(1)  » Leurs femmes… elles aussi ont du pouvoir « , éd. Robert Laffont.

(2)  » Politiquement femmes « , éd. du Céfal.

Il y a Bernadette, l’aînée. Cécilia, l’ambitieuse. Marie-Caroline, la fausse ingénue. La première a épousé le Président de la République française, la deuxième le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, la troisième le ministre play-boy de l’Education nationale Luc Ferry. Point commun : elles ne quittent pas leurs maris des yeux. Amour, certes, mais aussi peur. C’est que mille femmes vibrionnent autour d’eux, attirées irrésistiblement pas le pouvoir comme les abeilles par le miel. Et c’est bien connu, les politiques aiment séduire.

Bernadette a appris, au fil des ans, à s’imposer en souplesse mais dans la fermeté. Elle a su aussi se rendre indispensable aux yeux de Jacques. Jamais sans ma femme : Cécilia, elle, s’affiche non seulement comme confidente, mais aussi comme conseillère de Nicolas. Mais la belle a d’autres ambitions encore. On lui prête l’intention de démarrer bientôt une carrière en solo. Marie-Caroline, 27 ans à peine, n’a guère, en revanche, la fibre politicienne. Elle se serait davantage fait remarquer au cabinet de Luc pour son bichon snobissime, ses gaffes et ses bas résille. Il n’empêche, tout comme Bernadette et Cécilia, elle exerce une vraie influence sur son philosophe de mari. C’est du moins ce que nous révèle la journaliste Elisabeth Chavelet (1) qui a rencontré pas moins d’une quarantaine d’épouses de politiques français. Epouses, certes, mais aussi co-ministres. Dans l’ombre des ors de la République, la femme  » partenaire  » a désormais chassé la femme  » potiche « .

Chez nous, Joëlle, Marie, Laurette, Françoise et les autres ne sont pas non plus des  » potiches « . Elles aussi, elles aiment le pouvoir. Leurs maris, en revanche, se font remarquablement discrets ( à l’exception peut-être de Marc dont on soupçonne qu’il doit plutôt bien aimer flirter avec les médias). Anne Guyaux et Jean-Pierre Keimeul ont recueilli les confidences de ces femmes engagées, à l’ambition teintée de bon sens (2). Autre ton, autre chanson. Elles racontent les difficultés, les combats. Mère, femme, amie, elles veulent tout réussir. Mais pour changer la société, la rendre meilleure. Le même monde que celui de Bernadette, Cécilia et Marie-Caroline, mais apparemment pas la même cour. Nul doute que l’ouvrage ne deviendra pas, contrairement à celui d’Elisabeth Chavelet, un best-seller. Car pas question, ici, de lien sulfureux entre amour et pouvoir. Encore moins de politique-réalité. Mais juste de pudeur, de réserve et d’authenticité. L’art de l’essentiel.

Christine Laurent n

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