Lors de l’ouverture d’une boutique, à Anvers, Nathalie Rykiel, directrice artistique de la maison Sonia Rykiel (sa mère), impose sa féminité entre miel et chocolat noir.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

Pour vous, la Belgique évoque…

La poésie du Nord et Jacques Brel, pour lequel j’éprouve une grande passion. La culture de ce pays est cérébrale et rigoureuse. Dans la mode, de très bons créateurs se démarquent en raison d’une vraie personnalité.

Décrivez-nous la collection automne/hiver 2007.

Elle est à la fois douce et excentrique. Douce par ses matières moelleuses, le mohair et des vêtements enveloppants. Et par son côté affranchi, elle respire la liberté.

Petite fille, à quelle héroïne vouliez-vous ressembler ?

A Olive, la femme de Popeye, pour son côté hilarant et décalé (rires). L’humour m’est indispensable. Même si la femme Rykiel a de l’allure et aime qu’on la regarde, elle ne se prend pas au sérieux. Aussi cultive-t-elle la provocation et le mystère.

En tant qu’enfant, que représentait le métier de votre mère ?

Celui que je ne ferai pas ! Mon père souhaitait que ses enfants trouvent leur propre voie. Ça c’est donc fait fortuitement…

La relation avec Sonia Rykiel est…

Atypique et merveilleuse. Elle s’inscrit dans l’amour, un respect réciproque et une confiance mutuelle.

L’habit fait-il le moine ?

Il est plutôt un prolongement de l’esprit. On s’habille comme on est, comme on se sent et comme on a envie de paraître. C’est à la mode de s’adapter aux femmes, et non le contraire.

Cuisiner, plaisir ou corvée ?

J’adore ça, surtout pour recevoir des amis. Les pâtes, le poulet au miel ou le soufflé au fromage sont mes spécialités. Mais je dois, hélas, faire attention à ma ligne.

Un péché mignon ?

Le chocolat noir. Reine de la mousse au chocolat, je suis la digne fille de ma mère (rires).

Le talent que vous auriez aimé avoir ?

Chanter juste.

Une héroïne historique.

Simone de Beauvoir, pour son style, son intelligence et Le Deuxième Sexe. Sa vie, auprès de Sartre, n’a pas forcément été heureuse, mais elle a été très intéressante.

Dernières larmes ?

Il n’y a pas longtemps… Hypersensible, je ris et je pleure pour tout. C’est mon côté slave et entier, qui fait que je ressens les choses de façon aussi forte et extrême.

Aujourd’hui, vous êtes libre de…

Tout ce que je peux me permettre à moi-même, car c’est nous qui nous mettons des freins. J’espère être une femme libre. En tout cas, je fais tout pour, même si la liberté totale n’existe pas.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

Boutique Sonia Rykiel : Schutterhofstraat 12,

à Anvers. Tél. : 03 231 50 35.

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