En exclusivité pour Weekend Le Vif/L’Express, le pilote de Formule 1 Jacques Villeneuve est parti à la découverte des nouveaux quartiers branchés de New York. Photos inédites et carnet d’adresses futé au programme.

90, Rivington Street.

99, Rivington Street.

131, Rivington Street.

Internet : www.schillersny.com

72-74, Ludlow Street.

109, Ludlow Street.

Internet : www.subanyc.com

151, Ludlow Street.

Internet : www.someoddrubies.com

242, Mott Street.

60, Thompson Street.

Internet : www.60thompson.com

101, Prince Street.

Internet : www.jerrysnyc.com

529, Broadway.

Daryl Roth Theatre

20, Union Square East.

Internet : www.delaguarda.com

37, Union Square West.

Internet : www.thinknoodles.com

81, Washington Street.

Internet : www.riceny.com

Chelsea Piers û Pier 62

23rd Street & Hudson River.

Internet : www.chelseapiers.com/fh

Interview de Jacques Villeneuve en page 14.

A u sud de Manhattan, à quelques pas de l’insolente Wall Street, l’appel de Ground Zero est presque irrésistible. Le fantôme des deux tours jumelles du World Trade Center plane toujours sur la ville américaine et le visiteur de passage se sent presque obligé de rendre hommage aux corps désintégrés du tristement célèbre 11 septembre 2001. Forcément émouvant, l’endroit ressemble davantage à un vaste chantier en pleine ébullition qu’à un cimetière figé dans le silence. Des camions, des pelleteuses et des ouvriers casqués s’affairent sur les fondations du futur édifice tandis que, tout autour du site, les marchands du temple proposent sans scrupule les images de l’attentat, version album-photos pour les plus discrets ou en DVD pour les plus gonflés. Sur les ordinateurs portables de ces vendeurs ambulants, les avions s’écrasent encore et encore, et les tours s’effondrent à n’en plus finir. Le tout en décor naturel, garanti 100 % réel. C’est aussi ça, l’Amérique : une certaine idée de l’exploitation commerciale qui ne badine pas avec le sentimentalisme ambiant…

Spectaculairement frappée au c£ur de sa toute-puissance financière, New York a- t-elle pour autant viré dans la paranoïa infernale ? En arpentant la jungle des gratte-ciel, l’impression contraire se dégage avec magnificence au bout de quelques heures à peine. Big Apple croque la vie à pleines dents et, malgré ses cicatrices, la cité est plus effervescente que jamais. Comme l’écrit d’ailleurs Frédéric Beigbeder dans son dernier roman  » Windows on the World  » (éditions Grasset) dédié à l’attentat du World Trade Center :  » Les catastrophes sont utiles : elles donnent envie de vivre. New York dans les années 00 est comme Paris dans les années 20, après le massacre de 1914-1918. On baptisa les Années folles au champagne et les Américains venaient à Paris pour s’éclater. Aujourd’hui, après le Onze Septembre, les Années folles sont new-yorkaises (…). L’hédonisme est à son comble. Babylone revit !  »

Dans cette redécouverte d’un plaisir momentanément mis entre parenthèses, de nouveaux endroits à la mode émergent tout doucement au c£ur de New York la ressuscitée. Aujourd’hui, les nouvelles  » places to be  » se nomment Lower East Side et Nolita (pour North of Little Italy), situées à deux pas de Soho (qui était, il y a quelques mois encore, le principal quartier branché de la ville), mais aussi Dumbo à Brooklyn, juste de l’autre côté du splendide pont du même nom. Pour partir à la découverte de ces lieux bouillonnants, Weekend Le Vif/L’Express s’est adjoint les services d’un ambassadeur de choc en la personne de Jacques Villeneuve, l’ex-pilote de l’écurie de formule 1 BAR-Honda. Petite visite guidée personnalisée…

Lower East Side

Dans le Low Manhattan, à l’est de Soho, deux rues perpendiculaires concentrent désormais toute l’attention des jeunes branchés de la ville : Rivington Street et Ludlow Street, en plein Lower East Side, baptisé  » L.E.S.  » par les initiés. Au c£ur de cette zone urbaine jadis peu recommandable, les loyers ont explosé en quelques années à peine et la location d’un petit appartement deux chambres se négocie désormais autour des 4 000 euros par mois contre 200 euros dans les années 1970. A  » L.E.S. « , les bobos occupent aujourd’hui les lieux et la jet-set y vient volontiers faire son shopping. La tendance est au mini (mini-boutiques, mini-cafés, mini-restaurants…) et aux bières… belges ! Aussi étonnant que cela puisse paraître, les bouteilles  » noir-jaune-rouge  » ont la cote à Manhattan et les serveurs citent souvent, en premier choix, la marque Stella Artois dans leurs propositions brassicoles. Bref, la Belgique dégage aujourd’hui un petit parfum d’exotisme qui séduit les New-Yorkais dans des domaines aussi éclatés que la mode, le tennis et la gastronomie…

