Elle crée avec une vitalité intacte des collections faussement sages. Depuis dix-sept ans, Sofie D’Hoore réinvente l’uniforme féminin. Et c’est drôlement bien.

Quelle est l’inspiration de votre collection automne-hiver 08-09 ?

Je ne choisis jamais de thème spécifique. Je construis plutôt sur les collections et les formes précédentes. Mais il y a des hasards… J’ai reçu un très beau livre sur Christian Dior. J’ai une admiration extrême pour lui. Tout chez lui respire le chic absolu.

Quel était votre rêve d’enfant ?

Ne dépendre de rien. Ni de personne. Je ne voulais pas être une femme au foyer. J’ai lutté pour accéder à l’indépendance. Ce besoin est un peu contradictoire, parce que j’aime être entourée. En réalité, je ne veux dépendre de rien, sauf de l’amour.

Si vous étiez un vêtement, ce serait…

Une robe. J’aime l’idée qu’une seule pièce puisse habiller une femme. Jusqu’à 18 ans, j’ai porté une robe d’uniforme, c’était très joli.

Une égérie ?

Ma maman. Elle était fière, droite et très belle. Elle m’inspire toujours.

Un homme inspirant ?

Alfred Hitchcock. Ses films sont tous d’un esthétisme sublime.

Machine à coudre ou aiguille ?

Aiguille. Je suis plutôt pour la haute couture que pour le prêt-à-porter. Dans l’absolu, je préférerais que tout soit fait à la main. Cela a beaucoup plus d’âme.

Bleu marine ou vert d’eau ?

Bleu marine, en référence à l’uniforme !

Coton ou Cachemire ?

Coton. Pour sa fraîcheur. Et son côté craquant, quand on le lave. Et puis cela vieillit bien.

Talons hauts ou talons plats ?

Plats ! Je marche donc je porte toujours des talons plats. Mais quand je sors dîner avec mon mari, j’enfile des talons hauts.

La quintessence de la féminité ?

L’intelligence. Qui n’a rien à voir avec des diplômes universitaires mais tout avec le respect de soi et une certaine façon de vivre. Une femme intelligente est toujours belle.

Le plus beau compliment à Sofie D’Hoore, la créatrice ?

Quand une femme me dit qu’elle porte encore la robe qu’elle a achetée il y a dix ans.

Votre dernier achat mode impulsif ?

Des sandales argentées Jil Sander, même pas de cette année, je les ai trouvées en soldes. Elles ont des talons hauts, fins, en bois clair naturel et deux brides argentées.

Vous ne pouvez pas vivre sans ?

Mon fils Louis, il a 4 ans.

Vous en rêvez sans jamais avoir osé vous lancer ?

Ouvrir ma propre boutique. J’aimerais montrer ma collection dans sa totalité.

Votre premier geste le matin ?

Jeter un coup d’£il dehors. Pour sentir l’heure, le temps, je suis toujours de bonne humeur.

En quoi aimeriez-vous vous réincarner ?

En faon. Parce que c’est la couleur de ma nouvelle collection !

Propos recueillis par Anne-Françoise Moyson

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