Philippe Starck, 59 ans, est le designer dont on parle le plus dans le monde depuis trente-deux ans. Les lieux imparables que ce surdoué sème à travers la planète bleue sont des sésames ouvrant les portesdu rêve. Entrez dans l’expérience et découvrez notre sélection, forcément non exhaustive, de ses plus belles réalisations.

Musée d’art de Groningen, Pays-Bas (1994).

Philippe Starck a dessiné le pavillon des arts appliqués du musée, s’y distinguant avec un globe terrestre géant et des rideaux plissés qui modèlent l’espace. Les craquelures du béton au sol rappellent celles des collections de porcelaines anciennes dont certaines, retrouvées au fond d’un bateau coulé en mer de Chine, ont été replongées par Starck dans un aquarium. Le designer anticipe là un nouveau style de muséographie.

www.groningermuseum.nl

Hôtel Sanderson, Londres (2000).

Le Sanderson est tellement dessiné et rempli d’icônes du design qu’il étonne sans lasser. Dans les suites, des fauteuils à accotoirs en tête de cygne jouxtent La Chaise des Eames. Dans la salle de jeu, une découverte : la table de billard aux pieds argentés. Derrière, un vitrail des années 1950 conçu par le peintre anglais John Piper (1903-1992). Un choc esthétique.

www.sandersonlondon.com

Hôtel San Francisco Clift, San Francisco (2001).

Ce qui surprend le plus dans l’hôtel Clift d’Union Square à San Francisco, c’est la sensation d’être dans un lieu au confort cosy et glamour, très américain. Starck et son équipe ont cependant nuancé cette homogénéité avec des détails bien à eux : une chaise surdimensionnée plantée dans le lobby ou derrière les stores violets de l’entrée et le jeté de sièges icônes design que Starck pratique volontiers pour investir l’espace.

Restaurant Katsuya, Los Angeles (2007).

Cette bouche de geisha au gloss rubis est obsédante. Son animalité sanguine de fruit éclaté ouvre tous les appétits. Starck s’est adjoint les services de Thibaut Mathieu de Cakedesign pour nous embarquer à bord de ses rêves sensuels. En même temps, les sushis du chef Katsuya Uechi rappellent que l’on vient tout de même ici pour les manger, d’où la table dressée sans chichis. L’éclairage y flatte les carnations. Sensualité partoutà

www.sbeent.com/katsuya

Hôtel Faena + Universe, Buenos Aires (2005).

Alors là, Philippe Starck et le styliste Alan Faena nous portent l’estocade en investissant un dépôt de grains centenaire pour y greffer cette enclave de luxe. Un vrai feu d’artifice Belle Epoque dont le bouquet final est surnommé  » Cathédrale « . C’est ce long couloir entre deux hauts murs traversé par un long banc de fourrure. Dans les chambres, ce goût du luxe nous vaut d’avoir des salles de bains tout en marbre veiné noir.

Hôtel Hudson, New York (2000).

L’ambiance de cette cafétéria  » Deluxe  » rappelle les grandes salles à manger des prestigieuses universités de la côte Est et son comptoir, les  » diners « , ces snack-bars typiquement américains des années 1940. On y ressent tous les échos d’un monde familier aux Américains mais traités avec des matériaux nobles qui en rehaussent le côté chaleureux. C’est le complément parfait de la bibliothèque très  » Amérique de toujours  » elle aussi.

www.hudsonhotel.com

Hôtel Mondrian, Los Angeles (1997).

L’hôtel Mondrian était au départ une anticipation du luxe californien. Ce lobby ne pourrait être nulle part ailleurs qu’ici, ne serait-ce qu’à cause de cet éclairage d’éternel midi. Starck a réussi une ambiance  » casual  » très californienne avec des détails dérivant comme ce banc anthropomorphe. Du jamais-vu, comme au dehors les pots d’arbustes surdimensionnés qui modernisent tout de suite l’idée du déjeuner sous la tonnelle. On ne s’en lasse pas.

www.mondrianhotel.com

S Bar, Los Angeles (2007).

Très intrigant de sortir le soir pour aller dans un lounge de Hollywood Boulevard au décor de loft, revisitant à coups de siège les grandes assises de l’histoire du mobilier américain. Les éclairages accentuent ces mélanges excitants pour parachever ce décor très sophistiqué. Un lieu vraiment idéal pour siroter des cocktails assassins lovés dans des Chesterfield en cuir.

www.sbe.com/sbar

Night-Club Volar, Shanghai (2007).

Les night-clubs sont fréquentés par de drôles d’oiseaux. C’est le cas du Volar, un concept-bar du Shanghai trendy où cet aigle aux ailes déployées fait office de  » doorman « . Starck a invité le graffeur-chanteur MC Yan à écrire sur les murs du salon clos VIP. Geste ironique pour une boîte sur deux étages où tous les amoureux de la musique et de la fête descendent chaque soir dans un bel ensemble sur le dancefloor. Parties d’enfer pavées de chic en perspective.

Hôtel St Martin’s lane, Londres (1999).

Dans le lobby du Saint Martin’s lane, les clients baignent dans un festival de paradoxes déco et non dans un télescopage de styles. L’ironie du travail de Starck et de son agence Ubik repose sur le talent de créer ces univers outrés sans jamais les couper totalement de l’esprit de la ville alentour. Londres étant la ville de la liberté des attitudes, ce hall est l’écrin idéal pour s’y livrer.

www.stmartinslane.com

Guy-Claude Agboton

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