Teany

C’est l’une des adresses fétiches de Rivington Street. Normal : le propriétaire des lieux n’est autre que le célèbre Moby, musicien adulé de la nouvelle scène électronique. L’endroit est minuscule (dix petites tables rondes à l’intérieur et quatre en terrasse), mais néanmoins pris en charge par trois serveurs forcément disponibles. Rafraîchissant et plutôt calme, le Teany est un café-restaurant accessible très tôt le matin à tard le soir (comme le stipule d’ailleurs la carte :  » breakfast-lunch-dinner-late night « ) et privilégie, lui aussi, les bières belges. Sur les huit bières affichées, aucune n’est américaine, mais trois sont belges : Stella Artois, Hoegaarden et Chimay. So special ! Avec un peu de chance, vous y verrez peut-être passer le crâne du talentueux Moby entre deux sandwiches maison…

Paul’s Boutique

C’est l’autre café adulé de  » L.E.S. « . Jadis célèbre pour avoir figuré sur l’un des albums du groupe Beastie Boys, Paul’s Boutique a été repensé par un designer du cru, Jack Chase, qui a redessiné l’architecture et le mobilier des lieux. Plus petit encore que le Teany, l’établissement attire volontiers les fashion victims pour un café pris sur le pouce entre deux emplettes.

Schiller’s

Pour les touristes belges, l’endroit n’a a priori rien d’extraordinaire. En revanche, pour les habitants de la Grosse Pomme, quelle audace et quel exotisme ! Derrière la façade très carrée de l’établissement se cache en effet un décor de brasserie qui hésite entre Bruxelles et Paris. Le comptoir est en zinc, les murs sont recouverts de ces fameux carreaux blancs biseautés si chers au métro de la Ville lumière et les convives dégustent leur repas sur des tables en fer forgé. Rien d’exceptionnel donc, si ce n’est que le Schiller’s se trouve à New York et que les bobos américains adorent ce concept de restaurant à l’âme franco-belge…

Body Workship Boutique

Si la façade ne paie pas de mine, cette petite boutique de fringues est néanmoins célèbre pour ses connexions avec quelques stars du show-biz. Le propriétaire est un certain Arjan, designer fétiche de Britney Spears, ce qui suffit à créer le buzz…

Suba

Avec son architecture très design où les briques sont apparentes et où l’eau encercle intelligemment les convives, ce restaurant se présente lui-même comme un  » tapas lounge  » à l’ambiance résolument décontractée. Point de folie des grandeurs : un bar épuré au rez-de-chaussée et une trentaine de couverts en sous-sol dans un espace minimaliste baptisé  » grotto  » (la grotte) où triomphe une cuisine espagnole franchement inventive.

Some Odd Rubies

Avec ses façades atypiques où triomphent les cages d’escalier extérieures en fer forgé, Ludlow Street concentre quelques petites boutiques  » fashion « . Some Odd Rubbies est une adresse tout en douceur tenue par trois jeunes femmes trentenaires dont l’une est actrice à ses heures. L’enseigne et les châssis roses annoncent la couleur : cet espace minuscule offre un choix restreint de vêtements et d’accessoires qui jouent avant tout la carte de la délicatesse.

Nolita

Situé au nord du quartier italien de Manhattan, Nolita tient essentiellement en deux ou trois blocs d’immeubles, d’où son nom : Nolita pour North of Little Italy. L’endroit est une jolie transition entre les atmosphères artistiques de Soho et de Lower East Side, et dégage presque un parfum d’Europe perdue sur la paisible Mott Street.

Café Gitane

Rendez-vous incontournable des aficionados de Nolita, le Café Gitane est un délicieux havre de paix qui s’entoure discrètement d’une certaine nostalgie  » à la française « . A l’intérieur, une carte géographique du Maroc des années 1940 surplombe les quelques tables disponibles et fait face à un joli comptoir chromé où les clins d’£il aux Frenchies se multiplient tout en finesse. Un des rares endroits new-yorkais où l’on vous sert un véritable expresso dans les règles de l’art.

Soho

Si Soho a quelque peu perdu de sa  » branchitude  » au cours de ces dernières années, ce quartier situé au sud de la rue Houston (d’où son nom abrégé : Soho pour South of Houston Street) n’en reste pas moins incontournable dans la découverte d’un New York pointu. Les immeubles à dimension humaine, magnifiés par leurs cages d’escalier extérieures en fer, donnent à Soho une atmosphère plutôt reposante que viennent à peine troubler les boutiques-lofts des plus grandes marques de mode.

