3 questions à Marcel Nakam: «Notre modèle est vertueux»

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Anne-Françoise Moyson

Jonak s’est installé à Bruxelles ce printemps. Le chausseur français qui surfe joliment sur les tendances a ouvert sa première boutique belge avenue Louise. A la barre, avec sa sœur Lisa, Marcel Nakam, troisième génération de cette maison qui a tout compris de nos envies.

Vous êtes tombé dans la chaussure tout petit. Racontez-nous…

Mes grands-parents ont ouvert leur boutique à Saint-Germain-des-Prés en 1964. Ils chaussaient alors tout le monde… Dans le quartier, il y avait beaucoup de couvents, ils avaient donc une clientèle de bonnes sœurs qui achetaient des chaussures «confortables». En 1968, mon grand-père est décédé et mon père a repris le magasin aux côtés de sa mère. Il avait 23 ans à l’époque et se disait: «Je ne vais pas faire que des chaussures confortables. Il faut que j’apporte ma patte…» En 1984, il a ouvert, rue de Rennes, une petite boutique qui aujourd’hui est notre flagship store. Mon père nous parlait tout le temps de son métier, il nous a transmis cette envie de travailler avec lui. Avec ma sœur Lisa, mon frère et ma petite sœur qui vient d’ailleurs de nous rejoindre, je l’accompagnais au bureau, au sous-sol. C’est là que se concentrent mes souvenirs d’enfance.

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Vous vous engagez à «être un chausseur responsable». Concrètement?

On a la chance d’être une entreprise familiale qui n’est pas guidée par des impératifs financiers. C’est un choix historique sur lequel on n’est jamais revenu. Et notre force est de produire en Europe. On sait où l’on produit, avec qui. Au Portugal, ce sont de petits ateliers. Ils s’imposent dans la chaussure, parce qu’ils n’ont pas de mal à être dans la modernité: ils s’équipent de machines et d’outils modernes mais restent à taille humaine. Quant à nos cuirs, ils sont tous certifiés Leather Working Group. Enfin, nous pratiquons un modèle vertueux puisqu’on est en circuit court, on produit très peu en amont et surtout en petite série, on n’a donc pas de surstocks. Et pour la petite partie résiduelle, on en donne une grande partie chaque année à des associations caritatives.

On a vu une paire de Jonak dans la série Emily in Paris. Le genre de truc qui booste?

C’était une bonne surprise. On n’était absolument pas au courant mais on a découvert notre modèle Blaise dans plusieurs épisodes de la saison 2. On n’a pas fait de placement de produit: la styliste de la série avait été les acheter aux Galeries Lafayette… On espère qu’il y aura d’autres Jonak dans la saison 3.

Jonak, 50 A, avenue Louise, à 1050 Bruxelles. jonak.fr

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