Vous rêvez d’une ville sans pétrole, sans fumée, sans pollution ? Bienvenue dans l’utopie de H2PIA, un concept urbanistique qui carbure à l’hydrogène.

C’est une maison bleue, adossée à la colline. On y vient à pied, mais on pourra tout aussi bien s’y rendre en voiture, sans polluer pour autant la belle campagne environnante. Car cette maison bleue (à la structure grise pour être tout à fait précis) fera partie d’un village 100 % écologique où même les autos ne seront plus montrées du doigt pour leur impact néfaste sur la couche d’ozone. Joliment baptisée H2PIA, cette bourgade d’un genre nouveau verra sa première pierre posée quelque part au Danemark, au début de l’année prochaine ( www.h2pia.com). Son nom, prononcé dans la langue de Shakespeare, synthétise à merveille la quintessence de sa singularité : le mot-valise H2PIA incarne en effet l’utopie d’une agglomération fonctionnant exclusivement à l’hydrogène.

Pas de pétrole, pas de charbon, pas de pollution. Les habitants de ce fantasme urbanistique seront entièrement dépendants de l’hydrogène produit sur place avec ces belles sources d’énergie renouvelables que sont le soleil et le vent. Concrètement, ce carburant  » vert  » alimentera donc les maisons, les boutiques et les bâtiments publics, mais aussi les infrastructures routières et les voitures particulières. Sans déchet résiduel nuisible puisque l’hydrogène consommé ne générera, selon les concepteurs, que de l’eau pure. Donc recyclable.

Sur le plan architectural, la ville a été dessinée pour tirer un profit maximum de ces fameuses richesses naturelles non polluantes : chaque édifice possède ainsi sa propre éolienne et présente des courbes audacieuses qui exploitent au mieux les rayons du soleil. L’aspect citoyen n’a pas été oublié pour autant puisque, là aussi, H2PIA innove avec des résidences communautaires pour les jeunes générations urbaines désireuses de rencontres (ce sont les villas  » plugged « , au c£ur de la cité, qui s’alimentent surtout à la station centrale d’hydrogène) et des maisons unifamiliales, autonomes et davantage isolées (les villas  » unplugged « , situées en périphérie, qui gèrent seules la production et la consommation d’énergie pour une famille de quatre à cinq personnes).

A priori, ce concept de ville non polluante pourrait être considéré comme un gadget supplémentaire dans le magma des bonnes trouvailles urbanistiques. Il n’en est rien. A l’heure où Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis, assène  » Une vérité qui dérange  » dans les salles obscures, la prise de conscience climatique semble devenir, aujourd’hui, une tendance de fond dans les réflexes comportementaux des jeunes générations. Beaucoup plus que leurs soixante-huitards de grands-parents, les enfants des années 2000 répondent plus que jamais présents aux nouveaux projets visionnaires qui chouchoutent l’environnement. Sans doute bouleversés par les prévisions alarmistes des grands spécialistes, ils cautionnent avec enthousiasme les initiatives audacieuses et les projets estampillés verts comme H2PIA.

Idéale pour l’avenir de la planète, cette cité du futur non polluante s’inscrit donc dans les espoirs légitimes des adultes en devenir, tout en se fondant dans une certaine réalité de terrain qui vise à développer, aujourd’hui, les énergies alternatives. Comme ces bus à hydrogène qui circulent déjà dans certaines villes européennes et américaines. Comme l’Islande qui ambitionne de devenir une nation complètement indépendante du pétrole avant l’an 2030. Comme le Danemark qui ose ces nouvelles maisons bleues du xxie siècle.

Retrouvez Frédéric Brébant,

chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même  » de Jean-Pierre Hautier sur La Première

(RTBF radio) et

également sur le site www.lapremiere.be dans la rubrique

Podcast.

Frédéric Brébant

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