Sixty Thompson

Inauguré il y a deux ans à peine, cet hôtel de luxe donne l’impression d’avoir toujours fait partie du décor reposant de Soho. Point d’architecture tape-à-l’£il ni de lobby démesuré : le Sixty Thompson joue la carte de la discrétion et du raffinement épuré. Cette adresse se distingue franchement des traditionnels palaces du nord de Manhattan et épouse à merveille la nouvelle tendance des  » boutique-hotels « , à savoir des lieux uniques et hauts de gamme, généralement décorés par des designers de renom. Une excellente adresse pour partir, à pied, à la découverte de Soho, de Nolita et de  » L.E.S.  »

Jerry’s

Avec ses banquettes rouges et ses tables noires, le Jerry’s ressemble à un restaurant américain des années 1950 qui aurait été relooké intelligemment à la sauce an 2000. Les artistes de Soho viennent s’y sustenter à toute heure de la journée pour des menus copieux et délicieux. L’adresse idéale pour un vrai  » breakfast in America « .

Bari

Une rue dédiée au shopping sépare les quartiers de Soho (à l’ouest) et de Nolita et  » L.E.S.  » (à l’est) : il s’agit de Broadway et de ses multiples magasins de vêtements (c’est notamment sur la portion de Broadway coincée entre Houston Street et Canal Street que l’on trouve les jeans à meilleurs prix). Entre deux boutiques, faites donc une halte au café-restaurant Bari pour une salade exquise ou un jus d’orange-fraise avec vue panoramique sur la faune pressée de cette avenue mythique…

Union Square

Au nord de Soho, en remontant vers le centre de Manhattan, Union Square est une petite place qui n’est pas extraordinaire en soi, mais qui mérite toutefois le détour pour une soirée pleine de surprises…

De La Guarda

S’il ne faut voir qu’un seul spectacle aujourd’hui à New York, c’est bien celui-là ! Mélangeant astucieusement plusieurs disciplines artistiques, De La Guarda emporte l’assistance dans un délire interactif et forcément communicatif. Pas de chaises ni de scène classique : les spectateurs sont priés de rester debout et de bouger au rythme de la performance en contemplant murs et plafond sur plusieurs mètres de haut. Lorsqu’ils ne sont pas suspendus à un élastique, les comédiens prennent place au c£ur du public pour des numéros de danse dans le brouillard et sous la pluie ! Bref, le spectacle est pluriel, entre théâtre et concert, acrobaties et techno party, pour un tout grand moment de communion poétique.

Republic

A deux pas du Daryl Roth Theatre, le Republic est un bar-restaurant très design qui rend hommage aux nouilles à la sauce asiatique. Le décor est minimaliste et s’étire le long d’un immense bar garni de tabourets rouges. Ideal pour une petite halte gastronomique après les émotions fortes De la Guarda…

Dumbo

C’est le nouveau quartier émergent, artistiquement parlant. Situé de l’autre côté de l’East River, sur la terre ferme de Brooklyn, Dumbo nargue Manhattan aux pieds de deux ponts magnifiques : le Brooklyn Bridge et le Manhattan Bridge. L’endroit doit d’ailleurs son nom à cette position géographique particulière puisque Dumbo est l’acronyme de Down Under the Manhattan Bridge Overpass. En pleine effervescence depuis quelques mois, le quartier est désormais le repaire d’artistes contemporains qui ont transformé les anciens entrepôts en lofts confortables avec vue imprenable sur le célèbre skyline new-yorkais.

Rice & Low

A vrai dire, il y a Rice au rez-de-chaussée et Low en sous-sol. Le premier établissement est un restaurant dont les plats sont dédiés à tous les riz du monde ; le second est un petit bar souterrain, sans grande prétention mais toutefois accueillant, où l’on boit et où l’on danse jusqu’au bout de la nuit. Là aussi, la Stella est reine, mais il convient de déguster plutôt le fameux Coco, un étonnant cocktail à base de cognac, de citron et de jus de canneberges.

Chelsea

The Field House

A titre anecdotique, cette adresse mérite enfin le détour pour un petit moment de détente sportive en terre new-yorkaise. Situé sur l’embarcadère n°62, à l’ouest de Chelsea, The Field House offre l’opportunité de se mesurer à l’un des principaux sports nationaux américains en version solo. Le principe est celui de la machine à balles tel qu’on le connaît chez nous pour le tennis, mais il est adapté ici à la pratique du base-ball. Un casque, une batte, les jambes en position adéquate et vous voilà fin prêt à affronter l’adversaire invisible dans une des fameuses cages de l’endroit. Jacques Villeneuve, lui, s’en est plutôt bien sorti. Prêt pour la reconversion ?

Frédéric Brébant

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