Barbara Witkowska Journaliste

Inaugurée ce jeudi 11 septembre au sein du prestigieux Grand Palais à Paris, la 24e édition de la Biennale des Antiquaires accueille, aussi, les plus prestigieuses créations joaillières de Cartier, Chanel et Van Cleef & Arpels. Visite guidée exclusive.

Dragons et chimères de Cartier

Le joaillier de la rue de la Paix réussit, une fois de plus, à nous surprendre et à nous éblouir avec de nouvelles formes, bien sûr, mais surtout avec de nouvelles pierres et des mariages de couleurs inédits. En vedette cette année ? Les saphirs padparadscha. Ce nom exotique et chatoyant signifie  » fleur de lotus  » et désigne des saphirs rose orangé provenant des anciennes mines de Ceylan.  » Leur valeur est inestimable, explique Jacqueline Karachi, directrice du studio de création haute joaillerie Cartier. Notre acheteuse a commencé à les collectionner et quand elle nous a montré un écrin rempli de ces pierres aux couleurs de coucher de soleil, tellement rares et si peu connues, nous avons décidé de créer une collection dont le thème s’est imposé tout de suite : un univers onirique dédié aux dragons et aux chimères. »

Ce sont… des livres d’enfants qui ont fourni quelques précieuses idées de départ. Le talent et l’imagination de Jacqueline Karachi associés au savoir-faire des joailliers ont fait le reste. Broches, colliers, bagues et boucles d’oreille mettent en scène de superbes paysages abstraits et des décors semi-végétaux ou semi-aquatiques où évoluent avec grâce des dragons d’eau, de glace ou de feu. Bienveillants et sympathiques, ils nous regardent tendrement de leurs yeux de saphirs clairs.

L’ambiance chromatique de l’ensemble est calme et romantique. Les saphirs padparadscha s’entourent d’opales, d’aigue-marine et, comme toujours, de perles. Les diamants ? Ils sont là, aussi, mais ne jouent pas les stars. Ils sont traités de façon  » liquide « , comme de l’eau qui ruisselle. Les formes des parures reflètent l’incomparable esprit de Cartier fait d’admirables arabesques, de courbes et volutes sensuelles, en hommage à l’éternel féminin.

Pleins feux sur les diamants de Chanel

Inlassablement revisités et réinterprétés, le camélia et la comète, deux motifs iconiques de la maison, nous font toujours autant rêver. Epoustouflante de raffinement et de préciosité, la broche  » Camélia Paraïba  » réunit une tourmaline exceptionnelle d’un bleu vert extrêmement rare et pas moins de 1 098 diamants ! Piqué de deux camélias, le sautoir  » Camélia Poudré  » totalise 700 diamants. Le collier  » Comète  » créé par Coco Chanel en 1932, est la véritable pièce emblématique de la maison. Il est réédité une fois de plus dans une version inouïe de savoir-faire et de souplesse. Une pluie de 649 diamants étincelle le long de l’épaule, enlace la nuque en douceur et dépose au creux de la gorge une étoile aux branches irrégulières. Le collier est entièrement articulé tous les deux diamants. On pourrait le garder au cou jour et nuit car il est aussi fluide, sensuel et agréable à porter qu’une écharpe en soie.

A côté de ces trois pièces exceptionnelles, on pourra admirer une centaine de parures ruisselantes, toutes, comme une pluie de diamants. Mademoiselle Chanel aurait beaucoup apprécié. Elle qui aimait à répéter :  » Si j’ai choisi le diamant, c’est qu’il représente la valeur la plus grande sous le plus petit volume. »

Promenade dans les Jardins de Van Cleef & Arpels

Jardin italien de la Renaissance, Jardin à la française, Jardin romantique anglais, Jardin d’Extrême- Orient… Toutes ces merveilles de la nature ont inspiré une fabuleuse collection du joaillier de la place Vendôme. Glissons-nous dans le Jardin anglais pour admirer le collier  » Mirabilis « . Il rend hommage à la Belle de nuit, fleur secrète qui ne s’ouvre qu’entre chien et loup. Posée sur une ligne de diamants princesse, la fleur est composée de cinq pétales sertis de diamants ronds et d’un c£ur en étoile pavé d’un dégradé de saphirs bleus et de diamants. Le savoir-faire joaillier y a aussi placé un minuscule mécanisme. En l’actionnant, on ouvre les pétales un peu, beaucoup ou on les ferme totalement. Obéissants, ils se maintiennent dans la position que l’on souhaite.

Le collier  » Wilton House  » joue l’asymétrie avec une sélection de pierres d’une belle intensité : trois fleurs pavées de diamants roses se posent délicatement sur une ligne d’émeraudes et fleurissent admirablement le tour du cou et le décolleté. Dans le Jardin à la française, enfin, on  » cueille  » avec plaisir la bague  » Chantilly « , une superbe création inspirée par le talent de Le Nôtre,  » l’architecte de plein air  » de Louis XIV. Elle joue admirablement avec la transparence du diamant sous toutes ses tailles.

Carnet d’adresses en page 84.

Barbara Witkowska

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