Nouvelle coqueluche

Le pitch. En trois ans à peine, ce créateur croate est passé de styliste estampillé  » à suivre  » au statut envié de petit prince de l’avant-garde. Fidèle à Paris, où il vit aujourd’hui, il y présente ses collections masculines depuis 2007. Premier défilé féminin en mars dernier pour l’automne-hiver 10-11.

La bio. Né en Croatie en 1981, il grandit en Allemagne, étudie la mode à Berlin et à Munich. Première expérience professionnelle capitale à Anvers auprès du Belge Raf Simons dont il fut l’assistant. De la mode belge, il dit :  » C’est bien plus qu’un label, c’est le c£ur de la mode avant-gardiste. Même si elle a perdu un peu de son pouvoir ces dernières années. De nos jours, les jeunes créateurs qui sortent d’Anvers n’ont plus la même énergie ni le même côté visionnaire. Ils font plus de compromis, mais c’est certainement la conséquence de la pression commerciale à laquelle nous devons tous faire face.  »

La marque. Griffe propre fondée en 2006, Damir Doma appartient au groupe Paper Rain. Le styliste dessine aussi une ligne plus casual, baptisée Silent. Boutique, à Paris, dans le Marais, 6, rue des Arquebusiers.

Le style. Douce et mélancolique, l’esthétique hypersensible de Damir Doma se décline en couleurs neutres, matières légères, drapés fluides et volumes oversize.

Les influences. D’après lui, les éléments néofolkloristes qui ponctuent çà et là ses collections symbolisent ses racines balkaniques, son goût pour la simplicité lui vient de sa formation en Allemagne, son sens de la radicalité et de l’avant-garde de son expérience anversoise, et une envie accrue d’élégance de sa vie actuelle à Paris.

La phrase.  » La mode reflète les temps que nous vivons. Je suis quelqu’un de très sensible et sensuel qui a une idée claire de ce qu’il veut faire, c’est ce que la presse demande. Je crois que mes vêtements sont chargés d’émotions et j’essaie de transposer ces émotions dans mes défilés. Le succès de mon travail n’a en tout cas aucune influence sur la manière dont je le fais et celle dont je le perçois.  »

L’Homme. Cette saison, cet être nonchalamment beau, dandy à la fois désabusé et contemplatif, tempère les accents androgynes des précédentes collections à coups de boots portées sur leggings ou frocs bouffants, se drape de volumes magistraux et se protège du froid à la faveur de grands manteaux-écharpe (photo ci-contre).

La Femme. Premier hiver pour la femme Damir Doma, qui l’affrontera  » fière et forte  » selon les souhaits du styliste (photo ci-dessus). Au programme : de l’épure, des superbes étoffes, des superpositions, un goût pour les coupes de biais, les couleurs neutres et une sensualité rentrée, bien présente sous des apparences par endroits austères.

Baudouin Galler

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