Dosant habilement bluff, chance et sang-froid, le poker rejoint depuis peu la panoplie des loisirs  » tendance « . A vos jetons !

Ils y jouent, désemparés, sur leur île déserte dans  » Lost « . Elles en font un rendez-vous privilégié, entre femmes, dans  » Desperate Housewives « . Et même James Bond, dans le dernier opus  » Casino Royale  » sorti récemment sur nos écrans, le sublime dans un moment d’émotion intense tissé de sang-froid et d’action tonitruante. Jeu (ou sport ?) éminemment psychologique, le poker est en passe de devenir le loisir branché de l’année 2007. Et pas seulement en raison de ces quelques apparitions au c£ur de l’une ou l’autre fiction. Car ce loisir quasi hitchcockien est partout : sur Internet, à la télé, en librairie, en jeu vidéo, sur les téléphones mobiles, dans les soirées people…

Même les traditionnels cadeaux de Noël n’ont pas échappé au tourbillon des cartes à jouer : édité à 150 000 exemplaires, le DVD  » Poker Coach avec Patrick Bruel  » s’est vendu comme des petits pains. Normal : Patriiiiiick a été sacré champion du monde de la discipline à Las Vegas en 1998 et a, depuis, fortement contribué à ce regain d’intérêt pour ce mythique jeu de saloon. Laissant sa  » bruelmania  » derrière lui, le chanteur français a en effet été l’instigateur de la diffusion des finales du  » World Poker Tour  » sur Canal + en mai 2005, un programme qui, contre toute attente, a conquis d’emblée un public curieux. Comment ça ? Spectaculaire, le poker ? Dans sa  » nouvelle  » version, à savoir le  » Texas Hold’em « , oui ! Car dans cette variante du poker fermé telle qu’on la voit traditionnellement au cinéma, les joueurs n’ont pas cinq cartes en main, mais seulement deux, et s’affrontent autour de cinq autres cartes communes retournées sur la table. Ajoutez des mini-caméras derrière chaque participant, une au-dessus du tapis vert et d’autres, plus discrètes encore, qui zooment impunément sur les visages torturés de chaque joueur, et vous aurez un show digne du film culte  » Le Bon, la brute et le truand « . Prenant, stressant, exaltant. Puisque vous aurez toutes les cartes en main !

Depuis, Canal + a fait du poker un rendez-vous hebdomadaire dans sa grille de programmes et a évidemment été suivie par d’autres chaînes françaises conquises, elles aussi, par l’atmosphère particulière de ces tournois filmés. Parallèlement à cet engouement télévisuel, Internet a également dopé la tendance  » pokermania  » avec une véritable explosion de sites spécialisés au cours de ces derniers mois. Des adresses phares comme www.pokerstars.com peuvent désormais attirer plus de 100 000 joueurs simultanés (!) et on évalue à 230 millions d’euros la somme dépensée quotidiennement sur l’ensemble des adresses virtuelles dédiées à ce jeu de cartes. Vous n’y connaissez rien ? Pas de problème. Sur www.everestpoker.net, vous pouvez apprendre à y jouer sans aucun risque financier et si, décidément, le Web vous fait trop peur, le guide  » Le Poker pour les nuls  » (éditions First) et d’autres revues spécialisées telles que  » Live Poker  » (lancé il y a quelques mois) viendront vous donner tous les conseils d’usage.

Loin de l’image  » whisky et table enfumée  » qu’il véhiculait jadis, le poker semble donc revenir étonnamment sur le devant de la scène. Les femmes s’y intéressent de plus en plus et, chez nous, les aficionados commencent tout doucement à se faire connaître via des sites 100 % belges comme, par exemple, www.belgiumpoker.net ou www.pokerclub.be. Indice révélateur : lors du dernier Championnat de Belgique de poker en 2006, la somme des gains engrangés par les 30 premiers joueurs tournaient autour des 250 000 euros, contre seulement 70 000 euros en 2005. Cette année, le buzz créé autour de la nouvelle  » pokermania  » devrait attirer de nouveaux amateurs et les prix du Championnat 2007 (dont les manches qualificatives débutent le 1er février prochain à Spa) devraient, par conséquent, encore monter en flèche ( www.championnat-poker.be). Bref, il ne vous reste qu’à retrousser vos manches et à travailler votre regard blanc-bluff-belge pour décrocher la timbale.

Frédéric Brébant

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