Nos jours heureux

© COKE SIGN ON THE BOARDWALK, PAR HAROLD FEINSTEIN, 1949

Passé de l’autre côté des images en 2015, le photographe américain Harold M. Feinstein (1931) n’a pas connu la reconnaissance qu’il méritait, du moins en Europe. C’est regrettable car sa carrière et son travail ne manquent pas d’attrait, l’homme ayant  » coché  » de nombreuses cases nécessaires à la fabrication d’un mythe. Ainsi de la rubrique  » génie précoce  » qu’il a amplement satisfaite en se lançant dans le métier dès 15 ans – il a été le plus jeune membre de la Photo League – mais surtout en intégrant les collections du MoMA seulement quatre ans plus tard. Autre aspect remarquable, catégorie  » insatiable « , Feinstein ne s’est jamais endormi sur ses lauriers. Il n’a eu de cesse de sortir sa pratique de la routine. Raison pour laquelle il a exploré tant le noir et blanc que la couleur, l’argentique que le numérique. Mieux, il a été le pionnier de l’utilisation d’une lentille kaléidoscopique – ce qui débouchera sur Metropolis, un portfolio composé d’images architecturales abstraites – et, dans la foulée, a été l’un des premiers photographes à se servir du scanner comme d’un appareil photo, livrant par là les bases de la scanographie. Bonne nouvelle, tout n’est pas perdu entre les Européens et ce photographe d’exception. A Paris, le galeriste Thierry Bigaignon a décidé de rattraper le temps perdu en consacrant à cet éminent représentant de la  » New York School of Photography  » une rétrospective sur plusieurs années. Celle-ci débute par ses images en noir et blanc des années 40 et 50, elles donnent le ton d’une oeuvre optimiste qui livre le portrait intime d’une Amérique exubérante et pleine de vitalité.

Harold Feinstein, La Rétrospective, 1ère partie : Les années 40 et 50, l’optimisme contagieux, Galerie Thierry Bigaignon, Hôtel de Retz, Bâtiment A, 9, rue Charlot, à 75003 Paris. www.thierrybigaignon.com Jusqu’au 30 avril prochain.

M.V.

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