Dépassé, le jeunisme ? Oui et non. Car, aujourd’hui, c’est l’immortalité qui prime !

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur la Première (RTBF radio).

L’ immortalité est dans l’air du temps. Au cinéma, ce fantasme légitime trouve depuis peu son écho dans le dernier film d’Enki Bilal, l’auteur de bandes dessinées devenu cinéaste malgré lui. Baroque et futuriste, son  » Immortel (ad vitam)  » plonge le spectateur dans le New York des années 2095 où une population d’humains, de mutants et d’extraterrestres tente de cohabiter tant bien que mal ( www.immortel-lefilm.com). Parmi les trois héros principaux, un dieu au corps d’homme et à la tête de faucon joue son avenir contre la montre : il a sept jours pour préserver son immortalité. Suite à l’écran. Ironie du sort : un chercheur américain affirme aujourd’hui que l’homme pourrait, dans un futur relativement proche, vivre des siècles et des siècles. Amen. Professeur de médecine à l’Université de l’Etat de Michigan, Michael Fossel prétend en effet que la vieillesse pourra bientôt être guérie comme une simple maladie, dans la mesure où  » des cellules de la peau ont déjà été rajeunies en laboratoire « , dixit l’intéressé. Bref, le processus pourrait être étendu, selon lui, à l’ensemble du corps humain et donc déboucher, in fine, sur une nouvelle génération de femmes et d’hommes multi-centenaires. Si la théorie de ce professeur émérite fait d’ores et déjà grincer les dents du monde scientifique, elle s’inscrit toutefois dans une évidence inébranlable : l’espérance de vie du genre humain est bel et bien en constante augmentation. Evaluée à moins de 30 ans dans l’Antiquité contre 81 ans aujourd’hui pour les femmes en Belgique (75 ans pour les hommes), elle devrait franchir le cap des 100 ans dans la seconde moitié du XXIe siècle selon la majorité des experts. De là à flirter avec un vibrant désir d’immortalité, il n’y a qu’un pas que certains utopistes ont d’ores et déjà franchi. Il est vrai que le jeunisme a plus que jamais la cote dans notre société et, qu’à ce titre, il est de bon ton de défier le temps qui passe à coups de chirurgie esthétique et de rêves préfabriqués. L’immortalité en est un ; la tendance régressive en est un autre. Dans cette envie compréhensible de rester jeune à tout prix, les idoles enfantines sont évidemment fortement prisées. Surtout lorsqu’elles ont séduit plusieurs générations de bambins. Dernier exemple en date : Mickey Mouse. Bizarrement, la petite souris de Disney est en train de reconquérir la planète mode et de devenir, contre toute attente, l’animal fétiche des fashion victims. La très branchée boutique Colette, à Paris, lui a consacré une soirée à thème il y a quelques semaines déjà, les créateurs pointus lui rendent désormais hommage (comme cette robe estivale signée Iceberg) et les tee-shirts vintage à l’effigie de la célèbre bestiole s’apprêtent fortement à égayer l’été imminent. Résolument en marche, la tendance se confirme même à plus long terme puisque, pour l’hiver prochain, le duo Dolce & Gabbana a par exemple truffé ses silhouettes élégantes de références à l’ineffable souris. Il est vrai que, à 75 ans, Mickey n’affiche toujours pas la moindre ride et qu’il symbolise, à ce titre, ce souhait constant de jeunesse perpétuelle. On a les idoles qu’on mérite. Bienvenue au pays où l’on ne vieillit jamais.

Frédéric Brébant

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