Comme si la mode voulait conjurer les mauvaises nouvelles sur le front économique ! Sur le pavé new-yorkais, cet hiver,le style sera riche, les motifs chatoyants,la palette de couleurs sombre mais profonde, le jeu de matières inventif. So hot !

1. La cow-girl élégantissime de Ralph Lauren.

Mister Lauren revient à ses amours, l’Americana. Direction le Wild Wild West, sans délaisser tout de même la touche chic urbaine. Camouflée de la tête aux pieds, la cow-girl moderne de Ralph Lauren ne perd pas un centimètre d’élégance. Les petites vestes marquent la taille, les robes de ville près du corps et les ensembles en cachemire disparaissent sous de longs manteaux couvertures, un châle au motif plaid ou un gilet douillet style pancho mexicain. L’écossais domine, comme avec cette chemise d’inspiration bûcheronne portée sur une jupe de tulle rebrodée de plumes et ces ensembles veste au corps ajustée sur une jupe évasée ou un fuseau. Pour le soir, des robes longues en mousseline de soie brodée d’or ou en velours émeraude prouvent que, au ranch ou à la ville, Ralph Lauren mise toujours sur une silhouette impeccable.

2. La femme fatale de Diane von Furstenberg.

Amoureuses du style 1940, préparez-vous à succomberà Comme sortie d’un film noir, l’héroïne de DvF nous revient de Berlin et de Shanghai, après un transit new-yorkais. Attirante, dans son corsage de soie façon déshabillé, dissimulé sous un cardigan en Lurex, laissé  » négligemment  » entrouvert, ou en petite robe en soie fleurie lui tombant en mouvement souple juste au-dessus du genou. Les vestes et les manteaux en tweed légèrement épaulés sont finement ceinturés. Chemisiers et jupes à frou-frous, grands gilets d’homme, motifs jacquard, imprimés vibrants et quelques pantalons larges font d’elle une femme très fatale. Le soir, elle enfile un fourreau lamé très glam, une longue robe chinoise ou se fait plus  » swing  » en tenue  » charleston « . Ici pas de leggings, les jambes se montrent sous des bas couleur chair. Les bibis haut perchés et les longs gants complètent le look rétro-sexy de cette parfaite espionne.

3. La sensualité extrême de Donna Karan.

Jamais vêtement n’avait autant semblé glisser littéralement sur le corps. La reine incontestée de l’allure fluide signe une collection tout en calme et volupté. Les robes drapées et toges sont joliment déstructurées. Les robes manteaux, elles, sont travaillées en peignoirs sophistiqués, coulissés de liens à la taille. Quant aux pantalons pyjamas et aux cols écharpes, ils apportent de la décontraction dans cet univers de sensualité extrême. La palette évoque la richesse de pierres ou de métaux précieux : le vert de jade, le bronze, le gris anthracite. Insolite : une robe boule toute en franges, pour une silhouette  » autruche « . Du tout grand Donna Karan, mais qui semble plus adapté à la vie dans un palais oriental qu’à une journée stressante au bureau.

4. La fantaisie prodigieuse de Zac Posen.

Entre Minie Mouse et la femme cabaret, il n’y a qu’un pas pour le jeune créateur américain. Ses  » filles  » sont coiffées de pompons, portent des minis noires en mousseline, des tops décorés de plastrons, des chemises et des robes en voile qui laissent apparaître des dessous sexy étoilés. L’enfant prodige booste sa belle fantaisie avec des tailleurs-pantalons à gilets très près du corps, une effusion de robes à baleines, et termine sa collection, comme d’habitude, avec ses robes du soir magiquesà dont l’une arbore une crinoline.

5. La Grace Kelly de Michael Kors.

Tout est  » hitchcockien  » dans les silhouettes très fifties de ce défilé : jupes droites soyeuses au genou, tops imprimés finement ceinturés, manteaux en cachemire ou fourrure jetés sur les épaules. Les tons : olive, lilas, caramel. Pour le soir, des robes bustiers ou des fourreaux glamour, pour une élégance très classique à la Grace Kelly.

