Le jeune héros du dernier livre de Denis Lachaud est tellement attachant qu’il nous donnerait envie de tuer sans hésiter pour le protéger des méchants.

 » Pobby et Dingan « , par Ben Rice, Pocket, 92 pages.

Les livres de poche sont des magnifiques leçons de rattrapage. Une chance pour tous ceux qui ont raté  » Pobby et Dingan  » à sa sortie. Cette fois-ci ne le ratez pas une seconde fois !

Chez nous, ils s’appelaient Tilwil et Babinnguett, et ils avaient beau ne pas exister pour de vrai, on les a trimballés partout où on allait, avec sérieux et conviction, à pied, en voiture, en TGV, afin de ne pas froisser l’enfant qui les avait fait naître.

Pobby et Dingan, eux, habitent en Australie, ils sont les amis imaginaires de la petite Kellyanne, qui les aime si fort, de façon si absolue, que les autres membres de la famille n’ont pas d’autre choix que de les voir aussi et de les inviter chaque jour à leur table. Il y en a un, tout de même, qui n’est pas vraiment dupe, c’est le grand frère Ashmol qui commence à se fatiguer de ce cirque et aurait plutôt tendance à prendre sa s£ur pour une demi-tarée. Ce qui le fascine, lui, c’est les rêves de son père qui a amené toute sa petite famille dans ce trou perdu du bush australien dans l’idée de faire fortune au fond des mines d’opale. Ce qui n’est pas près d’arriver.

Voilà qu’un jour le père, le plus sérieusement du monde, emmène Pobby et Dingan faire un tour dans la mine avec lui. Sa fille, en effet, a un peu de mal à se concentrer en classe et il est temps de la séparer de ses petits copains qui l’accompagnent même à l’école. Sous le regard de Kellyanne, il les aide à monter en voiture comme s’ils étaient réels et les voilà partis. Quand il revient, Pobby et Dingan ne sont plus avec lui, Kellyanne le voit immédiatement. Et c’est la catastrophe. Il faut les retrouver, il n’y a rien d’autre à faire.

C’est toujours quand s’annonce le danger que se révèlent les liens du sang et la façon dont Ashmol volera au secours de sa s£ur dépasse toutes les espérances, parce que comme chacun sait, la frontière est ténue entre ce qui existe et ce qui n’existe pas. Et ce qui n’existe pas peut parfois vous faire plus de bien ou plus de mal encore que ce qui existe vraiment. Preuve que ce qui n’existe pas existe, n’est-ce pas ? Ce court roman est drôle, tendre, tragique et d’une poésie folle. Ne le ratez pas…

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