Barbara Witkowska Journaliste

Espagne, France ou Tunisie… Trois destinations au choix qui soignent admirablement le stress, le blues, le surmenage et le mal de dos. Avec, en prime, un vrai dépaysement fait de détente et de raffinement.

Carnet d’adresses en page 77.

A San Sebastiàn, sur la côte basque espagnole, les couchers de soleil sont magnifiques. En fin de journée, les nombreux promeneurs qui déambulent tout au long de la voluptueuse baie en forme de coquillage (d’où son nom, la Concha), s’arrêtent quelques instants et s’appuient contre la balustrade pour contempler, dans un silence religieux, le doux plongeon de la boule de feu derrière le mont Igeldo. La lumière change instantanément. Puis la promenade reprend et sous une lumière dorée et poudrée on profite encore pendant de longs moments de cette exceptionnelle douceur de vivre. Cette petite baie magique, bordée, à ses deux extrémités, par le mont Igeldo et par le mont Urgull, protégée des vents, au centre, par la ravissante île de Santa Clara, a séduit, il y a plus de cent ans, la famille royale d’Espagne qui a fait de San Sebastiàn, sa villégiature estivale de prédilection.

A la mort de son mari, le roi Alphon- se XII, Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine devient régente d’Espagne en 1885. Elle fait appel à l’architecte britannique Seldon Wornum qui lui dessine le palais de Miramar, une gentilhommière de style anglais, idéalement située entre deux plages, la Playa de Ondarreta et la Playa de La Concha. Du palais, on jouit de la plus belle vue sur la baie. Le casino est construit à la même époque. Les happy few de toute l’Europe se donnent rendez-vous à San Sebastiàn, appelée  » la Perle de la Cantabrie « . Entre les mondanités, les jeux et les dîners chics, les bains de mer font partie des plaisirs raffinés. Sur la Concha, ( » Plage Royale « ), on inaugure un tout premier centre d’hydrothérapie, La Perla. En 1912, le bâtiment en bois est remplacé par une ravissante construction au charme, aujourd’hui, désuet. Une partie de ce  » pavillon d’opérette  » subsiste toujours, à savoir l’entrée principale du centre de thalasso et un splendide bar-restaurant.

Des cures très pointues

Entièrement modernisé au milieu des années 1990, La Perla propose aujourd’hui des soins qui sont prodigués dans les sous-sols (invisibles de la rue), avec vue sur la mer et accès direct à la plage. L’espace est immense : 4 400 m2 au total composent le centre de thalasso, le centre de santé et d’esthétique, ainsi que deux grandes salles de gym avec des cours collectifs. Les accès y sont indépendants. On commence par le circuit de thalasso, conçu comme les bains antiques romains. Ici, il n’y a pas d’assistance d’hydrothérapeutes. En revanche, une monitrice vigilante et spécialisée explique le parcours à suivre et la durée des séjours dans les différentes piscines. On se glisse d’abord dans une vaste piscine d’hydrothérapie, chauffée à 32 °C. Les parois sont équipées de jets à différentes hauteurs et massent agréablement les pieds, les chevilles, les mollets, les cuisses, les lombaires et le dos. Pour finir, on se dirige vers le centre où les jets  » cous de cygne  » soulagent les raideurs des cervicales et des épaules. La piscine relaxante, chauffée à 34 °C, est équipée de jets et de microbulles d’air dans des chaises et des lits de massages. On termine sous une spectaculaire cascade d’eau qui détend les muscles du cou et des trapèzes.

Le labyrinthe de contrastes est la destination suivante. Après un bain de vapeur, il faut s’armer de courage pour s’immerger dans la piscine d’eau froide. On se réchauffe vite dans un sauna sec, puis on se dirige vers le  » clou de programme « , le jacuzzi panoramique (38 °C). La piscine s’avance sur la plage et on bénéficie d’un splendide panorama sur toute la baie. Au final, on se repose, toujours face à la mer, sur des lits transparents, chauffés par des infrarouges. Le parcours dure une heure et demie et procure un bien-être formidable. Direction second sous-sol où Ana déploie tout son savoir-faire en matière de soins du visage et du corps, de gommages, d’enveloppements de boues de la mer Morte et de massages. Au bout de presque quatre heures, on se sent divinement bien, souple, légère, détendue et… rajeunie.