6. L’abstraction ultraféminine de Proenza Schouler.

Le style militaire cher au duo Jack McCollough et Lazaro Hernandez est ici complètement réadapté en une superbe abstraction ultraféminine. La collection est inspirée par l’artiste minimaliste maître de l’aluminium Donald Judd, et aussi par les avions en papierà Résultat ? Beaucoup de pliages dans les robes tunique à pans drapés, les chemisiers à jabots, les pantalons larges. A noter : ce beau trois-quart un peu boule aux manches accordéons. Les matières jouent sur le masculin-féminin, associant laine brute, paillettes et fourrure. Les bordeaux, violet et vert profonds renforcent l’effet de sophistication de cette collection.

7. A pile et face avec Narciso Rodriguez.

Cet adepte du minimalisme poursuit son exploration de la géométrie et des contrastes. Sans compromis. Le blanc et le noir dominent la collection, qui fait la part belle aux tailleurs-jupes ou pantalons, très structurés, avec découpes et piqûres apparentes. Le soin du détail s’illustre aussi bien côté pile que côté face : les bretelles se croisent devant et derrière, le dos des robes s’ouvre en  » lucarne  » sur la peau nue. Heureusement, des manteaux de laine au genou tombent à point pour colmater les courants d’air !

8. La pureté époustouflante de Calvin Klein.

Après presque cinq ans à £uvrer dans l’illustre maison américaine, le sens de la perfection de Francisco Costa ne se dément pas. Pour cet hiver, les lignes sont d’une pureté à couper le souffleà pour une silhouette filiforme en noir, bleu marine et gris. Robes trapèze aux emmanchures raglan ou décolletés asymétriques, fuseaux et combinaisons sont magnifiques de simplicité. Le travail sur les effets de noir, satiné, velours, laine et moiré est d’une grande précision. Un look pour un corps de rêve qui ne déplairait à la Trinity du film Matrix !

9. Les Mary Poppins déjantées de Marc Jacobs.

 » Calme et subversive « , voilà comment décrire la collection de l’enfant terrible de la mode américaine. Ses mannequins ont l’air de Mary Poppins un peu déjantées. Les grands manteaux longs, à la carrure élargie et aux épaules tombantes, ceinturés en dessous de la taille sont les pièces maîtresses de la collection. Les pantalons à pinces sont raccourcis au-dessus de la cheville. Les robes tubulaires et combinaisons sont sans histoire, portées avec des bottes ou des chaussures plates. La gamme de couleurs est aussi ultrasage : nuances pastel et gris sur toute la ligne. Comme souvent, Marc Jacobs brise les codes établis.

10. La nouvelle leçon de streetwear de Diesel.

Il n’y en a pas que pour les jeans sous le label  » Black Gold « . Diesel nous offre une nouvelle leçon de streetwear, élaborée, avec beaucoup d’effet blousant, dans les tuniques et les pantalons sarouel, des robes sacs et des blousons à Zip asymétriques. Décontracté et sans prétentionà sinon que celle de se sentir à l’aise dans ses vêtements.

11. La collégienne megévanne de Lacoste.

Pour nous préparer aux grands froids, Christophe Lemaire nous envoie une carte postale de Megève,  » un hommage à Hervé Lacoste et aux stations de ski des années 1930 et 1940 « , selon le créateur. Sur fond de neige tombante, il présente un tableau sport ultradouillet, comme ces combinaisons type alpinistes du début de la collection. Gilet, cravate et chemises sont empruntés aux hommes, mais portés sur des minis plissées, ils signent une allure très collégienne. Rayures, losanges, jacquards, composent un look un brin vintage. Le must : les grosses écharpes de laine, si longues qu’on en finit jamais de les enrouler et de les dérouler autour du cou.

Elodie Perrodil

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content