Il signe un thriller glaçant qui réunit Andrew Stilman, un journaliste alcoolo, et Suzie Baker, une jeune femme affrontant un secret de famille. C’est le début d’un engrenage politico-écolo… Rencontre en exclu, en prélude à la Foire du Livre de Bruxelles.

Ecrire, est-ce un sentiment plus fort que la peur ?

Tout ce qu’on fait par passion transcende la peur. Le succès n’y change rien, il n’assure ni béquille ni parachute. On se remet à l’ouvrage, tel l’alpiniste s’attaquant à une nouvelle paroi.

Pourquoi un roman à l’âme écolo ?

Le climat me passionne, mais le mot écolo a été abîmé par les politiques. J’ai imaginé un scandale géopolitique, et je me suis documenté pour paraître crédible. Mes découvertes ont dépassé mon imagination ! La cupidité de l’homme aura des conséquences désastreuses.

Qu’est-ce qui vous terrorise ?

La puissance des lobbys qui déforment l’info. On ne doit pas croire tout ce qu’on nous dit. Je ne suis ni scientifique ni donneur de leçons, mais la réalité est stupéfiante.

La vérité est-elle le thème de votre roman ?

La vérité et le courage, mais sont-ils dissociables ?

Pourquoi cet intérêt pour les zones d’ombre ?

Elles représentent les reliefs de la vie, pas de lumière sans zone d’ombre. Les accidents nous rendent humains. Tous mes romans photographient les héros quand ils sont forcés de révéler leur part d’humanité.

Qu’en est-il de votre héros, journaliste ?

Avec Stilman, je peux mener une enquête sans être policier. Il est bourré de défauts, mais cet homme attachant s’inspire des journalistes du New York Times, un temple de vérité.

Peut-on fuir le passé ?

Non, mais on peut s’en libérer. On traîne tous un boulet, que ce soit le poids de la filiation, de l’enfance et des non-dits.

L’amour est-il  » plus fort que la peur  » ?

Ce moteur permet à mes héros d’avancer en dépit des coups essuyés. C’est l’amour que je reçois qui m’épanouit.

En quoi croyez-vous ?

En l’Homme et au courage de l’humanité.

 » Quand on a parcouru le monde, on a envie de retourner à la source.  » Quelle est la vôtre ?

Villefranche-sur-Mer. Ce n’est pas neutre de grandir face à la mer. Je la retrouve à New York, où je vis maintenant et dont l’identité colorée relève d’un patchwork culturel.

Votre rêve, aujourd’hui ?

Apprendre à devenir écrivain. J’ai longtemps dit que je ne l’étais pas, or c’est mon métier et ma vie. N’ayant que 50 ans, j’espère franchir d’autres paliers si j’écris toujours à 85 ans !

Un sentiment plus fort que la peur, par Marc Levy, Robert Laffont, 425 pages. Foire du Livre de Bruxelles : signature le 7 mars, de 18 à 20 heures, et le 8 mars, de 17 à 19 heures.

KERENN ELKAÏM

 » PAS DE LUMIÈRE SANS ZONE D’OMBRE.  »

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