Vous rêvez d’assortir votre blouson à votre voiture ? Pourquoi pas ? Coloré, nacré ou irisé, brillant, satin ou craquelé… le vernis est mis.

Il a fait bel effet sur les podiums des défilés l’automne dernier. On le retrouve en grande forme cet été, en valeur sûre, non seulement aux rayons mode (chez Hugo Boss ou Celine), accessoires (chez Lancel, Fratelli Rossetti, Van Cleef & Arpels), beauté bien sûr (Estée Lauder, Yves Saint Laurent, Givenchy, Dior), mais aussi maison (Elitis), qu’il prenne de joyeuses couleurs ou joue la transparence, avec des allures ville ou croisière.

Le vernis, c’est une alchimie de quatre composants. On part de l’extrait sec, le pigment, qui donne la profondeur à la couleur, ses reflets. Le filmogène, liant incolore, transforme la poudre en film. Le plastifiant rend ce film souple, mais résistant. Il doit plier, mais ne pas casser. Les solvants, enfin, assurent fluidité et facilité d’application au vernis fini.

 » La mise au point est très minutieuse, explique Marie-Rose Tricon, directrice marketing chez Estée Lauder. L’objectif est qu’il ne cloque pas et tienne une semaine.  » Cette fabrication est très réglementée : seules trois ou quatre grandes sociétés l’assument et l’on retrouve les mêmes chimistes penchés sur les cosmétiques et les peintures industrielles.

Votre vernis à ongles est-il assorti à celui de votre voiture ?  » Les couleurs sont développées à base des mêmes pigments, répond M. Le Charpy, directeur du design intérieur et des couleurs et matières chez Renault, mais les exigences techniques de résistance ou de brillance sont différentes.  » Tandis que, dans l’automobile, on continue à travailler des vernis colorés, voire chargés, côté cosmétiques, on s’oriente plutôt vers des teintes aquarelle, naturelles, nacre ou coquillage.

Tous sont d’accord, le vernis vit. Les maroquiniers le savent bien. Un sac vernis très clair en contact avec un vêtement a la propriété d’en  » pomper  » la couleur.  » Les tanneurs utilisent tous plus ou moins les mêmes résines, indique Etienne Ménégus, chez Lancel. Le traitement varie selon la qualité de la peau. On ponce légèrement le veau pleine fleur avant d’appliquer les couches de couleur, selon l’effet û lisse, brillant, satin ou miroir û que l’on veut obtenir.  » Les risques ? Pelage, frisures et fendillements. Des accidents de parcours que la mode sait récupérer. Ainsi, le vernis craquelé de cet été est imaginé à partir d’un défaut intégré dans le processus de fabrication. Il faut parfois avoir un peu d’imagination pour être vernis.

Catherine Deydier

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