Quand la mode recycle les années 70, on oublie les souvenirs vestimentaires un peu honteux de cette époque pour se pâmer devant des accessoires d’inspiration folk, gipsy, disco, romantique ou B.C.B.G. Une mode référencée, forcément revue et corrigée.

Ceux qui ont vécu les années 70 repensent déjà aux horreurs qu’ils ont bien pu porter à l’époque : un col roulé qui gratte jaune caca d’oie, une jupe en panne de velours, un pantalon taille haute légèrement pattes d’ef … Mais comme la mode a le chic pour remettre au goût du jour ce qui était détesté hier, la voici qui plonge à coeur joie dans cette mouvance rétro, pour égayer ses collections printemps-été 2015.

Les citations et évocations sont multiples, que ce soit chez les petits ou les grands labels : le poncho et la robe gipsy, repérés notamment chez Burberry Prorsum, Emilio Pucci et Etro, le jeans vu partout et même chez les plus prestigieux, Chanel et Prada en tête, la jupe trapèze qui tombe jusqu’au genou chez Louis Vuitton, les petits gilets de Tommy Hilfiger, mais aussi les jeux de patchwork, les noeuds lavallière, les imprimés ethniques, les jupons longs ou les couleurs psychédéliques. L’influence (post-)Woodstock est décidément omniprésente.

 » Ceux qui n’ont pas connu cette décennie ont tendance à l’idéaliser, la considérant comme la dernière période de relative liberté et d’amour avant l’assaut de la culture yuppie des années 80 et la glorification du capitalisme et de l’argent « , écrit Emmanuelle Dirix, co-auteure de La mode des années 1970 en images, paru aux éditions Eyrolles. Dans la mémoire collective, la dernière tranche des Trente Glorieuses va en effet de pair avec les rêves les plus fous – communautés hippies, paix dans le monde, libération de la femme -, tandis que dans la sphère fashion souffle un vent de spontanéité et de gaieté. En faisant resurgir le passé, la jeune génération de créateurs montre son envie d’en finir non seulement avec la crise et la morosité ambiante, mais également avec la loi du  » less is more  » ou celle des volumes morpho-futuristes, en vogue depuis plusieurs saisons.

Un engouement pour les seventies qui se remarque aussi dans les accessoires. L’esprit de Loulou de la Falaise, muse d’Yves Saint Laurent, imprègne ainsi le vestiaire estival. Avec un hommage à son allure baroque et pleine d’audace, à ses bijoux extravagants et colorés. Il faut dire que cette décennie n’avait pas son pareil pour s’amouracher de détails folkloriques ou ethniques, pour donner vie à une silhouette. Revue de détails, façon 2015.

Bohème romantique

Peace and love, place à un peu de douceur dans un monde de brutes, avec des longues robes fluides et baba cool à souhait. Cet été, on aime le blanc, la dentelle, les détails crochetés… Le tout rehaussé de pièces et accessoires en daim, avec franges en option. Valentino et Chloé donnent clairement le la.

Chic de bon ton

Une femme élégante, qui aime les tailleurs stricts et les jupes légèrement trapèze, descendant jusqu’au genou. Classique, à la fois un peu bourgeoise et conquérante, elle n’oublie jamais de se nouer un foulard autour du cou et ne quitte pas son petit sac rigide à bandoulière. Joanna Kramer, interprétée par Meryl Streep dans Kramer contre Kramer, n’est pas loin.

Gipsy queen

Qui dit vestiaire hippie et jet-set de sortie, dit longue robe à imprimé tie and dye. Un motif dégradé qui se retrouve même sur les sacs et les foulards, cette saison. Autres options ? Les formes psychédéliques et les prints kaléidoscopiques. Un seul mot d’ordre : jouer la carte du charme avant tout.

Folk attitude

Zoom sur des blouses brodées, des imprimés et bijoux ethniques colorés… Cet été, notre vestiaire part en voyage et nous donne des allures de jolie gitane. Coup de coeur pour les sacs et chaussures ramenés des quatre coins du monde. Ceux-ci semblent même parfois faits de bric et de broc, comme il y a quarante ans.

Glamour disco

L’esprit glam’ et énergique des seventies, version by night, opère encore et toujours, à coups de touches de Lurex, de sandales plates-formes et de pantalons pattes d’ef forcément taille haute. Autant de looks vus chez Tom Ford et Saint Laurent, à adopter de nuit comme de jour. Le détail qui fait mouche ? Le turban, savamment noué au-dessus de la tête.

PAR CATHERINE PLEECK

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