La reine du polar livre un suspense haletant dans Rapt de nuit. Voici un moment de charme avec Patricia MacDonald, femme américaine attachante, qui passe aisément du rire aux larmes.

Vous estimez que  » la vérité et la justice sont les règles du polar « . Quel est votre sens de la justice ?

C’est ce qui est juste et qui fait que chacun peut vivre en étant protégé. Comme le démontrent mes romans, la vengeance n’apporte ni justice ni apaisement.

Qu’est-ce qui pourrait vous pousser au crime ?

Nous en sommes tous capables ! Je pourrais tuer quelqu’un si on s’attaquait à ma fille.

Quel genre d’enfant étiez-vous ?

Une véritable  » nerd  » (rires) à l’enfance très heureuse. Sage et intello, j’étais la jeune fille parfaite, qui n’avait jamais de petit ami. J’adorais ma famille, l’école et la lecture.

Quelles étaient vos craintes à l’époque ?

La peur de la mort. J’ai perdu mon père, quand j’avais 18 ans, et ma mère peu après. Mon existence a complètement basculé. Tous mes livres partent de là… La vie s’écoule tranquillement, jusqu’à ce qu’un événement la brise à jamais. C’est encore très frais dans ma mémoire… (Elle en a les larmes aux yeux.)

Qu’est-ce que la maternité a changé en vous ?

Tout ! C’est si important pour moi… (Elle est soudain très émue.) Ma fille n’a pas envie de lire mes romans. ça me plaît d’être juste sa mère. Ce n’est pas ma vie qui m’importe, mais la sienne.

Pourquoi l’amour est-il souvent présent dans vos romans ?

Je n’écris pas des histoires d’amour, mais mon héroïne a tellement souffert, qu’elle méritait bien ça. L’amour symbolise l’espoir de l’avenir, la promesse du bonheur. J’aime offrir cela à mes héros.

Le talent que vous auriez aimé avoir.

Jouer du piano, apprendre l’italien et mieux maîtriser le français, dont j’admire la précision.

D’autres passions ?

Le football américain et la cuisine.

Etes-vous branchée politique ?

Comment ne pas l’être ? Tous les Américains pensent à la fin des années Bush, qui n’arrivent pas assez vite. Quand je vois comme il nous a menés sur la voie de la folie, ça me révolte !

Si vous étiez présidente…

Quelle horreur ! En tant que démocrate, j’aimerais rétablir les Etats-Unis comme un endroit juste, doté d’une idée intelligente du monde. La planète nous déteste, alors qu’il y a tant de choses admirables chez les Américains.

Qu’évoque la Belgique pour vous ?

Bruxelles a l’air si mystérieuse qu’elle me semble sortie d’un film de James Bond (rires) ! J’aime ses rues à l’atmosphère si particulière.

Vos qualités et vos défauts.

La détermination et la paresse.

Vieillir c’est…

Si je vieillis avec mon mari, la vieillesse sera très agréable. Mon rêve est de pouvoir vivre assez longtemps pour voir ma fille épanouie et pour connaître mes petits-enfants. Est-ce trop demander ?

Rapt de nuit , par Patricia MacDonald, Albin Michel,

388 pages.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

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