Il a vécu à Paris, Los Angeles, mais garde un sens de l’humour très british. En témoigne la récente autobiographie de l’acteur presque cinquantenaire(*). Adeptes du politically correct, s’abstenir !

Si vous étiez un livreà

L’intégrale de Proust, en édition de poche.

Un autre métier

Diplomate. De quel plus beau métier pourrait-on rêver ? On passe son temps à signer des documents et à dîner. J’ai suffisamment voyagé pour me sentir chez moi partout, mais l’idéal serait un poste quelque part en Amérique du Sud, en Argentine ou en Bolivie.

Une autre nationalité

Algérien.

Un juron

Cunt ! ( » Salope ! « ). Je le trouve charmant.

Un plat d’enfance

Les  » baked beans  » , bien sûr. Aujourd’hui encore, je ne peux m’en passer. Je les mange avec des toasts et un peu de beurre. Même froid, c’est délicieux.

Un paysage qui suscite le rêve

Celui que l’on observe de l’avion, quand on arrive à Rio en provenance de New York. Par pleine lune, on aperçoit le fleuve Amazone s’étendre sur des milliers de kilomètres, comme un interminable filet d’argent : c’est magique.

Le seul objet sur une île déserte

Du poppers. Pour mettre un peu d’animation.

Un personnage historique

Marie Antoinette, l’une des premières icônes de mode de l’Histoire.

Une révolte

La destruction du monde par l’homme. J’ai l’impression qu’un gigantesque virus essaie de dévorer peu à peu notre univers.

Un gros défaut

J’ai pour principe de ne jamais évoquer ni mes défauts ni mes qualités. Comment être honnête ou objectif ? Nous sommes tous des acteurs. C’est aux autres de découvrir nos faiblesses.

Une couleur

Le blanc, parce qu’il reflète parfaitement la lumière, et pour la page blanche, bien que je n’en aie pas souffert pour mon autobiographie. Il m’a fallu un an et demi pour l’écrire. Quand on s’impose une discipline – je travaillais tous les matins – on y arrive.

Un vêtement qui rend beau

Je m’intéresse de moins en moins à la mode. On a l’impression que la seule motivation des créateurs, c’est vendre. Le seul qui continue de créer et de penser par lui-même, selon moi, c’est Azzedine Alaïa.

Une rencontre que vous espérez

Hélas ! elle est impossible. J’aurais adoré rencontrer le philosophe indien Jiddu Krishnamurti, mais il est mort il y a plus de vingt ans. Je trouve ses écrits sublimes, à la fois drôles et profonds. Il appréciait les choses du monde tout en entretenant une grande distance avec lui.

Un moyen de transport

L’alcoolà en avion. J’adore être saoul en altitude, le goût du vin rouge y est différent. Mourir dans les airs, voilà une fin qui me conviendrait assezà

* Tapis rouges et autres peaux de banane , éd. K & B.

Propos recueillis par Géraldine Catalano