Rien que pour vos très beaux yeux

Toujours plus grandes, toujours plus précieuses, toujours plus chères… Les solaires friment plus que jamais. Décryptage et best of de la tendance show off.

Oublié le temps où l’on s’achetait une paire de solaires tous les cinq ans dans l’unique but de se protéger les yeux des effets néfastes des UV. Aujourd’hui, les dressings hype possèdent au moins un tiroir à lunettes rempli de montures aux formes, couleurs et styles différents. On en change comme de look, selon l’humeur du moment.  » En quelques années, les lunettes solaires ont acquis un statut de must-haves, pas seulement pour les fashion victims, assure Nicola Zotta, directeur des licences chez Safilo, le fabricant italien qui compte notamment Dior, Armani ou Bottega Venetta dans ses clients les plus prestigieux.  » Les montures sont des accessoires très expressifs, un moyen instantané d’affirmer sa personnalité « , renchérit Tom Ford dont les modèles, réalisés chez Marcolin, disparaissent chaque été des vitrines avant même que le soleil n’ait eu l’occasion de pointer le nez.

Plus abordables qu’un vêtement ou qu’un sac du créateur dont elles arborent un logo qui a de plus en plus tendance à se faire discret, les lunettes de luxe permettent aussi au consommateur moins fortuné de s’afficher davantage dans l’univers d’une grande maison – difficile en effet de ne pas remarquer d’emblée une paire de lunettes  » effet mouche  » strassée qui vous mange la moitié des joues – qu’en achetant un maquillage, un parfum ou une paire de stilettos. Les  » it pairs  » talonnent les  » it bags « . A l’image des sacs, leurs prix atteignent des sommets.  » En quelques années, le prix moyen d’une monture dans le solaire de luxe a augmenté de plus de 20 %, précise Isabelle Moës, directrice de Marcolin Benelux qui gère aussi la licence de Roberto Cavalli. La barre psychologique des 200 euros pour une paire est dépassée depuis longtemps.  » Désormais, l’étiquette flirte à l’aise avec les 300 – 350 euros, voire bien plus pour les modèles en série limitée qui ne cessent de se multiplier chez Fendi, Dior, Armani, Chanel, Pucci ou Roberto Cavalli. Dopés par la présence de matériaux précieux, de plumes, de cristaux Swarovski ou de petits diamants, les prix s’envolent et peuvent même dans le cas particulier d’une monture Ferrari atteindre les 9 750 euros…  » Les clients de ces lunettes griffées collector savent que pour s’offrir un vêtement ou un accessoire de ces marques, il faut y mettre le prix « , précise Lee Verheyden, responsable de ventes pour le Benelux des licences Fendi et Pucci accordées au fabricant Marchon. Les modèles, de plus en plus pointus, suivent de très près les tendances du  » textile  » et s’inspirent, notamment chez Fendi, d’un imprimé ou du détail d’un bijou porté lors des derniers défilés. De plus en plus chères, de plus en plus datées, ces lunettes de stars sont aussi de plus en plus vite out of style. Jusqu’à ce que l’effet balancier de la mode ne les fasse rentrer en grâce.

A: Glam chic

Rien n’est trop précieux pour ces lunettes bijoux dont les branches sont serties de plumes, de diamants ou de cristaux.

Montures… 1. Bijoux de Chanel, 1 600 euros. 2. Giorgio Armani, 620 euros. 3. Fendi Limited Edition inspirée d’une chaîne à charms, 615 euros. 4. Pucci, 340 euros. 5. Eva de Roberto Cavalli, 500 euros.

B : futuriste

L’effet masque souligne l’esprit avant- gardiste de ces lunettes qui misent sur la légèreté et le recours à des matériaux techniques éprouvés dans des modèles destinés à l’origine aux sports extrêmes.

Montures… 1. Diori de Dior, 305 euros. 2. Gucci, 240 euros. 3. Thierry Mugler, 280 euros.

c : Mange joues

Difficile de ne pas se faire remarquer avec ces montures XXL qui jouent à fond la carte des seventies. Mais attention, la tendance, encore très présente cet été, est en voie d’être dépassée.

Montures… 1. Bottega Venetta, 350 euros.

2. Balenciaga. Edition, 230 euros. 3. Macadam d’Yves Saint Laurent, 179 euros. 4. Dolce & Gabbana, 238 euros. 5. Scarlet de Tom Ford, 270 euros.

Isabelle Willot