Le programme de La Perla est extrêmement vaste. Outre des séjours de remise en forme, allant de 2 à 5 jours, il y a aussi des cures très pointues  » future maman  » (programme prénatal et postnatal) et une cure  » spécial dos « . Le médecin établit un programme très personnalisé qui sera suivi par un kinésithérapeute. Le restaurant La Perla a, lui, la vocation gastronomique. Cela dit, si le but du séjour est une cure minceur, le chef préparera, rien que pour vous, des plats light, prescrits par la diététicienne. A noter : La Perla est un centre indépendant, un peu comme les Thermes de Spa, chez nous. Les hôtels sont tout proches. L’hôtel Niza (***) et son charme incomparable 1900 est à deux minutes à pied. Plus prestigieux, l’hôtel de Londres (****) est un endroit mythique de la ville, à cinq minutes à pied du centre La Perla.

Mythique Saint-Malo

Un site merveilleux et près de quarante ans d’expérience pour ces thermes qui ont acquis une solide réputation dans le domaine des cures contre les rhumatismes, l’arthrose et la rééducation à la suite d’accidents, traumatismes ou opérations. Les temps ont changé et le centre a développé un domaine de remise en forme et de bien-être qui a pris le pas sur les objectifs originels et qui attire, aujourd’hui, 80 % de curistes. L’une des stations pionnières, Saint-Malo est parvenue au meilleur de la thalasso. Au fil des ans, l’espace s’est agrandi et c’est désormais un programme très vaste qui est proposé sur une surface de 5 000 m2, intégrée au sein du très agréable Grand Hôtel des Thermes.

Minceur, bien-être, problèmes circulatoires, les programmes ont fait leurs preuves et alternent affusions manuelles, bains à jets, douches circulatoires, douches sous-marines et grandes douches. Le personnel fait preuve de rigueur et professionnalisme et est aussi très attentionné, plein de gentillesse. Outre ces soins traditionnels, de nouveaux protocoles en thalasso sont introduits régulièrement pour apporter un  » plus  » indiscutable. Dans le domaine de la minceur, le centre a été le premier à appliquer la méthode Cellu M6, une technique très sophistiquée pour gommer la peau d’orange. Le classique enveloppement d’algues a, aussi, été récemment amélioré. Le soin s’appelle Biocéalgue. La chaleur est diffusée par en dessous ce qui permet de renoncer aux grosses (et plutôt lourdes) couvertures chauffantes. A la fin du soin, l’hydrothérapeute vous douche avec de l’eau de mer chaude, pendant que vous restez allongé. Pas besoin de se relever et  » casser  » la magie trop brutalement. L’autre nouveauté ? Le soin Ondorelax. Sur un matelas souple, une onde circulaire, assez puissante, effectue un massage complet du corps, dans une ambiance feutrée et musicale, très agréable.

Entre les soins, on peut rêvasser sur un lit de repos ou poursuivre les plaisirs aquatiques dans le parcours Aquatonic, inspiré des bains de l’Antiquité. Mais pour s’évader vraiment et atteindre le nirvana, on se dirigera vers le tout nouveau Espace Beauté, conçu comme un spa. Très tendance. Après un gommage avec, au choix, des sels de la mer Morte, des algues ou du sucre roux, en route vers un massage aux pierres chaudes. Cette technique, inspirée de la culture des Indiens d’Amérique, consiste à appliquer des pierres volcaniques (qui conservent la chaleur) sur les zones sensibles du corps, pour soulager la fatigue musculaire et calmer les tensions. Fabienne, l’esthéticienne, pose les galets le long de la colonne vertébrale, sous les épaules, sur le thorax, sous les mains et entre les doigts de pieds, puis, après vous avoir enduit d’huiles essentielles, elle masse l’ensemble du corps ainsi que le visage à l’aide de petites pierres chaudes et froides. On est sur un petit nuage.

