Il abandonne son prénom, garde son patronyme et le devance d’un Haus très couture. Le créateur rebaptise sa maison. Une manière douce de dessiner son avenir et de redéfinir son vestiaire féminin, contemporain, griffé belgo-belge.

Vous changez le nom de votre label, pourquoi ?

C’est un peu faire le bilan et préciser vers où l’on veut aller.  » Haus  » donc, parce que je suis moitié allemand par ma mère et que  » Maison  » faisait ringard. Et puis surtout, parce que depuis le début, nous travaillons en duo, Jan Verheyen et moi.

A deux, c’est mieux ?

Mais oui. Lancer une marque, c’est gérer une compagnie, créer une collection, avoir les pieds sur terre, ne pas faire juste ce dont on a envie. Les gens sous-estiment le travail à fournir. D’autant que nous sommes tous les deux consultants à l’extérieur ; je suis responsable de la première ligne de prêt-à-porter pour Natan.

Votre griffe existe depuis cinq ans, c’est long ou c’est court ?

Les deux ! En cinq ans, on est allés aux quatre coins du monde, on a essayé de découvrir le cirque de la mode, beaucoup appris et construit une équipe, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Dans ce sens-là, cela me paraît énorme. Et en même temps, cela va si vite, une collection est finie, il faut déjà commencer la suivante.

Un fil rouge dans vos collections ?

La certitude de vraiment s’approcher de ce que je suis, de ce que nous voulons être, corps et âme, avec honnêteté.

Cette saison, quelle inspiration ?

Je voulais de la légèreté, avec un contraste fort. J’ai pensé au film La leçon de piano, une femme victorienne, façon années 2000, je la voyais sur un bateau, elle entre dans une tempête, cela se calme, coucher de soleil et rencontre avec Moby Dick…

Vous avez fait broder des calamars sur certains vêtements. Vive le surréalisme ?

Ce n’est certes pas un très bel animal mais moi, cela me fait sourire, c’était une envie, surtout ne pas trop se prendre au sérieux.

Votre premier beau vêtement ?

Ma grand-mère m’avait tricoté un pull, je devais avoir 7 ans, je trouvais étrange que la bande rouge soit plus petite que la bande bleue et la grise, cela m’intriguait que ce ne soit pas symétrique.

La mode belge, un concept à part ?

Je suis content d’avoir étudié à l’Académie d’Anvers, c’était une merveilleuse expérience d’aller au plus profond de soi-même et d’essayer de trouver sa petite voix. Et de manière générale, lorsque l’on regarde les créateurs belges, on remarque le respect énorme pour le vêtement, on sent un vrai amour.

Dans dix ans, que ferez-vous ?

J’espère que je serai toujours là en train de faire mes collections. C’est une passion. L’essentiel est de garder du plaisir.

PAR ANNE-FRANÇOISE MOYSON

 » Ne pas trop se prendre au sérieux.  »

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