Jos Van Immerseel et son orchestre Anima Eterna nous entraînent sur les traces d’un Ravel  » authentique « , proposé dans ses sonorités originales. Sensationnel.

Le 21 octobre à 20 h 15, palais des Beaux-Arts, à 1000 Bruxelles. Tél. : 02 507 82 00 ; le 26 à 20 heures, deSingel, à 2000 Anvers. Tél. : 03 248 28 28 ; le 27 à 20 heures, Concertgebouw, à 8000 Bruges. Tél. : 070 22 33 02.

Il y a belle lurette que les musiciens jouant sur instruments d’époque ont dépassé les frontières de la musique ancienne. L’Anversois Jos Van Immerseel (photo) arpente joyeusement tout le xixe siècle, s’aventurant de plus en plus fréquemment au sein du répertoire du début du xxe siècle. En abordant Maurice Ravel, il ouvre de nouveaux chemins aux  » instruments d’époque « .

Pourquoi pousser plus avant l’exploration du répertoire avec l’orchestre Anima Eterna ?

Nous voulons retrouver l’instrumentarium original du compositeur, pas uniquement pour une question de couleurs instrumentales, mais aussi parce que l’utilisation de ces instruments guide toute l’interprétation. L’£uvre est replacée dans un cadre historique et ce sont tous les paramètres qui changent : la couleur, l’articulation, la balance entre les différents pupitres, la dynamique, le tempo… L’utilisation des instruments originaux offre aux musiciens un nouvel accès aux £uvres jouées.

C’est une pensée qui a fait son chemin en ce qui concerne la musique plus ancienne. A-t-elle autant de sens en ce qui concerne le répertoire du xxe siècle ?

Il suffit d’écouter des enregistrements réalisés par des orchestres dans les années 1950 pour constater que tout a changé depuis lors. A cette époque, la sonorité variait beaucoup selon les pays : on percevait une nette différence entre un orchestre à Paris et à Londres, par exemple. Ces différences se sont estompées par la suite ; tout a eu tendance à se standardiser, à s’internationaliser. Il y a évidemment de bons côtés à cela, mais je trouve dommage que les caractères typiques disparaissent. Imagine-t-on préparer de la cuisine japonaise en prenant des ingrédients italiens ? Le meilleur chef n’y parviendrait pas. Je pense qu’il en va de même dans le monde musical.

C’est donc valable aussi pour les orchestres français ?

En ce qui concerne la musique de Ravel, il est dommage d’avoir perdu les couleurs spécifiques des instruments à vent français de l’époque. Nous voulons les retrouver. De même, les violons utilisent des cordes en boyau pour la chaleur de la sonorité, et le piano du Concerto pour la main gauche sera un Erard du début du xxe siècle, avec un son plus clair, plus  » parlé  » que celui des grands pianos modernes. Le programme propose aussi le  » Boléro « ,  » La Valse « , la  » Rhapsodie espagnole  » et la  » Pavane pour une infante défunte « .

M.D.

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