Pour se restaurer, on a le choix entre le restaurant traditionnel qui propose aussi des plats diététiques et le restaurant gastronomique avec son très beau cadre et une vue imprenable sur la mer. Les plats sont fins et délicats et les poissons d’une grande fraîcheur. Le temps, lui, libre, est vite et bien rempli par les multiples  » attractions  » qu’offre la région. On se dirige tout d’abord, vers la fameuse cité close des corsaires. Elle est à quinze minutes à pied du Grand Hôtel des Thermes en remontant la plage du Sillon. On remarquera au passage toutes les superbes maisons 1900 qui bordent le front de mer. Saint-Malo est une des rares villes qui a échappé aux appétits des promoteurs dans les années 1960 et 1970 et a su préserver son patrimoine. En arrivant à la ville intra-muros, qui s’offre toujours comme un vaisseau de haut bord, on fera le tour des remparts pour une promenade incomparable et inoubliable, puis on fera une halte au musée de l’Histoire de la ville. A la marée basse, on rejoindra la petite île de Grand-Bé pour contempler la tombe, toute simple, de François René Chateaubriand,  » compagnon des flots et des vents  » et le plus célèbre enfant de la ville. Et puis, comment résister à l’appel du Mont-Saint-Michel, situé à une heure de route ? La formidable bâtisse est toujours aussi impressionnante à visiter, en évitant toutefois les périodes de congés scolaires.

Dolce vita en Tunisie

Espaces et volumes surdimensionnés où l’on se sent tout petit, décor oriental époustouflant : telles sont les caractéristiques de l’hôtel Hasdrubal à Hammamet. Ce palace (*****)  » pur luxe  » pousse la sophistication jusqu’à disposer d’une suite présidentielle de 1 542 m2 (avec piscine et thalasso privées) û la plus grande suite du monde selon le  » Livre Guinness des records « . Entièrement rénové, le centre de thalassothérapie affiche un total look en marbre et le même luxe à l’état pur. Ici, Schéhérazade, c’est vous ! On est pris par la main du début à la fin. Le personnel, souriant et aimable, ne vous quitte pas d’une semelle et déborde d’attentions, tout en restant discret et pas envahissant. Après chaque soin, on vous installe dans la salle de repos, le thé est immédiatement servi, on vient vous chercher pour le soin suivant.

Les cures traditionnelles (enveloppements d’algues, massage sous affusions, massage relaxant) sont longues et orchestrées par des thérapeutes hors pair. Ici, on suit les tendances à la loupe. Résultat : le tout nouveau Spa Hasdrubal, situé à un autre niveau, propose une carte impressionnante de protocoles. Les gommages de miel et de sésame délicieusement odorants sont suivis par des enveloppements, au choix, au concombre, à la carotte, à la fraise ou au chocolat ! Au chapitre des massages, on voyage entre le massage balinais qui rétablit l’énergie le long des méridiens, le massage  » lomi lomi  » où la thérapeute exécute une  » danse  » sur votre corps avec ses avant-bras et ses pouces ou encore la réflexologie plantaire. Dans les cabines conçues comme des jardins d’Orient, le plaisir est au rendez-vous. Dans une telle atmosphère de luxe, on n’est pas étonné de ne trouver aucun soin collectif, pas même l’aquagym.

Si l’on préfère des ambiances plus soft, moins ostentatoires, on se dirigera vers The Residence, le plus bel hôtel de la baie de Tunis (****). Dans ce palace à l’architecture arabo-andalouse aux lignes épurées, au décor sobre et très élégant, l’atmosphère blonde et lumineuse invite à la sérénité et à la tranquillité. Les Thermes Marins de Carthage, intégrés à l’hôtel, s’inspirent des bains romains et des hammams de l’Orient.

Pendant la cure, douches à jet, douches sous-marines, massages sous affusion et bains multijets £uvrent de concert pour vous remettre d’aplomb, assouplir votre corps et alléger votre esprit. La salle de repos, disposée autour d’une piscine ronde et rythmée par des colonnes en marbre, est vraiment superbe. Outre les soins individuels, on peut profiter de nombreux soins collectifs, tels l’aquagym, le parcours aquatique dans une piscine d’eau de mer chauffée à 32 °C, le hammam, le sauna, le stretching aquatique, le cavitosonic (dans une salle obscure on respire une  » brume  » composée d’eau de mer et d’huiles essentielles) et aussi des séances de sophrologie.

Pendant le temps libre, on ira se balader à Tunis, toujours aussi charmante, conviviale et accueillante avec sa spectaculaire médina et sa belle avenue Habib Bourguiba remplie de chants d’oiseaux. On ne manquera pas, non plus, de pousser jusqu’à Sidi Bou Saïd, le petit village blanc et bleu, le plus célèbre de Tunisie, dont la magie reste intacte. Au café des Nattes, vous buvez un thé à la menthe en contemplant la grâce sereine de cet endroit et la lumière irisée, vous glissez dans vos rêves. Le monde s’efface et le temps, enfin, ralentit. Un vrai bonheur !

Barbara Witkowska

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