» Carrie et moi, on se ressemble un peu, c’est tout. « 

Est-ce parce qu’elle incarne plus que toute autre le mythe de Sex And The City que Sarah Jessica Parker cherche à ce point à prendre ses distances d’une Carrie devenue trop envahissante ?  » Un rôle comme un autre « , assure la belle qui, vêtue d’une robe Viktor & Rolf et chaussée d’escarpins Fendi, rejette même son image de fashionista.

Weekend Le Vif/L’Express : Vous êtes devenue au fil des ans une véritable icône de mode, au point de recevoir un Award du Council of Fashion De- signers of America à New York, en 2004. Vous retrouvez-vous dans cette image de fashionista ?

Sarah Jessica Parker : cet Award, il revient sans doute plus à Carrie qu’à moi, vous ne trouvez pas ? Le Council aurait mieux fait de le remettre à Patricia Field. Elle comprend mieux que quiconque que les vêtements aussi peuvent raconter une histoire. Elle m’a fait porter des tenues excentriques pendant dix ans maintenant. Et je n’ai jamais rien refusé car tout était approprié pour Carrie Bradshaw. J’ai adoré oser porter tout cela, mais pour moi, ces vêtements n’étaient ni plus ni moins que des costumes de films.

Carrie n’a-t-elle donc eu aucune influence sur vous ?

On se ressemble juste un peu. Mais c’est tout ! En tout cas ma vie privée n’a rien à voir avec la sienne : je suis maman, je vis avec le même homme depuis seize ans. Et je n’aime pas les chaussures à ce point-là ! Au quotidien, je m’habille de manière beaucoup plus modeste, je prends moins de risques qu’elle. C’est pour cela aussi que c’était si excitant de porter ces toilettes fantasques pendant toutes ces années. Je ne suis pas Carrie Bradshaw. Même si c’est une grande amie. Et j’espère être une bonne amie pour elle aussi. Nous aimons toutes les deux New York. Mais à part cela, c’est seulement un personnage, merveilleux peut-être, mais un personnage tout de même comme tant d’autres que j’ai interprétés. C’est ce qui est merveilleux quand on est acteur, justement, on peut changer de registre, sinon c’est sans intérêt.

Quand vous sentez-vous vraiment vous-même ?

Chaque fois que je suis avec mon mari et mon fils. J’adore le conduire à l’école le matin. C’est le moment de la journée que je préfère. Il est terriblement bavard, alors, il papote tellement, il lâche des choses drôles et remarquables. C’est avec eux que je me sens la plus libre, pleinement heureuse. Cela ne veut pas dire que je n’aime pas mon travail, c’est seulement un autre type de sentiment.

Vous pensez qu’on peut vraiment vivre comme Carrie, d’amour et de fashion ?

Oui, parce ce que l’histoire de Carrie Bradshaw est basée sur la vie de Candace Bushnell. Elle aussi était journaliste free-lance pour différents journaux avant d’écrire un livre baptisé Sex And The City dont la série et maintenant le film se sont inspirés. Elle faisait le choix de dépenser en vêtements tout ce qu’elle gagnait. Elle était connue pour cela. Elle n’invitait personne chez elle, il n’y avait pas d’endroit où s’asseoir. Elle avait un lit et un frigo. C’est tout. Tout le monde ne peut sans doute pas vivre comme cela. Mais à New York, tout est possibleà

Propos recueillis par Isabelle Willot