposer un autocollant Stop pub sur sa porte ( http://stoppub.wallonie.be/), éviter d’imprimer des e-mails…

BAUDOUIN  » Je bois bio « 

Sans être le fruit d’un choix militant, je me trouve être écolo à au moins un égard : je ne conduis pas et n’use donc que la semelle de mes chaussures et ne rappe que les sièges des transports en commun. Seule ombre au tableau de mon empreinte écologique : l’avion, qu’il m’est nécessaire de prendre dans le cadre de mon travail et une à deux fois par an pour d’autres nécessités plus personnelles qu’on a coutume d’appeler vacances. Je dois également confesser que je suis un adepte du bain bouillant quotidien… Pour bien faire, il faudrait que j’apprenne à utiliser un peu plus régulièrement le pommeau de douche. Voilà déjà une bonne résolution qui, vous en conviendrez, n’est pas non plus la mer à boire. En termes de boisson, justement, je m’accorde encore un bon point : je bois exclusivement l’eau du robinet, les seules bouteilles que je vide sont en verre et contiennent généralement du vin bio et/ou naturel, un breuvage qui en plus d’apporter un plaisir moins conventionnel au palais est travaillé dans le respect des sols et du terroir.

LA BONNE IDÉE.

Une adresse incontournable pour les £nophiles sensibles à l’avenir de la planète et curieux de découvrir des vins d’auteurs. C’est à Pécrot que ça se passe, on peut même y arriver en train, c’est chez le caviste Laurent Mélotte, 22, rue Constant Wauters. www.truegreatwines.com. Dégustations les vendredi soir et samedi après-midi.

DELPHINE  » J’utilise des produits d’entretien « verts » « 

Fidèle par principe aux marques dont j’ai l’habitude et sceptique dans un premier temps quant à l’efficacité des produits d’entretien  » verts « , j’ai pourtant fait une incartade il y a maintenant un an. Sous le charme, j’ai quitté définitivement Monsieur Propre pour flirter avec le nettoyant pour sol Ecovert. Depuis lors, tous ses potes, du savon pour les mains au produit vaisselle en passant par le spray à vitres, sont les bienvenus à la maison et se la jouent collé-serré dans le placard de la cuisine. Le hic, c’est que mon homme n’apprécie pas trop. Par vengeance, il se précipite donc sur les détergents classiques –  » au moins, ça fonctionne « , justifie-t-il rageusement – dès qu’il se charge des courses. Pour couper court à mes velléités écolos, il rétorque, grand prince, que lui au moins ne se donne pas bonne conscience en consommant (même green). Il paie de sa personne, oui madame, en allant le plus souvent possible bosser à vélo et en tout cas toujours en deux roues. Alors que moi je prends mon gros break diesel tous les jours pour parcourir… les deux malheureux kilomètres qui séparent la maison de mon lieu de travail. Un point pour mon mari.

LA (DOUBLE) BONNE IDÉE.

Tenter, parce qu’il paraît qu’il faut vivre l’expérience au moins une fois dans sa vie, le corps à corps avec un vélo (mais d’abord, étape indispensable, m’offrir une paire de chaussures plates : vous avez déjà fait du vélo sur talons de 9 ?). Et punaiser la liste des magasins bio dans la cuisine (on la trouve sur www.bioguide.be), en misant sur l’effet subliminal.

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