Vous n’avez pas encore sauté le pas, mais vous n’en êtes pas loin ? Les pros répondent aux questions que vous vous posez.

Quelles sont les différences entre médecine et chirurgie esthétique ?

La première rassemble les techniques peu invasives réalisées en cabinet – les injections et les peelings sont les plus utilisées. Elle est pratiquée par les dermatologues et les médecins esthétiques. La chirurgie, elle, englobe toutes les procédures telles que lipoaspiration, lifting… réalisées avec un bistouri. Elle est pratiquée en bloc opératoire par des médecins spécialisés.

Par quelle intervention débuter et à quel moment ?

La réponse est individuelle. On commence à y penser lorsque l’on n’apprécie plus son image. Cela peut arriver dès 35 ans. Et ce n’est pas forcément pour paraître plus jeune ! On cherche parfois à atténuer des expressions de colère, de fatigue ou de sévérité. Les réponses sont nombreuses. Un teint terne parsemé de taches peut être traité avec un peeling doux ou un laser. Les rides marquées, comme celles du lion (entre les yeux), le sillon naso-génien (de part et d’autre du nez) ou les plis d’amertume (de chaque côté de la bouche) peuvent être adoucies par des injections.

Comment s’assurer que les appareils et les produits sont inoffensifs ?

Les peelings sont pratiqués depuis plus d’un siècle. Accomplis par des mains entraînées, ils sont parfaitement fiables. On possède aujourd’hui un recul de plus de vingt ans sur certains lasers (vasculaire, pigmentaire ou fractionné – ce dernier laser de rajeunissement cutané qui abrase l’épiderme en laissant des zones de peau saine pour une récupération plus rapide). Les lampes Flash, utilisées pour donner un coup d’éclat et traiter les taches, sont également bien maîtrisées. En revanche, les technologies récentes, comme la radiofréquence (utilisée pour raffermir la peau) ou la cryolipolyse (qui traite des adiposités localisées par le froid), doivent encore faire leurs preuves. Ces appareils doivent présenter le marquage CE. S’ils sont a priori sûrs, rien ne dit qu’ils sont efficaces. D’une manière générale, mieux vaut privilégier les méthodes déjà largement éprouvées.

L’acide hyaluronique est-il un produit sûr ?

C’est l’un des produits les plus populaires de ces dernières années, au point qu’on l’utilise sur l’ensemble du visage. Il a très bonne réputation, car il est naturellement présent dans notre corps. En pratique, ce sucre se combine à l’eau contenue dans la peau pour combler les rides et restaurer les volumes. Il est rassurant, car il se dégrade rapidement : entre douze et vingt-quatre mois selon sa viscosité. La plupart des médecins déconseillent d’ailleurs, par sécurité, l’usage de produits non résorbables qui restent dans le corps et peuvent entraîner des complications des années après l’injection. Aujourd’hui, on utilise des substances de synthèse, très peu allergisantes, dotées d’un marquage CE qui garantit leur sécurité. Une centaine d’acides différents sont disponibles en France. Selon le fabricant – un laboratoire pharmaceutique ou une société commerciale -, ils ne répondent pas aux mêmes exigences de qualité. N’hésitez donc pas à poser toutes les questions au médecin.

Quelle est l’action de la toxine botulique ?

C’est un produit relaxant, qui diminue la contraction musculaire là où il est injecté… et, donc, les rides. Son effet est moins durable que celui de l’acide hyaluronique : il est d’environ quatre à six mois. C’est un médicament et, en Belgique, les médecins ne peuvent utiliser que l’un des trois produits ayant une autorisation de mise sur le marché – Azzalure, Bocouture et Vistabel – pour la correction temporaire de certaines rides, celles entre les sourcils et aux coins des yeux. D’autres substances à base de toxine botulique, Botox et Dysport, ne peuvent pas être injectées à des fins esthétiques. Demandez donc toujours à voir le produit avant son injection. Les complications sont cela dit rares et réversibles.

Quelles questions faut-il poser au médecin avant de se lancer ?

La première consultation est cruciale, car elle permet d’établir le diagnostic. C’est le moment de poser toutes les questions que vous souhaitez et d’éventuellement demander un devis. Assurez-vous d’avoir en votre possession toutes les informations importantes : les caractéristiques du produit ou de l’appareil utilisé, les précautions à prendre avant et après l’intervention, les suites du traitement, les complications potentielles, la durée du résultat, etc. Un délai de réflexion est évidemment conseillé.

Le médecin propose plus de retouches que prévu. Faut-il se méfier ?

Lors de la première consultation, il examine l’ensemble du visage. Il établit un plan de traitement sur plusieurs séances et peut évoquer d’autres corrections, pour harmoniser l’ensemble. Pas de panique ! Ce n’est pas rare et on est libre d’accepter ou non. L’excès, c’est lorsque l’on est venue consulter pour la ride du lion, et qu’il propose, en prime, de traiter la cellulite. Si le médecin pousse à la consommation, il faut aller voir ailleurs !

Doit-on modifier ses habitudes cosmétiques à la suite de ces interventions ?

Bien sûr ! Il faudra faire le plein de produits, notamment pour faciliter la cicatrisation. Le médecin peut aussi prescrire des cosmétiques précis : des anti-âge spécifiques, une protection solaire…

Le résultat est décevant. Quels sont les recours ?

Si le médecin vous a bien expliqué le résultat que l’on peut attendre, il n’y a aucun risque d’être déçue. Une consultation est prévue quelques semaines après l’intervention. S’il y a des retouches à faire, il les réalisera en principe gratuitement. Dans le cas d’une complication, il est tenu de vous prendre en charge. Si l’affaire va jusqu’au conflit, le médecin possède une assurance en responsabilité civile professionnelle qui permettra de vous indemniser, si cela s’avère nécessaire.

PAR LINH PHAM

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