Pour son appartement, niché dans un immeuble moderne de Gand, le décorateur Luc Stryckman a opté pour une mise en scène Grand Siècle. Le résultat ? Un décor teinté de mystère et regorgeant de détails sensuels, de notes orientales.

Subjuguer le visiteur, en jouant le contraste entre intérieur et extérieur ! Dans cet art de la séduction, Luc Stryckman est passé maître. Pour preuve : l’aménagement de son sweet home qui, sous les dehors d’un cocon contemporain, dissimule un décor classique rehaussé d’antiquités et de ravissantes trouvailles.  » Cet appartement aussi est une invitation au voyage, explique le célèbre décorateur gantois. Chez moi, lorsque les pare-soleil laissent à peine deviner le monde extérieur, je m’imagine vivre dans une tour de 75 étages, voire en plein New York. « 

Luc Stryckman travaille pour des clients qui, comme lui, apprécient la discrétion et souhaitent, une fois chez eux, se couper du monde pour jouir d’un grand raffinement, en toute intimité.  » J’aime beaucoup l’idée que, derrière l’architecture largement uniforme d’un immeuble, chaque appartement puisse revêtir une apparence complètement différente « , s’enthousiasme-t-il, avant d’avouer une prédilection pour les vrais décors, les intérieurs dont l’allure tranche délibérément avec le look du bâtiment qui les abrite.

L’immeuble où il a élu domicile ne compte qu’une dizaine d’années, mais derrière ses portes closes, c’est le xviiie siècle qui revit fastueusement, grâce à d’innombrables meubles, objets et babioles… L’appartement se profile même comme un cabinet de curiosités. Luc Stryckman est féru d’antiquités orientales et de rocailles de style Louis XV. Il ne se passe d’ailleurs pas une semaine sans que ce collectionneur passionné acquière une nouvelle pièce.  » Je ne dispose pas d’un espace pour les exposer toutes, ce qui me force à ranger loin des regards de nombreuses merveilles, confie-t-il. Mais ne prenez pas tous ces objets au sérieux : certains sont très amusants et, en dépit de leur apparence luxueuse, n’ont guère de valeur. J’aime les extrêmes. Sur mon grand canapé, je voudrais, par exemple, poser une authentique peau de léopard… Pour moi, un intérieur peut très bien avoir un petit côté décadent. « 

Au-delà du contraste entre l’ancien et le nouveau, il y a celui entre le chaud et le froid. La construction proprement dite a quelque chose de glacial, tandis que meubles et objets sont très chaleureux : une opposition que le maître des lieux trouve également stimulante. En soirée, à la lumière des bougies, l’appartement dégage un charme fou. L’ambiance se fait alors mystérieuse, voluptueuse.

Luc Stryckman est aussi un amateur de couleurs. Il n’utilise que rarement les teintes claires, blanches ou neutres. Il adore les tons expressifs, comme le bleu ou le rouge, sa couleur favorite. Une inclination que lui inspirent sans doute ses designers préférés : David Hicks, John Stefanidis et John Saladino. Et, comme eux, il raffole des matières opulentes, des belles étoffes avec, si possible, quelques dorures en guise de touche finale.

Carnet d’adresses en page 120.

Par Piet Swimberghe / Photos : Jan Verlinde

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