À 19 ans, le jeune Sacha Sperling étonne, surprend et ébouriffe avec ce premier roman incendiaire sur l’ennui et la quête identitaire à l’adolescence.

Petit, vous vouliez devenir ?

Ecrivain. Je suis né pour ça. Rien ne correspond mieux à mon caractère et à ma façon d’envisager les choses.

Le monde est-il enchanteur ou désenchanté ?

Il reste, malgré tout, poétique et fort. S’il est propice à la modernité et à la violence, celle-ci peut être transformée par l’artiste, car elle constitue une bonne matière de départ.

Un rêve d’adulte ?

Continuer à écrire, à toucher les gens et à vivre de ma plume.

Première lecture ?

Lolita de Nabokov, un vrai choc, même si, au départ, j’ai été attiré par une belle fille, blonde et indécente, sur la couverture.

D’où vous vient votre amour des mots ?

De par mes parents (NDLR : Alexandre Arcady et Diane Kurys). J’ai baigné dans un univers artistique. Paradoxalement, je ne suis ni un grand lecteur, ni un intello. J’aime la culture populaire, la télé, la radio et j’invente un langage pour parler de ça.

Que signifie  » être le fils de  » ?

Tout le monde est l’enfant de quelqu’un. Mes parents font des films, ce ne sont ni des vedettes, ni des milliardaires. Je suis fier d’eux. Quelle chance d’être leur fils !

Comment vos proches ont-ils réagi au roman ?

Ils étaient superfiers que ça m’arrive à 18 ans. Loin de prendre le contenu au premier degré, ils savent que je ne suis pas ce Sacha, décadent et rebelle, que je décris.

L’adolescence està

Un glissement, maléfique et douloureux, vers quelque chose de magnifique. Ce passage de  » presque  » enfant à  » presque  » adulte correspond à un moment privilégié, où tout le monde se retrouve face au même questionnement.

Est-ce  » une bombe à retardement  » ?

Oui, parce qu’on a des envies de kamikaze. On veut que les choses bougent, explosent. Pour devenir adulte, il faut dynamiter son enfance et laisser le champ libre à de nouvelles possibilités.

Quand vous sentez-vous le plus seul ?

Je ne devrais pas dire ça, mais c’est quand j’écris. Ça m’est vital, or cela m’éloigne des gens. Il m’est parfois difficile d’être en accord avec les autres, mais je l’accepte.

L’amour, un leurre ou une réalité ?

Réalité car, comme le dit Amélie Nothomb,  » il n’y a pas d’échec amoureux « . Toutes les histoires méritent d’être vécues, même si elles font mal.

Qu’aimez-vous et que détestez-vous dans l’amour ?

Je déteste le fait qu’il se termine. D’après Florian Zeller,  » l’amour est une solitude qu’on vit à deux « . Or, malgré le rêve de fusion, la passion ne peut pas durer.

A qui rêvez-vous de faire la cour ?

A Britney Spears (rires) !

Qui est la femme idéale pour vous ?

Betty dans 37°2 Le Matin, Madonna dans Recherche Suzanne désespérément, Brigitte Bardot dans Le Mépris et Lolita.

Et l’homme parfait ?

L’auteur américain Bret Easton Ellis.

Mes illusions donnent sur la cour , par Sacha Sperling, Fayard, 266 pages.

Par Kerenn Elkaïm

Pour devenir adulte, il faut dynamiter son enfance.

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